
Valdivia, ville située au confluent de deux fleuves qui se jettent dans le Pacifique à quelques kilomètres de la, nous n'avons pas raté l'attraction locale, à savoir le marche au poissons qui attire les lions de mer. Ces grosses bestioles, apparemment maladroites sur terre, sont capables de se hisser sur les marchés reliant les étalés à la rivière pour venir quémander des restes. A une époque, on pouvait rencontrer des lions de mer sur la route adjacente mais pour des raisons évidentes de sécurité des grillages les empêchent maintenant de quitter la berge.
En quittant Valdivia, nous avons poussé jusqu'à l'océan Pacifique en traversant une région marécageuse, formée par les méandres des deux fleuves, superbe. Nous avons pris un encas à la brasserie Kunstmann qui se trouve sur une île entre l'océan et Valdivia. Tout rappelle la Bavière avec Biergarten, chopes, musique, etc.
Notre route nous a menés à Pucon, à quelques 180 km de Valdivia, au pied du volcan Villarica et au bord du lac du même nom. Cette ville très touristique offre toute les activités imaginables (rafting, hydrospeed, paragliding, jet ski, ascension du volcan, et j'en passe). En hiver, c'est aussi une station de ski. Le choix de restaurants est pléthorique et on trouve tout, même un complexe immobilier nomme "Suisse" avec des maisons presque typiquement bernoises. Le premier jour, nous nous sommes contentés de faire du pédalo et de piquer une tête dans le lac (assez frais car nous sommes tout de même encore pas mal au sud). Le lendemain, nous avons pris la moto et nous sommes rendus au thermes de Huife situés dans une très belle vallée. Nous avons gaugé dans les différents bassins d'eau naturelle à environ 35 degrés.
Après ces deux belles journées relax, nous avons, le dimanche 23 février, entrepris l'escalade du volcan Villarica avec un guide et l'équipement adéquat (casque, piolet, survêtement, crampons et assiette pour la descente dans la neige).L'ascension se déroule entre 1840 m d'altitude et 2840 m. Pour la dernière partie, soit durant environ deux heures de marche, il faut cramponner et on monte en zigzag dans de la neige assez dure. Les derniers cinquante mètres de dénivelle se font dans les éboulis et roches volcaniques tranchantes et dans une forte odeur de soufre qui prend certains a la gorge (pour ma part, je trouve que ça dégage bien les bronches). Nous avons pu nous approcher du cratère et regarder le monstre droit dans l'œil fumant et probablement bouillonnant. Pour en voir plus, il aurait fallu descendre un peu plus l'ourlet neigeux qui borde la cratère mais la pente devenait très abrupte et se poursuivait par un surplomb peu engageant. Ça fait frissonner et on ne s'éternise pas dans cette position !
La descente fut fabuleuse. Revêtus des survêtements mis à disposition, d'une espèce de jupe et d'une assiette en plastique que l'on glisse entre les jambes, nous avons dévalé les pentes de neige dans de véritables pistes de bobsleigh, avec virages relevés et tremplins. Pour freiner, on laisse traîner la pointe du piolet et on appuis dessus. Certains secteurs sont très creusés et on a l'impression de s'engager dans une crevasse, les bords de 2 m de haut étant tout bleutés. Sur la fin, la piste est parsemée de caillous que l'on ne peut pas éviter. Résultat, nous sommes tous,les deux au régime Perskindol (Claire-Lise pour le coccyx et moi pour mon vieux dos qui grince). Mais cette journée valait amplement ces bobos, même si Claire-Lise regarde maintenant les volcans de coin, surtout ceux qui fument au sommet !
Nous avons quitté Pucon lundi matin et avons passé la frontière en milieu de journée. De nouveaux paysages magnifiques et verdoyants ont défilé devant nos yeux, avec, en toile de fond, le volcan Lanin qui culmine à environ 3600 m. Comme il fume aussi, nous avons passé notre chemin. Avant d'arriver à la frontière chilienne et après un secteur de route neuf et sinueux à souhait, nous avons du galèrer dans un secteur de ripio de 18 km. Apparemment et dans le but de favoriser les échanges amicaux entre les deux pays, l'approche des postes frontières est souvent constitué de pistes. Du côté argentin, c'était du même tabac.