
Aujourd’hui, je vais donc quitter ma chère Slovaquie (snif), pour rouler dans mes deux derniers pays manquants, la Slovénie et l’Italie. Ainsi, le compte sera bon avec dix pays ! Pour passer plus de temps dans la petite Suisse des Balkans (et éviter de retourner en Hongrie!), je prends une route plus directe par l’Autriche.
Après quelques heures, j’arrive en Slovénie par Kranjska Gora. Là, c’est l’excitation. Ce nom m’évoque les courses de skis que je regardais sur la RTS et je découvre une petite station de sports d’hiver charmante. Il y a un restaurant accueillant au bord d’un étang. J’ai immédiatement envie de réserver là mes vacances 2018 avec mes nanas. On viendrait en louant un camping-car et en accrochant ma moto à l’arrière. Ainsi, on pourrait tous profiter de ce petit coin de paradis.
Comme d’habitude, je regarde Kranjska Gora avec beaucoup d’envie et d’intérêt, mais je ne m’y arrête pas. Il suffit de quelques minutes pour arriver à Planica et je suis de nouveau sur un site de saut à skis. Comme à chaque fois, j’envoie une photo et un petit texte à Sylvain Freiholz, mon consultant dans cette discipline. J’écris aussi à Kilian Peier et Gabriel Karlen, les deux sauteurs romands dont je commente les performances lors des épreuves de la Coupe du monde.
A nouveau – et c’est ce qui est beau dans un road trip improvisé – je ne pensais pas trouver de tels paysages. C’est spectaculaire. Je suis désolé, mes termes sont toujours dithyrambiques mais c’est vrai ! SVP, allez rouler dans le parc national de Triglav pour vous en rendre compte !
Sur la route qui mène de Kranjska Gora à Bovec, vous verrez des vaches, des montagnes, aucune ville, peu de voitures. Et tout cela dans une nature qui s’étend à perte de vue. Toutes les merveilles que l’on trouve en Suisse sont concentrées dans ce parc montagneux.
Bien sûr, les virages avec les secteurs pavés sur la Vrsiska Cesta sont pénibles pour celui qui veut faire de la vitesse, mais on n’est pas là pour ça. C’est bien parfois d’ouvrir les yeux. Et avec une moto comme l’Africa Twin, c’est même un régal ! En plus, après avoir passé le col, vous êtes récompensé par la descente qui se présente à vous. Elle est technique parce que vertigineuse et très étroite. Mais comme il n’y plus de pavés et très peu de voitures, c’est possible d’attaquer. Et, j’en sais quelque chose pour m’y être régalé...
Las, le temps passe vite au guidon. Il est déjà temps de gagner l’Italie par le lago del Predil. Là aussi, l’asphalte permet de mettre du gaz. Mais le ciel s’assombri à Log pod Mangartom. Pire, à Tarvisio, des grosses goutes commencent à tomber. Elles continuent et s’intensifient même à Unterpremstätten-Zettling. Je suis sur l’autoroute autrichienne pour arriver à 19 h 30 à Graz. Mais il y fait froid avec l’enchaînement pluie, vent, orage et grêle. C’est la première fois que je roule dans de telles conditions. Je suis bien habillé et ne sent pas trop les impacts. Je roule à un rythme soutenu (130 km/h, limite maximum autorisée ici). Je sais, je devrais baisser l’allure, comme les voitures que je dépasse, mais je grelotte et j’ai envie d’être le plus vite possible à l’hôtel.
La Honda tient bien la route malgré les conditions dantesques. Je ne me sens pas (trop) en danger et suis content d’arriver. Hervé m’attend; il se marre en me voyant détrempé et gelé.
Qu’importe, on va passer une belle soirée et un joli GP.