Comme vous le savez, ou pas… votre moto est composée de plusieurs éléments qui vous permettent de freiner. Les premiers de ces éléments et que vous touchez à chaque sortie de votre deux-roues sont le levier de frein et la pédale de frein. Ces derniers prennent appui sur un maitre-cylindre (une sorte de petite cocotte) dans laquelle se trouve plusieurs éléments dont un piston qui a pour rôle de pousser le liquide de frein dans les durites.
Il existe deux sortes de durites, des modèles en caoutchouc et des modèles tressés, plus communément appelés durites aviation. Ces dernières ont l’avantage de part leurs tressage (généralement en inox) d’offrir une meilleure résistance à chaud lors d’un usage prolongé à de gros freinages.
En effet, lorsque vous freinez, votre ensemble disque et plaquettes viennent en frictions lorsque vous actionnez votre levier / pédale, ce qui dégage de la chaleur. Cette chaleur est transmise à votre liquide de frein et donc naturellement aux durites.
De ce fait, pour limiter la dilatation de ces dernières, les préparateurs ont supprimé le caoutchouc conventionnel et l’ont remplacé par des modèles tressés, ce qui permet de limiter une déformation, donc une perte de freinage.
Vous me direz, mais alors pourquoi les fabricants de motos n’utilisent pas constamment ce type de durites ?
Tout simplement car elles demandent un entretien / contrôle plus régulier que le caoutchouc qui offre une meilleur résistance aux intempéries notamment. L’utilisation faite de votre moto en mode « normal » ne nécessite pas forcément de telles durites. Mais il ne faut pas le cacher également, le coût est également un facteur qui doit être pris en compte au moment de la conception d’une moto qui ne sera dans 90% des cas jamais sollicité intensivement.
Mais revenons-en à notre liquide de frein.
Comme dit précédemment, le fait d’actionner les freins, produit des frictions, qui elles mêmes génèrent de la chaleur. Cette chaleur va créer de la condensation et du gaz dans les durites de frein.
De part sa conception, le liquide de frein va absorber cette humidité, ce qui aura pour conséquence de charger le liquide en eau, ce qui fera baisser son point d’ébullition (à chaud), donc réduira son efficacité car le liquide est incompressible à contrario de l’air. Une fois entré en ébullition, il va libérer du gaz. Comme vous le savez, le gaz contrairement au liquide, est compressible, ce qui va diminuer voir annuler l’effet de votre freinage, ce que l’on appelle le levier mou.
Un liquide usagé, perdra donc de son efficacité. Un DOT 4 standard par exemple, qui dispose d’un point d’ébullition à chaud de 230°C, pourra descendre son point d’ébullition à 165°C s’il absorbe 3% d’humidité. C’est pourquoi, la plupart des marques imposent le changement de liquide régulièrement sur les motos de route, avec des intervalles en kilomètres ou en en année.
Pour la piste, c’est différent, le liquide étant soumis à des contraintes bien plus élevées que sur route, son usure se voit prématurée. Raison pour laquelle, les fabricants de liquide de freins proposent des liquide dit « Racing », qui dispose d’un point d’ébullition bien plus haut, ce qui permet de repousser les limites.
Exemple avec le Motul RBF 600 (312°C à chaud), RBF 660 (328°C à chaud) et dernièrement le RBF 700 (336°C), soit plus de 100 degrés d’écart avec un liquide conventionnel. Bien évidemment, il existe un grand nombre de marques qui proposent du liquide de frein, Motorex, Brembo... Votre shop ou atelier saura vous conseiller en fonction de votre utilisation.
Toutefois, si ce liquide est bien plus performant, il est aussi plus sensible à l’humidité, ce qui oblige le propriétaire de la moto à le changer plus fréquemment. On a rien sans rien après tout.
Différents DOT existent.
Les spécifications DOT sont une mesure de la qualité des liquides de frein, on les classe selon leur point d'ébullition. Le DOT 4 a un point d'ébullition supérieur au DOT 3, il offre par conséquent une meilleure réponse au freinage en améliorant la sécurité dans la conduite.
Comme le définit la norme, plus le DOT est élevé, plus le point d'ébullition est élevé.
Les températures figurant dans ce tableau s'entendent comme les températures minimums exigibles.
(*): Les liquides de frein DOT 3, DOT 4 et DOT 5.1 sont à base de polyéthylène glycol, ils peuvent être mélangés entre eux mais pas avec le DOT 5 qui est à base de silicone. Attention toutefois à bien vérifier le livret constructeur, ainsi que sur votre bidon de liquide, quel est le DOT à utiliser et si ce dernier est missible ! A chaque moto et son utilisation, son liquide spécifique.
Pour contrôler son état, il n’y a pas 50 méthodes.
La première consiste à regarder sa couleur et son opacité. Un liquide neuf est totalement translucide, alors qu’un liquide fatigué prendra une teinte orangé / brun.
Signe que ce dernier commence à s’oxyder et qu’il est temps de faire un tour chez votre garagiste pour un contrôle et / ou un changement au besoin.
La seconde solution est d’acquérir un stylo testeur.
Ce dernier détecte le pourcentage d’eau dans votre système de freinage. En général et en fonction du pourcentage d'eau contenue dans le liquide de frein, un des voyants lumineux de l'appareil s'allumera : vert si la teneur en eau est inférieure à 1 % ; jaune si le pourcentage est compris entre 1 et 2 % - il faudra recontrôler régulièrement le liquide ; rouge si le liquide de frein contient plus de 3 % d'eau - dans ce cas, le véhicule nécessite un remplacement immédiat du liquide de frein.
Si le changement de liquide de frein n'est en soit pas très sorcier, il nécessite toutefois un minimum de connaissances et de matériel, notamment avec certaines motos qui disposent d'un ABS qui ne peut s'activer qu'avec l'aide d'un ordinateur.
En cas de doute, nous ne pouvons donc que vous conseiller de vous adresser à un professionnel pour réaliser cette opération, ô combien importante pour votre sécurité.