
À en croire le rapport du Sirasco, ces associations de motards, constituées en véritables gangs rivaux outre-Atlantique et dans le nord de l'Europe, seraient en train d'essaimer en France. C'est-à-dire de s'étendre sur le territoire français, ce qui n'est pas vraiment du goût des autorités, qui s'inquiètent d'éventuelles activités illégales.
«Si l'importance de leurs activités criminelles reste faible ou méconnue en comparaison avec d'autres groupes criminels, il convient de souligner une nette accélération de l'implantation des gangs de motards sur le sol français», écrit la Police Judiciaire française, relayée par Le Figaro. Car si ces clubs présentent une image rude mais respectable, les démêlés des Hell's Angels avec la justice américaine et européenne alimentent l'inquiétude. Car les différents clubs présents sur le territoire s'étendent en toute quiétude.
Une «répartition du territoire» se serait opérée, les Hell's investissant le centre de l'Hexagone, les Bandidos les frontières, les Outlaws le Nord-Ouest. Et les implantations se poursuivent tous azimuts. Les Hell's ont intronisé deux nouveaux chapitres à Saint-Brieuc et Perpignan, les Bandidos un chapitre à Dijon. Au total, près d'une trentaine de chapitres ont vu le jour. Si le mode de fonctionnement de ces clubs est conforme à un état d'esprit originel (rites d'initiations, épreuves, investissement dans le club...), le fait d'ouvrir un nouveau chapitre dans une région ou un département n'a rien d'inquiétant en soi, si ce n'est cette répartition du territoire entre les clubs de l'Hexagone.
Existe-t-il un deal entre Bandidos, Hell's Angels et Outlaws? L'image des négociations entreprises par les Sons of Anarchy, dans la série du même nom, et les Mayans, pour se partager le commerce d'armes et de drogue dans leur province, vient rapidement à l'esprit. Tout comme la violence...
La PJ déplore «une démarche d'emprise territoriale se traduisant par de nombreuses manifestations d'agressivité ou de violence vis-à-vis des moto-clubs traditionnels, sommés de se dissoudre par la violence». Car ces différentes organisations ne toléreraient pas la présence de clubs dits "traditionnels", rassemblant simplement des motards désirant se réunir pour des balades, des sorties circuit ou d'autres activités en communauté. De telles situations ont déjà été racontées un peu partout en Europe, mais il est là encore difficile de dissocier la vérité de certains a priori alimentés par des récits de violence, de menaces et de démonstrations de force.
Hell's Angels, Bandidos, Outlaws. Des clubs qui revendiquent leur liberté de pensée, leurs idéaux. Un fonctionnement proche de celui d'une famille patriarcale, un dévouement total à la cause du club et de ses membres. Des valeurs louables que peu de gens acceptent de reconnaître à ces clubs. Entourés d'une aura de mystère et de force qui ne donne pas forcément envie d'aller gratter des informations, ces clubs sont peut-être simplement victimes de leur "succès".