Le Cap des Aiguilles est très symbolique, car ici se mélange l'Océan Atlantique et l’Océan Indien. Allez, j'ai touché le fond, maintenant direction plein nord : Lausanne, j'arrive !
Parce que ma panne d'essence me fait prendre conscience qu'il faut penser à surveiller l'état de santé de la moto, je fais une halte dans un garage Suzuki. Je sais que ce mono-cylindre de 400cc consomme de l'huile, je vais donc avoir sur moi, en permanence, deux litres d’huile et un filtre à huile pour la vidange. La vidange se fera à 5000km, mais sans changement de filtre, je changerai ce dernier à la vidange suivante, mais je préfère avoir la pièce sur moi.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les routes en Afrique du Sud sont goudronnées et en très bon état. J'ai parfois l’impression de traverser de nouveau la Sibérie en direction du lac Baïkal, tant les routes sont droites et longues.
La route qui suit la côte du pays est un axe principal et majeur dans le tourisme. Elle est parsemée de villes et villages équipés pour l’accueil du public, les infrastructures sont de qualité équivalente à l’Europe ; bref, peu de dépaysement. Mais finalement, c'est une transition idéale pour commencer le voyage. Quelques fois, on trouve tout de même des petits coins de paradis que le tourisme de masse a, pour le moment, épargné.
Pour le moment, j'ai fait principalement de la route. Il est temps de corser un peu les choses. Non loin d'ici, le Lesotho. Un pays enclavé dans l’Afrique du Sud. Allons-y !
On connaît le Lesotho car il paraît que l’une des épreuves les plus dures en moto enduro a lieu dans ce pays. C'est tout ce que je connais de ce pays, mais ça me donne envie d’aller voir. J'attaque donc la montée, oui la montée, car tout le pays est en montagne, par son entrée la plus dure : le col de Sani, ou Sani pass. L’épreuve ultime pour les motards de la région, ou de passage dans la région : un col de montagne brut, non goudronné et qui monte à pic !
Pas de chance pour moi, les pluies des derniers jours ont rendu le début de la piste boueuse et difficile. Il faut rester dans les traces faites par les 4x4, sinon c’est la chute assurée.
Mes pneus, des Heidenau K60, ne sont pas idéaux dans la boue. Mais j'ai choisi cette monte car c’est la plus polyvalente pour du voyage : excellent nulle part, mais moyen partout. Sur un tel parcours, où s'enchaînent goudron, piste, sable et boue, il faut faire des compromis.