Il y a des aérations partout : menton, front, sur les coté, à l’arrière. Les canalisations d’air sont omniprésentes et on parle même d’effet Venturi pour le Shark ! Le but étant d’obtenir une ventilation optimale, et ainsi permettre au pilote d’avoir la meilleure visibilité et de garder la tête froide dans le feu de l’action. A noter la présence d’une ventilation des joues sur le Shoei.
Test SHARP
Ce test a été instauré en 2007 par le Ministère des Transports (DfT) au Royaume-Uni, et se déroule dans un laboratoire indépendant. Le protocole d’essai comprend 32 tests d’impact (30 en linéaire et 2 en oblique), sur un échantillon de 7 casques dans les tailles visées et à trois vitesses d’impact différentes (6.0, 7.5 et 8.5m/s). Ce test est connu pour dépasser les exigences de la norme européenne ECE 22-05.
A l’exception des X-Lite qui n’ont pas encore été testés, les autres casques ont obtenu la note maximale de 5 étoiles aux tests SHARP. En comparaison, le Shoei NXR cité plus haut décroche 4 étoiles.
Les Shark et X-Lite sont les plus abordables ; il faut compter autour de 670CHF pour s’offrir le premier, et l’acheteur devra s’acquitter de 700CHF pour le X-Lite 803 version SBK. Puis vient le Shoei, tandis que le Arai ferme la marche, avec des prix catalogue qui peuvent donner le tournis (par exemple le Isle of Man TT 2019 culmine à 1169CHF). A noter la différence chez l’ensemble des fabricants entre les versions unies et les versions décos, et encore plus pour les versions réplicas de votre champion adorée ET les séries spéciales (exemple de l’Arai commémoratif « RC30 Force V4 »). Votre serviteur en sait quelque chose !
Conditions de test
Ces casques ont été portés sur les deux dernières saisons de roulage, soit au bas mot plus d’une trentaine de journées de circuit avec AcidTracks, FVP, Tortue Team, First On Track et ActivBike. Un petit mot sur les X-Lite, qui n’ont pu être testés sur piste car commandés et reçus tard dans la saison 2019. Cependant, tous ont été portés pour des trajets sur la route, sur des distances allant de 20 à 650 kilomètres dans la journée et mêlant agglomérations, routes et autoroutes, et pendant les quatre saisons.
Les Shark et Arai s’enfilent naturellement, pas d’oreilles qui traînent sur les mousses au moment de l’enfilage. En revanche, j’ai dû faire un peu plus attention pour les X-Lite et les Shoei, et remettre ensuite mes oreilles de Bouddha une fois le casque sur la tête. On a affaire à des modèles haut de gamme, la mousse est ferme mais relativement douce. Une mention spéciale pour le RX-7V qui donne l’impression de l’avoir toujours porté, même lorsqu’on l’enfile pour la toute première fois. Un petit mot sur la jugulaire magnétique du Shark qui peut se détacher de temps en temps, chose que l’on n’observe pas avec des boucles de jugulaires qui se clipsent par bouton pression.
Durant les trajets et pendant les sessions de roulage, je mets des bouchons d’oreille (protections auditives). Les rares fois où j’ai roulé sans l’ont été pour évaluer la qualité de l’insonorisation et le niveau de bruit. Et ce, sur de très courtes distances autoroutières. De tels casques favorisent souvent la ventilation, au détriment de l’insonorisation. On dira donc que le moins bruyant sans bouchons d’oreille reste le Arai, suivi par le Shoei…
En action le poids du Arai se fait moins sentir, preuve d’un bon équilibre dynamique. Néanmoins, la comparaison avec les autres casques sur un week-end de roulage ne plaide pas en sa faveur. Le poids modéré des autres casques leur assure d’être plus prévenants avec vos cervicales et vos visites chez l’ostéopathe.
Tous les casques essayés présentent une ventilation efficace qui n’appelle pas de commentaires particuliers. Cela est particulièrement appréciable pendant l’été et durant les épisodes de chaleur. À noter que celles du Shark et des X-Lite se sont montrées particulièrement efficaces, notamment pour les porteurs de lunettes et en conditions plus « fraîches ». À noter que la ventilation des joues sur le Shoei n’est pas trop perceptible.
Testé sur les circuits plus typés grandes vitesses que sont Dijon et Cremona, avec des lignes droites qui paraissent interminables en gros roadster… Le Shark et le Shoei se sont montrés très stables au fur et à mesure que la vitesse augmente. On note juste une légère résistance du Shoei lorsque l’on tourne la tête et que l’on sort de l’axe. Un trait sans doute lié à sa surface latérale plus importante. Le Arai se situe juste derrière ces deux-là mais sa forme plus ronde vous permettra de tourner la tête avec une résistance moindre qu’qvec le Shoei.
Testés sur la route, le même constat s’applique aussi sur les X-Lite, plus particulièrement dans la déclinaison RS : l’aérodynamisme de ces casques a été bien travaillé et l’air est leur allié tant ils semblent portés par ce dernier !
Tous les casques présentés ici ont un champ de vision périphérique et frontal large. Ce qui est important quand on est en limande la tête sur le réservoir. Ou bien en position (très) basse, le regard à la recherche de l’apex…
Techniquement, sur les cinq casques qui ont été testés, il n’y en a aucun de mauvais. Mais…
Dans l’optique d’une utilisation mixte piste/route, je partirais avec les Shoei/Arai puis les X-Lite et enfin le Shark.
Dans l’optique d’une utilisation purement piste, les Shark/Shoei et X-Lite se posent là. Puis vient le Arai.
Dans les deux cas, toujours avec des bouchons d’oreille.
Ensuite, au-delà des aspects purement techniques, le choix d’un casque peut aussi se faire sur la grâce d’un dessin, un détail de finition, le prix ou les promotions incitatives, voire une déco coup de cœur (Santa est un peu en avance cette année) …