
Initialement prévue pour marquer l’anniversaire des 90 ans de la marque munichoise, cette moto est devenue une sorte d’icône et a trouvé finalement un large public, débordant nettement des prévision les plus optimistes de BMW ! 5 ans plus tard, la gamme compte 5 modèles distincts quoique reposant tous sur la même base, y compris le fameux « Racer » dont l’esprit et le look renvoie aux belles heures des motos des années 70, dans le plus pur style « Joe Bar Team ».
Nous découvrons aujourd’hui la machine très spéciale d’un amateur du genre qui la trouvait toutefois un peu timide et qui a profité de la nouvelle mentalité que cette gamme Heritage a imprimé jusqu’au coeur des concessions BMW, lesquelles jouent désormais le jeu de la personnalisation, une idée soutenue largement par Munich d’ailleurs !
Son possesseur étant un nostalgique des modèles « S » de la gamme des motos équipées d’un Boxer, li a trouvé dans cette Racer la digne descendante de ses précédentes montures. Ses R1100S et R1200S se réclamaient en effet d’une sorte d’art de vivre ou d’individualisme forcené consistant à rouler en « flat sportif » à contrepied des iconiques et bien plus confortables « GS » ou « RT », construites sur la même base mécanique.
Ce qui caractérise d’entrée la Nine-T Racer, en opposition au modèle initial que l’on pourrait qualifier « de base » mais qui est en fait mieux équipée et plus onéreuse, c’est son absence de fourche inversée et freinage radial, comme les « Pure », « Scrambler » et « « Urban G/S », hormis bien-sûr son look de café racer typique.
Pour qui veut en revanche personnaliser une telle machine, et les Nine-T préparées commencent à pulluler de partout, il y a de quoi faire ! En ce qui concerne celle-ci, le délire a été partagé entre le client qui avait une liste de voeux et des idées déjà précises, et le concessionnaire, en l’occurence « Facchinetti Motos » à Meyrin qui a repris courant 2017 la concession pour Genève.
A noter que BMW encourage ce type d’initiative, via le « Custom Contest » organisé chaque année désormais, permettant aux concessionnaires d’étaler leur savoir-faire et leur créativité.
Difficile de savoir par quoi commencer pour la décrire, hormis le cadre, le moteur, les pièces de carénage, le réservoir et les compteurs, cette moto n’arbore plus grand chose d’origine, bien que son apparence générale laisse reconnaitre immédiatement son origine et le modèle concerné !
Son possesseur regrettait que BMW n’ait pas donné la possibilité aux clients de choisir différent composants dans la « banque d’organes » disponible, comme le déjà ancien concept « Lo Rider » datant de 2008, qui lui aurait permis par exemple de choisir justement la fourche inversée et le freinage radial; Ce qui a mené au choix de suspensions Ohlins à l’avant et à l’arrière !
Comme les éléments d’origine ne sont compatible qu’avec une fourche traditionnelle, cela imposait le recours à de nouveaux étriers de freins. Plutôt que de « faire comme tout le monde » et monter du Brembo, le choix s’est porté sur Accossato, en modèle race, choix qui remontera jusqu’aux demi-guidons et maitres-cylindres !
Une fois lancé, pourquoi s’arrêter en chemin ? Exit donc la boite à air, remplacée par deux filtre cornets KN. De l’autre coté des gamelles imposantes, une ligne complète de chez « Mass », un fabricant italien, en finition noire, supposée homologuée malgré son look de pétoire des années 70, justement ! Elle contient pourtant un catalyseur et est munie de chicanes. Pour rendre un peu plus athlétiques les changements d’angle autant que pour le look, les jantes viennent d’Afrique du Sud, de chez BST, en carbone donc ! Pour affiner encore l’ensemble le dosseret et la selle sont spécifiques. Tout comme le support de plaque, les clignotants, les rétroviseurs et les réservoirs de fluide hydraulique.
En hommage à la première « Ninety » de Roland Sands Design, celle qui préfigurait l’arrivée de la Nine-T et qui avait reçu un accueil enthousiaste au concours d’élégance de la Villa d’Este au printemps 2013, les carters moteur sont issus de la gamme spécifique justement conçue par RSD (Roland Sands Design) et distribués dans le réseau officiel BMW. On trouve sur cette Racer plusieurs autres détails issus de cette gamme, comme le bouchon de remplissage d’huile et divers capuchons ça et là.
Arrivé à un tel degré d'exigence en terme d’esthétique, la peinture ne pouvait bien-sûr qu’être personnalisée ! C’est donc à « Paul Design » à Genève que la lourde tâche d’interpréter les idées préliminaires de notre individualiste forcené a été confiée, lequel rendra un résultat des plus spectaculaire. Au départ, cette moto aurait pu être décorée comme la fameuse « Ninety » qui reprenait l’esprit des R90S de 1973 qui seront victorieuses en endurance à Daytona en 1976, mais cela avait déjà été fait. L’idée aurait pu alors être de s’inspirer du « Lava Rot » qu’arboraient certaines BMW dans les années 70 et 80, c’est ce qui donnera la couleur choisie, mais finalement sans les effets « fumés » que l’exiguïté des pièces de la Racer ne permettait pas d’inclure. La finition matte et la définition finale des bandes souhaitées seront suggérés par l’homme de l’art, Paul Design se sera visiblement fait plaisir lui-aussi, avec comme clin d’oeil final l’inscription « R3CER » sur le dosseret et une évocation du sobriquet de son possesseur sur le tête de fourche.
Au final, le résultat est un étrange mélange entre forte évocation de la culture « Café Racer » et des années auxquelles celle-ci renvoie, et une extrême modernité des éléments de partie-cycle. Un mélange assurément explosif pour une moto qui ne passera définitivement pas inaperçue et dont l’essai en dynamique à réaliser lorsque elle sera bien rodée s’annonce tout aussi excitant !
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