
Une moto, lancée comme un projectile destructeur, a causé la mort d'une femme de 47 ans, en train de marcher sereinement sur le trottoir, sur cette portion de route, où tout danger semblait pourtant écarté.
Le destin de la piétonne a basculé lorsque le pilote de la machine, de grosse cylindrée, a soudain décidé de faire vrombir son engin, jusqu'à cabrer la roue avant du bolide, en pleine accélération. Une manoeuvre d'autant plus dangereuse qu'un adolescent de 16 ans l'accompagnait à l'arrière. Pour une raison que l'enquête tente encore de déterminer, le motard, la roue surélevée, a soudain perdu l'équilibre.
Projeté au sol avec son passager, il a vu son deux-roues glisser à très grande vitesse sur le bitume, jusqu'à venir faucher la victime, par-derrière. Le choc, d'une extrême violence, lui a causé des blessures gravissimes. Plusieurs témoins de la scène ont bien tenté de lui venir en aide, mais son état réclamait une intervention médicale d'urgence. Pendant plus d'une demi-heure, le corps médical du Bataillon des marins-pompiers a tout mis en oeuvre pour lui venir en aide. En arrêt cardio-respiratoire, la victime n'a jamais pu revenir à la vie.
Non loin, le pilote, âgé de 20 ans, blessé gravement, mais conscient, recevait lui aussi des soins, au côté du troisième blessé qui ne souffrait que de lésions superficielles. Au total, une vingtaine de personnes ont participé à l'opération de secours.
Les policiers du Service central accidents ont pris le relais sur le terrain. Pendant de longues minutes, ils ont tenté de décortiquer tous les enchaînements qui ont conduit au drame. Le pilote, encore trop gravement atteint pour être entendu, sera très vraisemblablement placé en garde à vue dans les meilleurs délais. Son partenaire devrait s'expliquer avant lui sur le déroulement des faits.
Ce type de comportement déraisonnable au guidon d'une moto n'est pas nouveau, mais semble se répandre, à Marseille, ces derniers jours. Depuis le début du mois, quatre personnes sont décédées, impliquées dans des accidents de deux-roues. La semaine dernière, un motard de 37 ans est décédé, dans des circonstances similaires, dans le 14e arrondissement. Ivre de surcroît, il avait percuté un pylône métallique, après avoir cabré sa moto, un "wheeling" dans le jargon des pilotes.
L'arrivée des beaux jours et des températures printanières correspond souvent avec ces conduites à risques chez certains motards. Chaque année à la même époque, les autorités mettent en oeuvre plusieurs campagnes de sensibilisation, qui ne suffisent malheureusement pas à éviter les accidents les plus dramatiques.
Toute l'équipe d'AcidMoto.ch présente ses condoléances à la famille, aux proches et amis de la victime. R.I.P