
Parti le 28 mai de Riobamba, l'étape d'environ 80 km n'aurait du être qu'une formalité. C'est pourtant celle qui va laisser le plus de traces. En effet, à mi-parcours, je me suis retrouvé dans une zone de travaux et dans une épaisse brume, suivie de précipitations assez importantes. Arrivé à Banos, de nouveau trempe jusqu'au slip, j'ai constaté que la moto était crépie de goudron. Il y en avait partout: dans les pinces de frein, dans le radiateur, le ventilateur, sans parler des passages de roues. Un nettoyage sommaire avec un tuyau d'arrosage à juste suffit à éliminer les amalgames de graviers mélanges de goudron. Après avoir douche la tigresse, au tour de l'homme. Trop occupe à prendre soin de ma fidèle tigresse, ce n'est qu'en me déshabillant que j'ai remarqué que j'étais aussi crépi de la tête aux pieds. En me relevant du lit sur lequel je m'étais assis pour enlever mes chaussures, j'ai constaté la présence de tâches de goudron sur le couvre-lit. J'en avais donc aussi aux fesses. C'est donc au WD40 que j'ai tant bien que mal nettoyé le couvre-lit, mes vêtements et la moto.
Banos est une ville thermale d'environ 20'000 habitants. Elle est surplombée par le volcan actif Tungurahua (5016 m). Durant les 4 jours passés à Banos, je n'ai jamais eu la chance d'apercevoir ce volcan car le temps est toujours reste pluvieux. Profitant d'une accalmie, je suis grimpé pendant plus de deux heures sur les pentes de ce volcan mais n'en ai jamais aperçu le sommet. Mais ce fut une belle ballade au milieu des cultures fruitières sous serres plastique. Ici, tout pousse mais quel courage de cultiver dans ces pentes abruptes sans véritables accès.
Pour prévenir les courbatures, j'ai terminé la journée aux bains situés à proximité immédiate d'une belle chute d'eau (Piscina de la Virgen). Un bon repas dans un restaurant Suisse aux façades peintes comme les vaches fribourgeoises est venu couronner cette belle journée. Le lendemain, j'ai loué un VTT et me suis rendu a la spectaculaire chute Pailon del Diablo, en direction de Puyo. En vélo, on peut rouler sur l'ancienne route qui surplombe une belle gorge. C'est très touristique et les amateurs d'émotions fortes doivent trouver leur compte avec les tyroliennes reliant les deux côtés de la gorge.
Tout de même fatigue de jouer à cache cache avec la pluie, j'ai quitté Banos le dimanche 1er juin pour rallier Quito, la capitale. Sous la pluie évidemment et avec un trafic assez dense. Arrivé sur le plateau qui domine la vallée de Banos, la pluie s'est calmée et mes vêtements ont même pu sécher. Mais ce ne fut qu'une fausse joie car 50 km avant Quito, j'ai été pris dans une pluie diluvienne sans possibilité de me mettre à l'abri. Peu après être entre dans cette immense agglomération, le soleil est réapparu et c'est presque sec que je suis arrivé à l'hôtel situé dans la partie historique de la ville.
Faute de pouvoir garer la moto dans un garage, le personnel de l'hôtel m'a spontanément proposé de la parquer dans la réception, à côté de l'ordinateur réservé aux clients. Le patron à même tenu à se faire photographier avec la moto et il était peu fier. Apparemment les Equatoriens n'ont pas connu les Anglaises qui pissent l'huile !