Sur le marché helvétique, une certaine Yamaha MT-07 caracole en tête des vente de motos depuis de nombreuses années. La Kawasaki Z650 suit à quelques (grosses) encablures…
Dire que la Z650 2020 représente une moto stratégique pour la marque Kawasaki est un doux euphémisme.
Revue des détails et contact !
Dans cette catégorie ô combien dynamique, le constructeur peaufine sa Z650 à peine trois ans après sa sortie. Le modèle 2020 évolue donc sur 6 points : le style qui s’affine, devenant plus « Sugomi » que jamais avec un nouveau regard souligné de leds, un moteur qui devient plus propre en étant « Euro5 ready », de nouveaux pneumatiques (Dunlop Roadsport 2) sont en charge des liaisons au sol, une nouvelle instrumentation avec la présence d’un écran TFT couleur (avec connexion Bluetooth et via l’application Rideology, la possibilité d’importer/afficher les informations acquises par la moto) et une assez vaste gamme d’accessoires est proposée. Le constructeur affirme avoir aussi travaillé sur le confort (notamment celui du passager).
Au niveau de la mécanique, le moteur délivre toujours la puissance 68 chevaux, mais à 8 000 trs/min, pour un couple de 64 Nm à 6 700 trs/min. Néanmoins, ce moteur reste Euro4 pour 2020 mais les modifications effectuées dessus le rendent « Euro5 ready » pour 2021. Un mot sur l’embrayage qui est assisté et anti-dribble. Quant à la partie-cycle, le cadre reste le treillis en acier et on note la présence d’un bras oscillant asymétrique en forme de banane. A l’exception de la précontrainte de l’amortisseur, les suspensions ne possèdent pas de réglages. Deux disques semi-flottants en forme de pétales de 300mm de diamètre et pincés par deux pistons officient à l’avant contre un élément de 220mm et un seul piston pour l’élément arrière. La moto affiche 188 kilos sur la balance en embarquant 15 litres de sans plomb.
On enfourche la bête et premier constat : la selle est confortable, mais basse et culmine à 790mm. Du coup on pose les pieds vraiment à plat. Les leviers d’embrayage et de freins sont réglables en écartement. L’instrumentation est très lisible et les informations essentielles sont là, ne manque plus que l’indication de la température extérieure, ce qui peut s’avérer assez utile in fine. L’ergonomie globale est bonne.
Evidemment, avec cette assise basse, on a l’impression de s’incruster dans la moto plutôt que d’être posé dessus. Les plus grand(e)s (genre ceux qui culminent à plus de 1.80m du plancher des vaches) pourront directement opter pour une assise rehaussée de 3cm grâce à la selle disponible en option - Cette dernière permet également d’avoir une position un poil plus basculée vers l’avant. Les jambes ne sont pas excessivement pliées et le guidon tombe naturellement sous les mains.
Une flopée d’accessoires est d’ores et déjà disponible, comme par exemple une selle plus haute de 30mm, la bagagerie (sacoches latérales semi-rigides et sacoche de réservoir), ou encore des protections (pour les cadre, réservoir et radiateur) mais aussi un pack Performance qui comprend notamment un couvercle de selle et un échappement Akrapovic...
À l’heure où nous écrivons, la Z650 est d’ores et déjà disponible en concession dans les trois coloris présentés ici : Candy Lime Green/Metallic Spark Black à CHF 7'990 CHF, Pearl Blizzard White/Metallic Spark Black ou Metallic Spark Black à 8'190 CHF.
Ça virevolte, ça attaque sur la corniche et dans l’arrière-pays
Contact. Un martèlement discret se fait entendre. Il fait froid. Le vent s’est levé.
La première partie de la bouche d’aujourd’hui démarre avec quelques passages rapides, des traversées de patelins de l’arrière-pays pour déboucher finalement sur la mer. Les routes du littoral serpentent à l’envi entre corniches, falaises, virages en aveugles, virages qui se referment sans prévenir et autres joyeusetés. Le revêtement y est bon en général mais « agrémenté » ici et là de patches humides dans les zones situées à l’ombre. Prudence donc.
Et la Z650 s’est très bien comportée, en restant toujours saine et prévisible. Les évolutions urbaines se font sans arrière-pensée, tant la moto est agile et naturelle et ses manières (commandes, ergonomie), douces. Par ailleurs les informations du tableau de bord sont bien lisibles (vitesse, rapport engagé, régime moteur). Un comportement très équilibré donc, qui met peu à peu en confiance. Les séances photos et vidéos mettent aussi en exergue un excellent rayon de braquage, ce qui permet presque de faire demi-tour dans un mouchoir de poche. Le rythme s’accélère naturellement, on tire sur les rapports intermédiaires. Le moteur est relativement souple. Il répond avec verve et le gentil martèlement se transforme en (gentils) grondements. On commence à cerner la moto et ses réactions, avant la pause déjeuner à Sant Feliu de Guíxols, qui marque aussi la fin de cette première demi-journée au guidon de la Z650.
Le vent n’a pas faibli, bien au contraire.
La seconde partie de l’essai va consister à rejoindre l’hôtel par les routes de l’arrière-pays via un trajet d’une 80aine de kilomètres. On quitte la zone côtière et on enquille sur des routes entourées d’une végétation de type méditerranéen. Le parcours devient alors plus sinueux et parfois technique. Les pneus montant en température, le rythme s’accélère. Le postérieur vient se caler sur le rebord de la selle passager et les genoux se plaquent naturellement contre le réservoir bien échancré. Le moteur cravache et monte dans les tours avec énergie. Assez souvent on tire sur les intermédiaires jusqu’au rupteur. Pour ressortir des virages avec ce martèlement énervé du twin. Dans ces conditions, les suspensions se montrent un peu trop souples, même avec un cran de précontrainte supplémentaire mais l’ensemble ne se désunit pas trop et reste suffisamment précis – bien que non réglables, les suspensions remplissent leurs fonctions et filtrent bien les aspérités de la chaussée. Quant au freinage et bien que dépourvu d’étriers radiaux, il est dosable, et amplement puissant pour stopper l’équipage avec conviction. Enfin l’ABS, non déconnectable en Euro5, s’est déclenché parfois sur des freinages très appuyés.
Ce qu’il faut retenir !
Dans cette bataille acharnée que se livrent les constructeurs dans la catégorie des roadsters mid size, Kawasaki a fait évoluer judicieusement sa Z650 pour 2020. C’est une moto valorisante, polyvalente et sans gros défaut. La partie cycle combine agilité, stabilité et facilité. Et son moteur est souple et volontaire, mais suffisamment pétillant.
Au final, c’est une moto qui sait se faire oublier, et qui sera la monture idéale pour les débutants mais conviendra aussi à des motards plus expérimentés. Mais la Z650 saura aussi vous accompagner dans vos jours avec ou sans, vous emmener aussi bien au boulot que vadrouiller à l’autre bout de l’Europe. La Z650 fait tout ça. Avec zèle.