
Vrombissements ininterrompus, grosses bécanes customisées ou non à perte de vue, blousons en cuir à profusion: cette dixième bénédiction a pulvérisé tous les records d'affluence. A tel point que de nombreux motards ont dû s'asseoir par terre ou sont restés debout dans les bas-côtés et même à l'extérieur durant la célébration.
L'abbé Claude Pauli a rappelé à ceux qui étaient présents lors de la première édition - une dizaine de mains se sont levées à son appel - que «la première fois, vous n'aviez pas trop de soucis pour trouver une place dans l'église!» Ils étaient alors à peine une cinquantaine. Fort de ce succès qui s'amplifie chaque année, l'organisation pense même à changer de site pour l'an prochain.
Pour la grande majorité des participants, cette édition était la première. «C'est comme dans les magasins, on renouvelle le stock. Le dimanche, on ne le renouvelle pas aussi facilement», a rigolé l'abbé Pauli. C'est dans cette ambiance chaleureuse et bon enfant que trois motards en culottes courtes ont fait leur apparition puis tourné à plusieurs reprises autour du coeur avec leur mini-bolide.
Après l'amuse-bouche, le plat de résistance avec l'entrée dans l'église d'une Harley-Davidson. «Dieu aime le plaisir. Dieu aime la moto, car c'est un plaisir partagé, une communion. C'est quelque chose qui vous lie et vous unit», a souligné l'ecclésiastique. Il a précisé que s'il n'était pas du tout fait pour être sur une moto, il l'était en revanche pour accompagner les motards.
L'abbé Pauli a ensuite médité sur la notion d'équilibre - avant une démonstration d'un numéro d'acrobatie - afin de ne pas «transformer un moment de plaisir en cauchemar». Puis, il a invité à la prudence de manière très inattendue, avec la prestation très appréciée d'un cracheur de feu pour rappeler de «ne pas jouer avec le feu».
«Quelqu'un veille sur vous mieux que moi. Il monte sur votre moto de manière invisible. Il sait ce que vous devez faire ou pas. Ici, il a un nom: Jésus-Christ. C'est lui seul qui nous réunit aujourd'hui», a poursuivi l'abbé Claude Pauli. Il a ensuite béni des ficelles à accrocher sur les motos pour symboliser le lien de solidarité entre les motards.
L'ancien tennisman Marc Rosset et le conseiller d'Etat Luc Barthassat étaient, notamment, du rendez-vous. Venu au guidon de l'une de ses deux bécanes, l'élu est un fidèle de la première heure: «Je viens chaque année depuis la première édition. En plus du côté recueillement, c'est une occasion de se retrouver. On se connaît presque tous, en tout cas dans le milieu de la Harley».
Durant le cortège qui passait par les quais de Cologny, un motard a perdu la maitrise de sa moto pour une raison que l'enquête de Police devra déterminer. Lors de son embardé, qui selon certains témoins serait dû à une "vitesse excessive au vu des circonstances", ce dernier aurait perdu la maitrise de sa moto et aurait percuté un piéton qui se trouvait sur la berme centrale, alors qu'il était en train de filmer le défilé. Ce dernier a été projeté sur la passagère d'une moto qui roulait en direction de Vésenaz.
Après avoir percuté le piéton, le motard serait parti en embardée et est allé heurter deux motos qui se dirigeaient vers le centre-ville.
«L'accident a fait six blessés, dont un grave. Six ambulances, un cardiomobile et deux véhicules du Service d'incendie et de secours (SIS) ont été mobilisés», précise le porte-parole de la Police, Silvain Guillaume-Gentil.
Toutefois, les causes exactes de cet accident sont pour l'heure inconnues.
A l'issue de la bénédiction de leurs machines, les participants les ont enfourchées - quelques scooters n'ont pas hésité à se joindre au mouvement - pour lancer l'interminable cortège qui a traversé la ville jusqu'à Châtelaine. La fête s'y est poursuivie avec des concerts, des bars et des food trucks.