
Ni son statut de père de famille responsable ni ses bonnes références professionnelles n’auront suffi à infléchir le bras de la Justice, maintenu il est vrai par les attelles particulièrement rigides des dispositions Via Sicura. Un motard, âgé de 35 ans, devra passer six mois en prison.
Le trentenaire avait été flashé à 148 km/h dans le canton de Fribourg, sur la ligne droite entre La Roche et Le Mouret - limitée à 80 km/h - alors qu’il transportait sa sœur à l’arrière de sa puissante moto japonaise.
Lundi après midi, le Tribunal cantonal fribourgeois (TC) a largement confirmé la condamnation prononcée, en première instance, par le Tribunal de la Sarine en mars 2014. Le motard avait alors écopé de quatorze mois de prison, dont six fermes, pour infraction à la loi sur la circulation routière avec la circonstance aggravante du "délit de chauffard".
Les juges cantonaux ne lui ont accordé lundi qu’un modeste rabais d’un mois, portant sur la partie non ferme de sa peine - ce qui lui fait une belle jambe - qu’ils ont assortie d’un long sursis de cinq ans. Ils ont justifié ce petit geste par le fait que sa responsabilité n’était pas aussi lourde que celle retenue par les premiers juges.
En effet, comme l’a rappelé son avocat Jacques Piller, le tronçon sur lequel il a fauté lors d’une radieuse soirée d’août 2013 est en ligne droite et bénéficie d’un dégagement absolument parfait. "Une vraie incitation au dépassement", a souligné l’avocat, qui demandait une peine assortie d’un sursis intégral afin, notamment, de tenir compte de la situation personnelle de son client.
Devenu récemment père pour la deuxième fois, le motard a aussi d’importantes responsabilités professionnelles. Et son épouse travaille de nuit, nuit que lui-même devra bientôt passer à l’ombre en semi-détention.
Il fallait y réfléchir avant de tourner la poignée des gaz, a contré en substance le procureur Laurent Moschini. Récidiviste de l’infraction routière qualifiée, le prévenu a récupéré son permis quelques mois seulement avant sa rechute d’août 2013, après quatre ans de retrait. Ce passé de tête brûlée n’a guère enthousiasmé le TC, qui a confirmé dans la foulée la confiscation de la moto du crime.
Une sérieuse reflexion s'impose...