
La vieille vignette autocollante pourrait vivre ses dernières années. La ministre des transports Doris Leuthard a annoncé dans l'Argauer Zeitung que ses services planchaient sur un projet de vignette électronique.
Interrogée sur le désagrément que subissent les automobilistes en payant deux fois la vignette pour des plaques interchangeables, elle a reconnu que ce système était peu satisfaisant. "Il existe des pays qui ont un système électronique plus sophistiqué. La direction des douanes prévoit un tel changement dès 2019", a déclaré la conseillère fédérale.
Il n'est pas possible de l'introduire plus rapidement, a-t-elle précisé, mais ce système permettra d'enregistrer les différents tarifs en vigueur, ce qui n'est pas possible avec un système autocollant.
Dans les faits, la future vignette serait couplée avec la plaque minéralogique et non plus au véhicule. Mais Doris Leuthard ne peut pas encore donner de détails sur le mode de fonctionnement. "Une solution transitoire pourrait prendre la forme d'une vignette valable deux mois", a ajouté la Conseillère fédérale.
Cette annonce n'arrive pas par hasard, en pleine campagne sur la vignette à 100 francs, objet soumis en votation populaire le 24 novembre. Cette question des plaques interchangeables pour les possesseurs de plusieurs véhicule fait en effet partie de l'argumentaire utilisé par les opposants qui ont déposé un référendum contre l'augmentation du prix.
L’Automobile Club de Suisse (ACS) avait déjà pris position en 2011 à ce sujet, s'opposant au prélèvement par voie électronique des taxes routières qui permettrait d'enregistrer dans une base de données le numéro d’immatriculation du véhicule et irait donc à l'encontre de la loi sur la protection de la sphère privée.
La Conseillère fédérale a également convenu que les prix de la mobilité allaient s'accroître à moyen terme, y compris pour le rail, mais elle a balayé l'idée d'un litre d'essence à 10 francs ou d'un abonnement général des CFF à 10'000 francs, comme évoqué par certains. "Cela n'ira pas aussi loin. Les tarifs doivent rester socialement supportables."
Elle a également mis en garde contre un non le 24 novembre. "Les cantons devraient toujours prendre à leur charge l'entretien des routes et financer l'extension, ce qui sera difficile pour eux", a expliqué Doris Leuthard.