Pour peu que l’on ait les bons formulaires et les tests appropriés (et négatifs).
C’est l’heure. Nous quittons la porte d’embarquement. Traversons un bout de tarmac. Il fait un peu frais, il y a un peu de vent. Ça tourbillonne un peu. Puis les passagers grimpent la rampe, et cette hauteur permet d’avoir une vue dégagée sur l’aéroport. Et, visiblement, il y a peu d’activité.
À l’intérieur, pas mieux : les rangées sont clairsemées… Malgré un printemps naissant, malgré un lundi matin, il faut se rendre à l’évidence : l’avion est aux ¾ vide…
L’avion s’ébranle dans un calme feutré, part à reculons, quitte son stationnement et va prendre sur la piste d’envol. Puis une grosse poussée, longue, soutenue, arrache l’oiseau de métal à la pesanteur. Cela fait si longtemps, que l’on viendrait à oublier cette sensation…
Nous quittons l’aéroport de Mérignac et prenons la route de Pau.
Les paysages défilent.
Les vignobles bordelais aux noms illustres font maintenant place à des champs. Puis des forêts, qui laissent place de nouveau à des terres agricoles ponctuées de villages. Il y a quelque chose de triste et d’apaisant à la fois de voir ces paysages de forêts, ces campagnes et ces champs ainsi façonnés par la main de l’homme.
Les paysages défilent. Ils changent sans cesse. Leur défilement et le ronronnement du moteur me bercent.
Je suis calme, je suis heureux.
Le van quitte l’autoroute, ralentit, trouve sa voie dans le dédale des rues. Comme guidé par un fil invisible. Nous arrivons à l’hôtel. On y est. De longs mois d’attente s’achèvent ici.
Oubliés le départ à l’aube, les trajets interminables, les écouvillons qui vous violent la narine et vous raclent le fond du cerveau. Et vous laissant un goût de sang.
Aujourd’hui, c’est la Triumph Speed Triple 1200 RS qui est là. Je L’ai attendue des mois.
Aujourd’hui, c’est Elle qui m’attend…
Et nous ferons connaissance...