Depuis le 15 février 2019, les garages GDK Motos et GBK Motos à Gland abritent le premier banc de puissance Thorn Bike de Suisse. Vincent Buclin, heureux associé du garage nous reçoit pour une démonstration grandeur nature.
Rendez-vous est pris un lundi matin, jour de fermeture du garage, pour travailler tranquillement. Bien que la somme de travail à exécuter puisse sembler courte, tout prend tout de suite du temps. La moto qui va recevoir le traitement racing sur le banc est une Yamaha R6 2017 qui attend sagement sa deuxième saison AcidTracks.
Lors d’un premier test, elle développe 115.55 ch. à la roue. Ce sera notre base de travail pour la journée. Equipée d’un filtre à air racing et d’une ligne complète, elle est dans les meilleures conditions pour une mise au point moteur.
Contrairement à d’autres systèmes, Woolich Racing ne requiert pas l’ajout d’un boitier additionnel. Seule une prise supplémentaire vient s’ajouter sur un des connecteurs de l’ECU. Cette prise permet au logiciel Woolich d’écrire dans l’ECU d’origine. Ce câble et une clé logiciel sont tout ce que doit acheter le client. GBK Motos possède les nombreuses interfaces de communication entre l’ordinateur et l’ECU des différents constructeurs et modèles de motos.
La première étape du travail est de flasher une première fois le boîtier pour y paramétrer la moto dans les meilleures conditions pour le banc de puissance. D’abord désactiver le défaut de roue avant, étant donné qu’elle ne tournera pas sur le banc. Ensuite on désactive les sondes lambda qui sont inutiles car ne fonctionnant pas à haut-régime. Le système PAIR, que j’ai supprimé, est désactivé lui aussi tout comme le capteur O2.
Pour la reprogrammation, on désactive la cartographie dédiée de chaque rapport de boîte, celles-ci ne servent qu’à des fins d’homologations. Sur la R6, cette opération n’est pas très longue, Vincent nous confie que sur une CBR1000 2017, il faut compter une bonne heure et demie…
Une fois installée sur le banc, avec une sonde dans l’échappement et une pince sur la torche pour lire le régime moteur, la moto est prête. On ferme les portes très isolantes du local, active l’aspiration de l’échappement et l’arrivée d’air frais dans le radiateur, qui fait un bruit assourdissant, puis on lance le moteur de la Yamaha.
Le travail se répartit en deux types de mesures : une avec le logiciel du banc pour tirer la courbe de couple et de puissance de la moto, une autre avec le logiciel Woolich qui va répertorier sur un tableau les valeurs de ratio air/essence. De gauche à droite, le pourcentage d’ouverture de papillon et de haut en bas le régime moteur. Ce travail prend du temps, car il faut de nombreuses accélérations pour obtenir suffisamment de valeurs sur le tableau et ainsi commencer le travail de réglage.