Nous ne nous sommes pas éternises à Bariloche et n'y avons passé qu'une seule nuit. De toute façon, nous y reviendrons puisque c'est depuis ici que Claire-Lise prendra l'avion qui la ramènera à Buenos Aires le 2 mars.Il faut aussi dire que nous sommes arrivés au bout de notre réserve de pesos argentins changes au marche gris en arrivant. Maintenant, nous devons retirer de l'argent au bancomat au change officiel ce qui a pour effet de doubler tous les prix. A ce taux, le coût de la vie est plus élevé qu'en Suisse !
Nous avons donc mis le cap sur la région des lacs située à l'ouest de la Cordillière des Andes, côté chilien. La montée du col, côté argentin, s'est faite dans une nature verdoyante avec toujours des sommets enneigés à l'horizon et le long de lacs magnifiques. Après le passage du col, changement radical d'environnement. Côté chilien, c'est le désert. Les arbres sont toujours sur pied mais leur tronc est blanc et il y a longtemps qu'ils ne font plus de feuilles. Une épaisse couche de cendre provenant d'une éruption volcanique recouvre le sol. Après quelques kilomètres, le paysage redevient à nouveau verdoyant.
Arrivés à Entre Lagos, au bord du lac chilien de Puyehue, nous avons déniché une cabanas (bungalow) très sympa ou nous avons passé trois jours. Nous avons profité de notre séjour pour entreprendre l'ascension du volcan Casablanca dont nous avons atteint la base en moto après 18 km de ripio. Apeurée par la mauvaise condition de cette voie d'accès, Claire-Lise est montée en stop. Ensuite, la randonnée s'est déroulée dans un environnement désertique et noir et avec un vent à décorner les bœufs. Arrivé au sommet, il était au peine possible de se tenir debout dans ces violentes rafales. Nous avons pic-nique à l'abri derrière une buvette de téléski, fermée à cette époque de l'année. Durant toute la rando, nous n'avons pas vu âme qui vive ! Pour redescendre les 18 km de ripio, ma chère passagère n'a pas trouvé de bonnes âmes sur quatre roues et elle a donc du faire avec sa crainte, à part les trois derniers kilomètres, les plus mauvais, qu'elle a préféré faire à pied.
Après Entre Lagos, nous avons pris la direction du lac de Llanquihue dont nous avons fait le tour avant d'arriver au Blockhaus à Las Cascadas. Dans cette région, l'influence allemande est omniprésente. Les maisons, les jardins, les tas de bois et les rouleaux de foin sont alignes couverts. L'adresse du Blockhaus, auberge entièrement construite avec des troncs d'arbres, à la façon canadienne, nous avait été donnée par le couple allemand, Hannou et Sybille, rencontre À Usuhaia. La maison, sa situation au bord du lac et au pied du volcan Osorno sont magiques et nous y avons passé trois jours. Une heure après notre arrivée, nous avons eu la surprise de voir débarquer Hannou et Sybille. Nous savions qu'ils devaient revenir au Blockhaus pour célébrer l'anniversaire de Hannou mais seulement au début du mois de mars. Nous avons fêté ces retrouvailles autour d'un succulent assado (Mouton entier cuit à la broche).
Le lendemain, nous avons entrepris une rando pour aller voir une cascade assez spectaculaire au milieu de la jungle. L'eau provient du volcan Osorno, couvert de neige toute l'année. La chute d'eau, d'une cinquantaine de mètres, émerge littéralement de la forêt tropicale. Le chemin d'accès trace au milieu de cette végétation luxuriante mérite à lui seul la balade.
Le lendemain, lundi 17 février, nous sommes montés au volcan Osorno. Ici, rien à voir avec le volcan Casablanca. Tout est organisé pour le touriste. La route d'accès est asphaltée jusqu'au départ du télésiège qui nous amène ensuite pratiquement jusqu'à la base du glacier. Faute de pouvoir entreprendre l'ascension de ce joli cône (trop dangereux à cette saison), nous sommes redescendus à pied en visitant les différents cratères dont un de couleur rouge rouille.
Mardi 18 février, nous avons quitté le Blockhaus et le lac Llanquihue, dans lequel j'ai fait mes premières brasses de l'année 2014, et avons pris la direction de Valdivia d'où je vous écris.
Cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes en route et nous n'avons pratiquement pas eu de pluie. Nous nous portons bien et la Tigresse aussi malgré des conditions parfois difficiles. Aujourd'hui et après 7400 km parcourus depuis le départ d'Auvernier, j'ai dû rajouter quelques centilitres de liquide de refroidissement.