De Puerto Natales, nous sommes répartis sur El Calafate, ville proche du glacier Perito Moreno, de nouveau en Argentine. Nous nous sommes rendus au glacier le lendemain et avons été fascinés par sa grandeur, son environnement et surtout son activité. La glacier avance de deux mètres par jour et cela implique que des pans entiers de glace se détachent et tombent, à grand fracas, dans le lac. Ces chutes sont précédées de nombreux grondements et craquements. La site est superbement aménagés avec des passerelles en caillebotis et il est possible d'observer le glacier presque sous tous ses angles.
En reprenant la route, nous avons trouve, pour la première fois, la fameuse Rueta 40. Quel plaisir ! Après un premier secteur asphalte, ce sont 170 km de piste (ils appellent ça ripio par ici) qui nous attendaient. Les premiers 15 km étaient pratiquement inroulables car le "revêtement" était forme de galets meubles plutôt que de gravier. En plus, le passage des camions avait forme des ornières pratiquement infranchissables. Avec en prime un vent de travers, ça a été la galère et je me demande encore comment nous avons pu éviter la chute à laquelle j'étais préparé. La suite à à peine été meilleure et la vitesse maximum n'a pas excédé 32 km/h.
Après une nuit réparatrice à Gobernador Gregores, nous avons continue sur Perito Moreno (la ville). Nous avons de nouveau eu droit à des secteurs de ripio et des forts vents de travers. Pour compenser, les secteurs asphaltes traversent des régions superbes avec des roches de couleurs, allant du blanc au rouge en passant par le jaune et l'orange. La route est sinueuse et ça change des lignes droites. À une occasion, le vent était tellement violent que j'ai du prendre une courbe en penchant la moto vers l'extérieur du virage.
Arrivé à Perito Moreno, la nuque de Claire-Lise a déclaré forfait et nous avons décidé de renoncer à prendre la Carretera Australe, à l'ouest de la Cordilliere des Andes, côté chilien. En effet, cette route mythique est une piste difficile et il pleut beaucoup dans cette région. A deux sur une moto de 215 kg, les bagages et des pneus mixtes, c'est une affaire scabreuse. A refaire dans une autre vie , seul et avec des pneus à tétines.
Nous avons donc poursuivi notre periple sur la Ruta 40 jusqu'à Gobernator Costa d'où je vous écris. Nous avons de nouveau eu droit à des secteurs ripio de deux fois 20 km non mentionnés sur la carte.
La nuque de Claire-Lise va mieux et nous pourrons continuer, des que nous aurons de l'essence, sur Esquel ou El Bolson.
Après 4 heures d'attente, la station d'essence de Gobernador Costa a été ravitaillée et nous avons pu repartir vers 13h00.
Suivant toujours la Ruta 40, nous sommes arrivés en fin d'après midi à Esquel. Encore désertique pendant quelques dizaines de kilomètres après notre départ, le paysage s'est peu à peu agrémenté de bosquets éparses. À Esquel, station de ski, on se serait cru en Suisse avec des sapins partout. De plus, la température devenait enfin agréable.
Le lendemain, nous avons poursuivi notre route jusqu'à Bariloche en longeant le lac Nahuelhuapi. De nouveau, les paysages étaient très similaires à ceux de la Suisse avec de nombreux sommets enneigés dominant le lac. Bariloche est aussi une station de ski réputée. Après la dernière guerre mondiale, de nombreux allemands s'y sont aussi installes et il est fréquent de voir des enseignes à consonnance germanique.