
Proposé à un tarif canon de 2’460 francs, à quoi faut-il s’attendre? Eh bien, je dois avouer que je suis plutôt surpris. Le carénage blanc met en valeur une ligne jeune et dynamique qui s’inspire quelque peu de son grand frère le SH. Les plastiques sont bien ajustés, les commandes tombent parfaitement sous la main. Le compteur est des plus sobre, difficile de faire plus simple. Une jauge à carburant et un compteur kilométrique seront vos seuls compagnons de route. Pas de trip partiel, pas d’horloge, bref le strict minimum.
Sous le guidon, nous retrouvons un large vide poche à deux compartiments, seul souci, ce dernier ne dispose pas de couvercle. Oubliez donc l’idée d’y entreposer votre téléphone ou autre objet de valeur.
Sous la selle, un casque intégral trouvera aisément sa place, mais vous ne pourrez y mettre quoi que ce soit d’autre. Il faudra éventuellement prévoir l’achat d’un top-case qui augmentera votre volume de chargement.
Pour faire l’appoint de carburant, il vous faudra retirer votre clé du contact et vous rendre sous la selle pour ouvrir cette dernière. Eh oui, l’ouverture de selle n’est pas incluse dans le neimann. Le réservoir est des plus petits, avec 5,5 litres de contenance. Honda annonce une consommation de 2 litres pour cent kilomètres. A vérifier dans quelques lignes.
Une simple pression sur le démarreur lance le petit moteur monocylindre de 108cm3. Si vous vous penchez sous le scooter, vous remarquerez rapidement l’absence de durite et de radiateur. Et oui, pour faire un scooter low-cost, Honda a décidé de passer sur un moteur refroidi par air. Toutefois, le Vision dispose d’un nouveau système d’injection doté de 5 capteurs. Système qui devrait se généraliser sur l’ensemble de la gamme. Qui dit injection dit démmarage sans soucis en hiver et faible consommation.
Euh, comment je fais pour placer mes genoux? Les conducteurs de plus de 1m80 se retrouveront rapidement à l’étroit. Comme vous pourrez le constater sur les photos, je conduis bien un scooter et non un pocket-bike (les apparences sont parfois trompeuses). D’ailleurs, les roues de 14 pouces prouveront mes dires. Ceci dit, en me reculant un peu, la gêne est moindre. Le plancher plat apporte un confort supplémentaire et permet de charger un sac de courses.
Une fois lancé dans le monde urbain, le scooter brille par sa facilité à se déjouer des bouchons genevois. Tel un mulot dans un magasin, il se faufile rapidement sans faiblir, bien aidé par un poids plume de 102kg et des roues de 14 pouces qui autorisent des changement de direction sans crainte. Les départs au feu tricolore se font sans avoir à rougir façe à un 125cm3. Le freinage couplé CBS m’a supris par son efficacité et sa constance. Disque à l’avant, tambour à l’arrière, la recette est simple, mais efficace. A tels point que si la température extérieur avait été plus clémente, je me serais bien amusé à faire quelques stoppies.
Une fois sorti de cette jungle, il est temps de voir ce que ce petit moteur à dans le ventre. Si les montées en régime jusqu’à 60 km/h se font avec aisance, il faudra être patient, très patient pour pouvoir atteindre la barre des 90 km/h, soit quasiment la vitesse maximale du Vision 110. Les dépassements sont à sortir de votre vocabulaire, le moteur n’est vraiment pas fait pour de longues lignes droites. Dommage, car châssis et suspensions sont des modèles de confort et de performance. Prendre une courbe à 90 km/h se fait sans aucune appréhension et même avec le sourire aux lèvres tant la sensation de tenue de route est bonne.
La prise au vent en mode extra-urbain est assez importante, mais je vous l’accorde, ma grande taille (1m88) y est certainement pour beaucoup. Un petit pare-brise ou saute-vent pourrait certainement corriger cette légère déficiance, quoiqu’au final, le Vision est à mes yeux prévu pour la ville ; je ne lui en tiendrai donc pas rigueur.
Inquiet de ne pas voir la jauge à carburant bouger, je me dirige vers la première station venue. Je fais l’appoint et le pistolet se bloque après 2.3 litres. Etonnant, car je viens de parcourir 140km. Le Vision a donc un véritable appétit d’oiseau. Honda n’avait donc pas menti en annoncant une consommation de 2 litres pour cent kilomètres.
Au final, le Vision 110 se montre l’arme idéale en millieu strictement urbain. Son faible encombrement se joue de la circulation tout en vous permettant d’évoluer en sécurité grâce à un freinage performant. Le moteur se montre largement suffisant dans ce millieu et la faible consommation vous fera retrouver le sourire lors du passage à la pompe. Pour finir, je prendrais sans aucune hésitation un top-case afin de pouvoir augmenter sa capacité de transport, ne serait-ce qu’un ordinateur portable ou un attaché-case.