Le jour suivant, nous avons marche toute la journée sans perdre le dénivelle, cette fois, mais ça n'arrêtait toutefois pas de monter et descendre avec en prime un passage à gué avec de l'eau jusqu'à mi-cuisse. Nous avons passé à côté de villages d'indigènes et croise nombre d'entre eux sur le chemin. Ils vivent en autarcie et ont leur propre système judiciaire. Le gouvernement colombien ne se mêle pas de leurs affaires et cela semble fonctionner. Les indigènes sont vêtus d'une sorte de robe blanche et de bottes en caoutchouc. Je n'ose pas imaginer le biotope par cette chaleur.
Par le passé, toute la région était consacrée à la culture de la coca et il y avait même des laboratoires clandestins pour fabriquer la cocaïne. Tout cela a été éradiqué avec l'aide américaine mais les indigènes ont tout de même pu conserver 30 plants par personne pour leur consommation personnelle. Ils mâchent les feuilles comme ils l'ont toujours fait et il n'est pas question de cocaïne.
Au matin du troisième jour, nous sommes montés au site de la Ciudad Perdida en empruntant les 1200 marchés d'escaliers qui y mènent. Encore une belle transpirée et toujours ces satanées moustiques qui nous tournent autour malgré le répulsif. La situation du site est magnifique et on domine les montagnes avoisinantes. Des bâtiments, il ne reste que les fondations circulaires en dur. La partie hors terre étant constituée de bois et de chaume, le temps a fait son œuvre. Le site à été occupe pendant 900 ans par les indigènes Tayrona. On n'en sait pas grand-chose si ce n'est que les lieux avaient été désertés bien avant l'arrivée des Espagnols, vers 1400. Le site à été découvert grâce à des pilleurs de tombes qui venaient se servir des objets en or enterrés en même temps que leurs propriétaires défunts.
Durant les deux jours qui ont suivi, nous avons rebroussé chemin pour rejoindre notre point de départ. Ce treck fut une belle mais assez pénible balade en raison de la chaleur et de l'humidité. En fait, nous avons été mouilles pendant 5 jours. Au niveau de la faune, nous n'avons pas vu grand-chose, si ce n'est d'énormes grenouilles à la tombée de la nuit. Par contre, la nuit, on entend toutes sortes de bruits et c'est bien agréable de s'endormir ainsi. La région est aussi peuplée de pumas et de sorte de petits tigres. Mais avec un groupe comprenant des américaines avec la caquet toujours ouvert, on avait peu de chance d'en apercevoir.
Lundi matin 21 juillet, je suis revenu à Cartagena parcourant la distance de 250 km avec un seul arrêt. Avec la chaleur, il est en effet plus agréable de rester ventile. Je serais volontiers reste plus longtemps dans la région de Taganga et plus particulièrement dans le parc national de Tayrona, mais je devais livrer la moto au transitaire mardi matin. Encore une belle transpirée en vue.
En effet, j'ai dû tourniquer une bonne demi-heure pour trouver le transitaire et bien que vêtu d'un jean et d'un t-shirt, j'étais déjà trempé en arrivant. Il a ensuite fallu faire l'inventaire de la moto et de tout ce que contenaient les valises latérales. En ouvrant la valise contenant les outils et les pièces de rechange, j'ai eu la mauvaise surprise de constater qu'un récipient contenant du talc (pas pour mes fesses mais pour le démontage des pneus) s'était ouvert, répandant la poudre blanche partout. Heureusement qu'on était pas encore au stade du contrôle par la brigade des stupéfiants. Bon, je m'en serais probablement sorti en leur proposant une ligne de talc....
La séparation d'avec la tigresse étant consommée, je dois encore fournir et obtenir quelques paperasses cette semaine encore. Je suis donc plus ou moins bloqué à Cartagena mais il y a pire comme lieu de villégiature. La semaine prochaine, je me suis inscrit à un cours de plongée, le PADI advance qui se déroulera dans les Islas del Rosario, à une heure de route de Cartagena. J'irai aussi faire une excursion de deux jours à la Playa Blanca. Tout cela m'amènera au 3 août, date de mon départ pour Quito.
En effet, je vais rejoindre Claire-Lise dans la capitale équatorienne. Nous passerons une semaine aux Galápagos, une semaine en Amazonie et une semaine autour de Quito, espérant voir tout ce que j'ai raté lors de mon premier passage en raison de la mauvaise meteo.
Nous rentrerons le même jour, soit le 23 août, mais sur des vols différents, en Suisse.
Je me réjouis de vous revoir tous car vous me manquez.
Hasta luego.