3000 kilomètres au guidon de l'Harley-Davidson Electra Glide Ultra Limited 2013 [page 2]

La (dangereuse) circulation romaine

Voilà le moment du voyage que j'appréhendais le plus, l’arrivée dans Rome. Ok, j’ai appris la moto en Italie, mais j’avais 14 ans et une 50 cc. Là je suis aux commandes d'un bâteau de plus de 400 kilos.

Histoire de se mettre directement dans le vif du sujet, nous arrivons sur le périphérique romain à 18h00. Ralentissements et bouchons à gogo... Croyez-moi, ce qui se plaignent de l'engorgement du tronçon Genève-Lausanne devraient faire un stage dans la ville éternelle ! Le danger vient de partout, de gauche à droite comme d'avant en arrière.

Voulant faire le grand jeu à ma femme, je prends donc la sortie Rome Centre. Malgré les réactions nécessaires pour rester en vie, la moto se comporte extrêmement bien ! Les freins sont sûrs, les accélérations sont franches et directes. Les 75cv suffisent largement à la circulation en ville, et là encore, le parfait équilibrage de la moto apporte une réelle aide à son conducteur. Nous arrivons à remonter les files de voitures presque aussi facilement que les T-Max qui ont semble-t-il remplacés les Vespa de Gary Cooper.

L'Electra Glide a par contre tendance à chauffer. Pas plus que de raison au vu de la température ambiante mais, quand même, très vite je coupe le moteur à chaque feu rouge. Malgré l'absence de refroidissement liquide, la moto reste à des températures de roulement raisonnables, ce qui est une vraie prouesse quant on sait qu’aucun air ne circule sur le moteur.

Je passe volontairement sur les festivités des 110 ans de Harley-Davidson, bien qu'elles soient au coeur de notre voyage, pour rester concentré sur notre Electra Glide Ultra Limited 2013.

Les petites routes escarpées

Pour le retour, nous décidons de prendre le chemin des écoliers. Nous tirons donc le premier jour jusqu’à la magnifique région de Portofino, puis le second nous passons par Savona-Alba-Alessandria en évitant soigneusement les autoroutes et voies rapides histoire de voir ce que vaut cette moto dans de petits virages serrés.

Alors là, soyons clairs. Si j'ai le choix des armes pour une virée orientée cols et virages sérés, ce n’est en aucun cas la moto que je choisirais. Pourtant, malgré et relativement à son poids et à sa largeur, la prise d’angle est respectable et permet de prendre quand même un joli plaisir sans pour autant chercher à taper des chronos.

Si les chevaux à haut régime sont limités (un kit existe pour arriver à une puissance de 120cv) le couple caractéristique des Harley-Davidson fait tout son office et évite d’avoir à trop jouer sur les rapports. On a par contre vraiment la sensation de piloter un monstre et, par moment, on se surprend même à déhancher dans les virages. Très sympa !

Le col du Grand-Saint-Bernard

Arrivant dans le Val d’Aoste, nous apprenons que le col du Grand-Saint-Bernard est (enfin) ouvert ! Il est alors pour nous évident que nous allons l’emprunter afin
d'éviter les 6 kilomètres de tunnel.

Oui mais voilà, en haut il y a encore 5 mètres de neige par endroit qui doivent fondre ! A certains endroits, il n’y a plus de bitume sur la route ni de glissière. C’est bien là, à mes yeux, la limite de cette moto : son comportement sur des routes accidentées à très accidentées. Elle est très difficile à gérer dans l’eau (5 à 6 centimètres par endroits, je ne parle pas d'une simple chaussée mouillée) car le frein arrière est bien insuffisant pour travailler seul et l’ABS s’enclenche beaucoup trop vite.

Le poids et la hauteur en fond un vrai calvaire dès les endroits sans bitume. Bref, nous arrivons à Bourg-Saint-Pierre, je suis trempé et cassé tant la descente fut difficile !

Conclusion

Avec cette Electra Gilde Ultra Limited 2013, Harley-Davidson a réussi à créér une machine vraiment destinée à la route longue distance. C’est là qu’elle se comporte le mieux et montre toute son utilité et son confort.

Elle offre des finitions magnifiques pour un modèle d’origine et, à mes yeux mais c’est une affaire de goût, beaucoup plus de charme que ses concurrentes japonaises ou allemandes. La marche arrière, disponible en option, est un plus qui me paraitrait assez intéressant compte tenu du poids de l’ensemble mais en dehors de cela, les équipements de base sont déjà bien complets.

Je ne recommanderai pas cette moto à quelqu’un qui cherche des sensations fortes, mais plutôt à un voyageur au long court qui cherche à allier moto de caractère et confort.