
Pourquoi mythique ? Car ce circuit est le symbole d’une époque : dans les années 60-70, pour les motards franciliens, les courses entre amis, c’est à Rungis que cela se passe. En effet, cette zone industrielle du sud parisien est entourée par un "anneau" prévu pour la circulation des camions. C’est le lieu idéal pour mettre les gaz ! Pour des raisons de sécurité, et malheureusement suite à de nombreuses victimes (dont Carole le Fol, qui donnera son nom au nouveau circuit), le gouvernement construira en 1978 un circuit pour que chaque motard puisse s’exercer à la pratique sur piste en toute sécurité. C’est donc sur ce terrain de jeu, dont un certain Coluche fut l’acteur, que les Gentlemen GVA, association de motards retro et néo-rétro se rendent !
La route pour Paris est longue, surtout en quatre-roues par l’autoroute, mais c’est l’occasion pour nous de parler de cette septième édition de l’Iron Bikers. Grand rassemblement de motos de caractère, dans une ambiance de moteurs chantants, d’odeurs d’essence enivrante et de bitume chauffé à bloc. C’est aussi l’occasion pour tous les participants de se retrouver dans une atmosphère décontractée où chacun discute avec son voisin. Le but ici est de rouler et de s’amuser. Il n’y a pas de courses, mais des potes qui se retrouvent pour des démonstrations.
"Esgourdez rien qu'un instant
la goualante du pauvre Jean
que les femmes n'aimaient pas
mais n'oubliez pas
dans la vie y a qu'une morale
qu'on soit riche ou sans un sou
sans amour on n’est rien du tout"
Edith Piaf
NDLR : cette année c’est "Sans la bourre on est rien du tout" qui est le leitmotiv de l’évenement. Vous saisirez le lien avec la magnifique chanson d’Edith Piaf.
Ces quelques notes désuètes crachées par les haut-parleurs du circuit sont le signal du réveil pour tous les motards. Il est 8 heures, Carole s’éveille ! Le café, moulu de grains frais, embaume les paddocks, les premiers sons de moteurs retentissent par-ci par-là. Les yeux s’ouvrent, les équipements s’enfilent et tout le monde se réunit auprès de Nicolas Sonina, notre GO (ndlr : Gentil Organisateur) à nous, pour le discours de bienvenue et quelques rappels concernant la sécurité. Je profite de ces quelques lignes pour le remercier de tout coeur du travail monstrueux qu’il a accompli afin que cet événement existe. Le discours est bref, chaleureux et simple ; si la suite est au niveau de cet instant, cela va être "que du bonheur".
Retour au campement. Après un petit déjeuner rapidement englouti, la préparation des motos et pilotes pour la piste commence. Les moteurs tournent, les cuirs sont enfilés, les casques brillent de mille feux, bottes et gants sont prêts à en découdre. C’est l’heure, pour nous tous, de nos premiers tours de piste. Avec en tête Bertrand Chennaz, ancien champion de 250 et aujourd’hui, utilisant tout son savoir-faire au service des autres, préparateur moto Motomillésime. Il va nous donner une véritable leçon durant tout le week-end. C’est tellement beau de voir un pilote prendre une trajectoire parfaite. Malheureusement, deux d’entre nous, verront cette première course des gradins…