
Vous ne le saviez certainement pas, mais Matthieu est un véritable passioné de motos et de longs voyages. Nous vous proposons donc de découvrir son roadtrip de 5'560km qu'il a parcouru en traversant 10 pays, le tout en 9 jours.
Parce que la moto c'est aussi ca, des longs voyages et l'envie de s'évader, mais également parce que j’ai la mémoire courte et parce que je ne veux pas oublier et également, et comme tout le monde le sais, les écrits restent, voici le récit de mon premier road trip à l’est de l’Europe; 9 jours, 10 pays et 5'459.60 kilomètres.
Au-delà des chiffres - parce qu'ils veulent tout et rien dire - j'ai passé les plus belles journées de ma vie sur ma moto. Mettre le cap à l’est de l’Europe en deux roues, c’était mon rêve de gosse. Maintenant que je l’ai réalisé, j’ai juste envie de vous le partager et de repartir…
D'abord, direction Vaduz pour rouler au Liechtenstein. Les kilomètres défilent, le sourire augmente. Pour l'instant, je ne suis pas dépaysé, mais vigilant. Il y a un vent violent qui me donne l'impression de voler sur le bitume. Certaines bourrasques me font zigzaguer sur un rectiligne. Devant le stade de foot de Vaduz, premier arrêt et premier plein d'essence après 3 heures de route non-stop. Je voyage seul, je m'arrête où et quand je veux. C'est la liberté. Personne ne peut me dire qu'il veut un café sur une terrasse ou une coupe Danemark (le Danemark, on y va en moto, on ne le mange pas).
Pour ma première nuit, j’ai prévu de rejoindre Jean-Claude Schertenleib, journaliste au Matin et consultant RTS. Il se rend comme moi au GP de République Tchèque, mais en voiture et par une (auto)route plus directe. Nous nous retrouverons le premier soir à Aschau am Inn, à 45 minutes à l'est de Munich. Conséquence, je ne m'éternise pas au Liechtenstein.
L'Autriche me permet de prendre de la hauteur. Au Voralberg, j'attaque en montée comme en descente. Ma CRF1000L est un régal à piloter. Je peux la coucher dans les virages comme je le ferais avec un vélo. Le contre-guidonnage est plaisant, grisant, rafraîchissant malgré les 38 degrés affichés sur mon écran. Le GPS m'indique une route que je crois avoir déjà empruntée pour commenter la Tournée des 4 Tremplins (c'est du saut à skis).
L'Allemagne se présente bientôt à moi avec ces innombrables petites stations de sport d'hiver qui sont toutes plus charmantes les unes que les autres. Il y a ces lacs de montagne où de nombreux touristes se jettent à l'eau et se restaurent sur des terrasses bondées. Ils ressemblent à des marcheurs blancs (référence à Game of Thrones), mais la plupart sont rougis par le soleil. Je continue sans m’arrêter et roule pendant des kilomètres sur une route sinueuse mais pas piégeuse. Après 7 h 30 de trajet, je rejoins l'autoroute pour y garder la poignée en butée. Las, beaucoup trop de trafic, de camions et de bouchons. Le contournement de Munich est un cauchemar. J'aurais dû rester sur mes routes «cantonales». La vision du stade de football du Bayern n'atténue pas ce regret.
En temps normal, j'aurais apprécié cette soucoupe. Mais là, le plaisir est ailleurs. Il est dans ce que je ressens au guidon. Je respire, je suis libre. À l'arrivée, après 9 h 30, les reins tirent un peu, mais je ne suis pas trop cramé pour une première journée. Mieux, j’ai aimé! La soirée avec Jean-Claude sera agréable.
L'épisode deux arrive tout prochainement...