
Ainsi, en ce lundi, il a pu prendre son avion sereinement et, moi, la route tranquillement. Je ne me suis pas réservé d’hôtel pour la soirée, donc je vais improviser ma journée et ma nuitée. Si vous regardez l’Autriche sur une carte, vous verrez que ce pays est petit mais très large! J’ai donc deux jours pour revenir de Vienne (j’habite à Belfaux, le village d’une ancienne Miss Suisse et de notre conseiller fédéral, Alain Berset). Cela fait 900 kilomètres. Mais, évidemment, je ne vais pas aller par le chemin le plus rapide.
Le mien m’amène d’abord à Kulm-Badmitterndorf. Là, c’est la découverte volontaire d’un des cinq plus grands tremplins de vol à skis au monde. Puis, direction le Grossglocknerpass. En fait, c’est simple, il faut y aller une fois dans sa vie. Je l’ai même suggéré à mon beau-père, c’est dire! Le principe: vous rouler à 2505 mètres d’altitude sur la Hochalpenstrasse. En français dans le texte, cela donne la route avec le plus haut col routier des alpes autrichiennes. Il y a un péage en bas. Vous payez 25 euros pour la journée, je crois. Je ne sais plus, parce que j’étais trop pressé d’y rouler et j’ai donné ma carte de crédit. Cela coûte plus si vous venez en voiture et c’est fermé de novembre à avril.
Après le péage, c’est 50 kilomètres de bonheur et un nombre incalculable de motards. Les montagnes autours sont immenses. Les points de vue se comptent par centaines. Impossible de ne pas goûter au plaisir d’évoluer là-haut. Vous y êtes littéralement la tête dans les nuages. C’est impressionnant à Rauris, Heiligenblut et Fuchs. Pour celui qui veut un peu lâcher les chevaux, il faut bien calculer son coup, parce qu’il faut laisser le bon espace avec les véhicules de devant et espérer qu’une voiture ne sorte pas d’un des nombreux parkings aménagés pour permettre aux touristes d’admirer les paysages. Après trois heures sur place, je décide d’aller à Seefeld, dans le Tyrol.
Les Championnats du monde de ski nordique auront lieu dans cette station autrichienne en 2019. Je veux découvrir ce lieu pour m’imprégner de l’endroit où je vais commenter les épreuves de saut. Beaucoup de téléspectateurs imaginent que nous travaillons que quand nous passons à l’antenne, mais c’est faux! Ils ne voient que la pointe de l’iceberg. Moi, je suis un boulimique de travail et j’estime normal d’aller voir des tremplins sur mes jours de congé. Bref, je m’égare. Désolé… En y allant, je passe devant Schladming et Kitzbühel. Ce sont deux sites de ski alpin très connus; en Autriche et pas seulement. Avec la moto, je rejoins ces pistes mythiques de la Coupe du monde.
Si la déclivité de Kitzbühel ne me surprend pas, en revanche, je suis étonné de voir que l’aire d’arrivée se transforme en golf durant l’été! Quelques kilomètres plus loin, je retrouve de vieilles connaissances… Il y a les sites de Bischofshofen et d’Innsbruck, que je revois dans l’ordre inverse de la Tournée des 4 Tremplins. Après le pont sur l’Inn, je prends un peu de hauteur pour boucler une nouvelle très belle journée sur ma Honda. Il fait nuit et cela ne m’empêche pas de faire une dernière montée à bloc, en direction de Seefeld. J’ai à nouveau passé plus de onze heures sur l’Africa Twin et je me sens toujours aussi bien. La soirée sera agréable sur la place du village. Il a de la bière, des schübling et un défilé de mode organisé pour la fashion week.
J’ai fait le bon choix. Quel pied!