Quand on engage vraiment cette R18, on atteint vite des vitesses prohibées. Sans dépasser les 4'000 tr/min, le compteur s'affole vite, tellement le moteur est vigoureux. Cependant il faudra arrêter l'engin, là mon habitude de n'utiliser que le frein avant montre ses limites. En empoignant fermement le levier de frein, la réponse se fait attendre, solliciter le frein arrière devient rapidement nécessaire. Il est aussi grand qu'un disque avant, certainement pour encaisser une utilisation marquée. Je souhaiterais presque le retour du freinage combiné, un temps largement implanté dans la gamme bavaroise.
Pour un trajet autoroutier, la R18 pèche bien sûr par sa prise au vent. J'avais les épaules pile à la hauteur de mes mains et avais une brise qui me remontait dans les manches. En 6e, dès 90 km/h la reprise se fera aisément, avec les 150 Nm disponibles, ce couple omniprésent rend le voyage confortable. Peu de vibrations se font sentir à bas régimes ; il ne manque que le régulateur de vitesse. En roulant avec d'autres compères, j'ai en outre remarqué que le compteur est plutôt généreux, on est plus proche des 110 km/h lorsqu'il indique 120.
Cette incursion bavaroise dans le cruiser pourrait bien connaître le même succès que la R Nine T. Elle me rappelle cette dernière dans l'approche : créer un modèle avec un élément iconique de BMW, le moteur Boxer, et le présenter comme un produit tendance dans un segment inexploré jusqu'à présent. La facilité de prise en pain en fait la démonstration, cette R18 trouvera son public.
Au Etats-Unis c'est déjà le cas, les premières séries ont rapidement trouvé preneur, avec leur lot de pièces et d'accessoires. En Suisse, les First Edition se sont aussi rapidement écoulées, puis une seconde vague de commandes a eu lieu avec la première livraison de motos de démonstration. Les délais de livraison s'étendent facilement à l'entamme de la saison prochaine.