Ce sont ces fameux escorteurs qui interviennent pour assurer la sécurité et garantir ainsi un déroulement optimal de ces courses (tant pour les usagers de la route, les spectateurs que les coureurs), notamment en procédant à des fermetures de routes, carrefours, ronds-points et signalisation d’îlots, travaux, dangers etc.
Et c’est ce que nous avons pu vérifier ce dimanche, au cours d’une ultime journée d’immersion et de formation des escorteurs, dispensée par la Fédération Motorisée Valaisanne (FMVs).
Rendez-vous est pris pour 8h, mais, par précaution, on part du Jorat à 7h car Virgile Cavin, motocrosseur et pilote de drone, est encore de la partie: il fera des plans avec le drone et moi je m’occuperai de la partie photos. Néanmoins, on a beau être matinaux, ça pique un peu quand même. Premier constat, c’est sec, et la météo a l’air de tenir.
On arrive au point de rendez-vous (le couvert d’Octodure) et l’endroit nous apparaît comme une immense ruche en plein air. Les escorteurs arrivent les uns après les autres, individuellement ou par vagues. Il y a là tous les types de motos, du roadster jusqu’à la supersportive (Triumph Daytona, MV Agusta F3), en passant par des missiles sol-sol comme la Hayabusa. Mais on note tout de même une majorité de gros trails routiers et de grosses routières. Et aussi beaucoup de tempes grisonnantes…
En moins de deux, l’endroit se colore rapidement de jaune fluo : le parking se remplit rapidement, et finit presque par ressembler à un champ de colza. Puis vient l’heure du briefing et le couvert d’Octodure est vite bondé. Un peu de brouhaha (les discussions vont bon train et on ressent le plaisir de se retrouver) puis un silence respectueux se fait.
Et Eric Caloz, le responsable de la commission « escorte » de la FMVs prend la parole, pour souhaiter la bienvenue, mais aussi faire un rappel des consignes et du programme. Puis les quelques 150 présents quittent la halle couverte, se dispersent, intégrant leurs groupes respectifs. Le tout est fluide et régi par une organisation quasi-militaire : chacun(e) sait où il/elle va, dans quel groupe il/elle se trouve.
On se retrouve à l’atelier maniabilité et manœuvres à basse vitesse : Virgile démarre le drone et commence à trouver des plans à filmer. J’ai un peu plus de mal avec cet environnement péri-urbain, mais la journée promet d’être belle et il ne faut pas gâcher son plaisir. Le parcours n’est pas foncièrement piégeux mais demande de l’application et une certaine dextérité. Néanmoins, les mines sont sérieuses et les gestes, appliqués. Pour un peu, on se croirait presque sur un plateau « manœuvre à basse vitesse » du permis !
Parmi ces nouveaux escorteurs, il y a eu beaucoup de sourires, d’encouragements mutuels et de bienveillance. Quelques échanges avant la partie roulage en groupe. Puis vient la pause déjeuner, avec ce fameux « kebab valaisan » qu’Alain Torrenté, le président de la FMVs, nous a si bien vendu et la halle couverte se transforme de nouveau en un mini-champ de colza, avec des patchs oranges de ci et de là.
Une assiette copieuse et de la viande tendre et parfumée plus tard, me voilà en train de suivre un groupe dans son roulage en circulation et dans les mises en application en conditions réelles des procédures apprises.
Le trajet tournicote à travers vignes et vergers, avant de tracer tout droit en empruntant autoroutes et voies rapides. Avec des ateliers pratiques et des rappels théoriques dans une zone commerciale autour de Sion. Avec une pensée amusée à la vue de ces gilets jaunes pacifiques, bloquant un rond-point et régulant la circulation !
Au terme de cette journée, du briefing jusqu’au débriefing, j’ai découvert un monde dans lequel « sécurité » est le principal leitmotiv. Mais aussi « passion » et « service à la communauté »… Avec énormément de plaisirs de se retrouver, de rouler ensemble, avec un objectif commun : permettre à un événement sportif d’avoir lieu. Y participer, à sa manière, tout en vivant sa passion de la moto. Car tous sont des bénévoles.
Tous débordent de passion de la moto. Motivés, attentifs et sérieux. Conscients du rôle à jouer dans la bonne marche et la continuité de l’événement.
Désormais, lorsque je regarderai ou verrai passer un événement comme le Tour de Romandie, voire le Tour de France, je me rendrai mieux compte du travail titanesque et de la mobilisation qui auront été faits en amont (et au cours) de l’épreuve, notamment par les escorteurs. Tout cela grâce à cette journée passée en immersion auprès de motards bénévoles et passionnés, rassemblés par la Fédération Motorisée Valaisanne (FMVs). Laquelle fêtera ses 100 ans du 1er au 3 juillet 2022...
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