
Mon arrivée à Copacabana (Bolivie), au bord du lac Titicaca le 22 avril, à été précédée d'une traversée en bac pour le moins inquiétante. La barge de bois en elle même n'était déjà pas très rassurante mais lorsqu'on m'a indiqué que je devais embarquer derrière un autocar qui prenait les 9/10 de l'espace, je suis devenu plus soucieux. En plus, le pont était troué et j'ai dû soigneusement viser pour appuyer la moto sur la béquille latérale. Une fois la barge orientée à l'aide d'une perche dans la direction de l'autre rive, éloignée d'environ 1 km, le moteur hors bord a été mis en route. C'est donc tout gentiment que la traversée s'est déroulée. Heureusement car il y avait une légère houle qui faisait balancer la moto de manière inquiétante. Je me suis cramponné à son guidon durant tout le trajet. A l'autre bout, on a débarqué sur la plage et on a dû s'y mettre à trois pour décharger la Tigresse. Après cela, le trajet jusqu'à Copacabana, par une route surplombant le lac, a été une promenade de santé.
Je suis resté trois jours dans cette ville très touristique et en ai profité pour faire une excursion en bateau sur l'île du Soleil avec Marianne et Bernard, rencontres quelques jours auparavant à l'Oberland à La Paz, et revus par hasard à Copacabana. Nous avons traversé l'île de part en part, soit environ 4 heures de marche dans un paysage magnifique mais assez vallonné. À 4000 m d'altitude, c'est assez astreignant. C'est un peu chasse par le froid (un gros orage à éclate la première nuit et le matin, tout était blanc de neige) que j'ai quitté Copacabana le 25 avril en direction de Puno sur la rive péruvienne du lac.
À Puno, il ne faisait guère plus chaud mais l'hôtel devait être un poil mieux isole. Le lendemain de mon arrivée, je suis allé visite les îles flottantes et l'île Taquile. Les îles flottantes, qui reposent sur une première couche de terreau très léger sur laquelle sont disposées plusieurs couches de joncs, sont toujours habitées par 1200 habitants et ceci depuis des temps immemorables. Au départ, ses habitants cherchaient à se protéger des assaillants et au fil du temps c'est devenu un mode de vie. C'est bien évidemment très touristique et je doute que l'île sur laquelle nous avons débarqué serve à autre chose qu'aux visites touristiques. Il n'en demeure pas moins que ce mode de vie, dans des huttes en roseau au raz de flots, dégage un doux romantisme et des souvenirs d'enfance à la Ramée.