Initialement planifiée en mai, la 3ème édition du Sardegna Gran Tour a bien failli être annulée comme la majorité des évènements rassemblant du monde en cette année 2020. C’était sans compter sur la persévérance et la détermination des organisateurs, qui ont fait le pari de repousser l’évènement début juillet plutôt que de l’annuler. C’était gonflé, la situation pouvait changer à tout moment, mais ils ont eu de la chance. Non seulement le Sardegna Gran Tour a eu lieu, mais en plus on a pu profiter d’une ile quasi vierge de touristes.
Première étape : Milan – Livourne (370 km)
Le rendez-vous est donné à Milan, sur la futuriste place Gino Valle inaugurée lors de l’Expo Milan 2015. Malgré la situation sanitaire incertaine, près de 70 participants ont répondus présent. Sans grande surprise, je suis l’un des trois seuls étrangers, avec un compatriote tessinois et un journaliste allemand. Les autres, une trentaine, ayant préféré annuler.
La proportion de participants en Honda (Africa Twin, X-Adv) est telle que je me demande ce qui se passe, dans un marché normalement largement dominée par la sacrosainte BMW GS. J’aurai rapidement l’explication d’un des organisateurs. Honda a pris en charge la moitié des frais d’inscription de ses clients ! Plutôt sympa non ?
Une fois les formalités réglées, je sélectionne la trace mixte route/tout-terrain sur mon GPS et je profite de partir dans les premiers afin de ne pas avoir à rouler en groupe. A peine sorti de la périphérie de Milan et de son trafic chaotique, les jolies routes ne se font pas attendre.
J’avais déjà roulé avec la Moto Guzzi V85 TT l’an passé lors de son lancement presse et c’est avec un grand plaisir que je retrouve la version "Travel" pour ce voyage pour lequel elle me semble taillée sur mesure. J’aime bien le concept de ces évènements où l’on nous fourni une trace GPS et basta. Chacun peut rouler à son rythme sans dépendre des autres.
Aujourd’hui la partie off-road est marginale, peut-être seulement 60 à 70 km. C’est donc une excellente mise en jambe de ce qui nous attend en Sardaigne pour le reste du weekend.
Je roule un peu sur des œufs les premiers kilomètres avant de progressivement me lâcher. Normale me diriez-vous, on m’a confié une moto flambante neuve avec une franchise de 1’000 balles en cas de dégâts ! A ma défaveur, j’ai omis de baisser la pression des pneus par pure flemme et j’ai préféré garder mes valises histoire de ne pas devoir porter mes affaires pour ce soir dans un sac à dos...
Après une petite halte sur une terrasse ombragée pour le repas organisé, je reprends la route avec deux Africatwinistes avec j’ai partagé la table. On rejoint le port de Livourne avec une avance copieuse et comme tous les autres, on prend d’assaut le seul petit bistro du coin dont l’unique employé, assailli de commandes de paninis et de bière sait plus où donner de la tête.
L’attente pour l’embarquement est longue et les mesures spéciales Covid19 ne facilitent pas les choses. Contrôle des documents relatifs à la pandémie, prise de température, etc. Quand enfin on est à bord, je fais la connaissance de mon collègue de cabine, Thomas, un journaliste pour la revue italienne Endurista. Avec ses 30 ans, c’est le plus jeune de groupe et il roule avec une vieille Super Ténéré 750 qui a déjà dépassé les 100'000 km.
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