Les premiers kilomètres se font sur une route asphaltée, dans de petits villages très pittoresques. Y’a pas à dire, l’Italie est très jolie !
Le système de trace du GPS ne fonctionne pas vraiment comme je l’avais prévu, et je me trompe de route déjà après moins de 10 kilomètres...
J’ai oublié de préciser que mon coéquipier roule avec une GS 1200 Adventure, qui, déjà lourde à la base est en plus équipée de top-case et valises en alu. Et, tenez-vous bien, il transporte encore ses deux pneus route qu’il ne voulait pas jeter avant le départ de la course...
Au fur à et mesure des kilomètres, j’apprends à connaître ma petite XT600E que j’utilise pour la première fois. Si elle est loin d’être excitante à conduire, elle fait très bien le boulot, malgré son âge et le fait que j’ai des pneus routie. Son grand avantage est qu’elle est vraiment légère et avec mes modifications, très agréable à rouler debout.
On passe deux check-points avant d’arriver à la tombée de la nuit dans une grande salle où le souper nous est servi. Après une bonne assiette de pâtes accompagnée de thé chaud et de deux sandwichs, on s’apprête à reprendre la route quand on croise deux amis partis avant nous. On a loupé une partie d’environ 30 kilomètres tout au début. D’après leurs dires, ce passage était assez difficile car il y avait de la boue. Un type en GS s’est d’ailleurs cassé la clavicule en tombant…
Notre progression est beaucoup plus lente que je pensais, notamment du fait que quasiment toutes les routes sont des cols de montagne plein de virages en épingle. Il est donc impossible de rouler à bonne allure.
La moitié du Hard Alpi Tour se déroulant de nuit, l’éclairage est un point très important et certains concurrents n’y sont pas allés de main morte en montant jusqu’à quatre phares multi-LED et même des projecteurs.
Je me suis contenté de deux phares d’appoint à LED de 20W chacun achetés sur eBay quelques jours plus tôt. La consommation électrique est minimale et le résultat est excellent.
Les heures passent et la fatigue commence à se faire sentir. De plus, la température chute rapidement et je dois ajouter des couches et mettre mes gants chauds pour continuer.
De nuit, il est encore plus difficile de ne pas se perdre. Ce qui devait arriver arriva, on se trompe à nouveau. L’occasion de boire une boisson énergisantel, de faire le plein et on repart en arrière. On croise une équipe qui est également en train d’aller dans la mauvaise direction. Malgré nos avertissements, ils ne nous croient pas et décident de continuer...
Après une bonne vingtaine de kilomètres, on rejoint la bonne piste et vers 02h30, on arrive au check-point suivant.
Ici encore, on a droit à un ravitaillement composé de sandwichs et boissons chaudes. Dans ce petit chalet de montagne, ceux qui ne sont pas en train de manger, dorment à même le sol ou sur des chaises.
Je m’endors sur ma chaise pendant une heure avant d’être réveillé par Piotr. Des types sont partis et on a un peu de place pour se mettre à même le sol. On dort encore deux heures et lorsqu'on s’apprête à partir vers 06h00, on croise un groupe de Belges arrivant (seulement) maintenant. Eux n’ont pas eu de bol ! Une crevaison pour commencer puis un cailloux qui a fendu le carter d’un moteur. Ce dernier a perdu toute son huile et a serré, àvidemment. Ils ont attendu quatre heures dans la nuit pour que quelqu’un vienne chercher la moto. L’organisation n’ayant pas prévu un système de rapatriement en cas de panne, c’est un privé qui est venu avec son bus... quelle poisse !
Le soleil se lève lentement et on reprend la route. Il reste plus de 250 kilomètres à parcourir.
Les paysages sont magnifiques et on passe devant plusieurs anciennes fortifications militaires datant de l’époque de Napoléon. D’ailleurs, une partie de ces routes ont été construites par Napoléon pour déplacer ses armées.
Vers 13h00, on arrive au dernier point de ravitaillement pour un excellent petit déjeuner avant de repartir. La cerise sur le gâteau sera la montée du col de l’Assiette. Les paysages sont magnifiques et on roule avec un grand soleil. A partir du sommet, ce n’est plus qu’une vingtaine de kilomètres jusqu’à l’arrivée que nous rejoignons après vingt-quatre heures et vingt minutes ! Wow... enfin !