Au sein de la gamme « R », la R125 occupe une place de choix, elle représente à elle seule pas moins de 36% des ventes de cette gamme ! Son public cible en Europe ? Les 16-20 ans. Et elle se permet même de devancer la reine R1 qui elle atteint 28%. La faire évoluer est donc un sacré challenge.
A son apparition en 2008, la R125 arborait un nouveau design prouvant son appartenance à la famille « R », puis elle a reçu lors de sa première évolution en 2014 l’injection électronique et une fourche inversée.
Pour 2019, Yamaha a voulu améliorer sa bombinette autant sur les aspects pratiques et la vie à bord que sur sa sportivité. Il ne faut pas oublier que le premier terrain de jeu de la R125 reste la ville ou les petites routes, les jeunes conducteurs l’utilisant comme moyen de transport pour se rendre à l’école ou au travail. Mais Yamaha a tout de même voulu y greffer de bons gênes « R », permettant à la cadette de la famille de se rendre à l’occasion sur piste.
Le plus gros changement est l’adoption du VVA ! Qu’est ce qui se cache derrière cet acronyme ? Un nouveau mouvement révolutionnaire ? Un nouveau label garantissant la provenance des arachides ? Non, tout simplement une distribution variable qui permet de mieux remplir la courbe de couple et de puissance.
Le principe est simple, jusqu’à 7’400tr/mn, les soupapes d’admission ont une certaine levée qui favorise le couple puis à ce régime, un servo-moteur pousse une came qui permet d’augmenter la levée des soupapes favorisant le remplissage à hauts-régimes et augmentant ainsi la puissance. Cela permet d’avoir une meilleure accélération avec un système simple et fiable.
Toujours concernant le vaillant mono, ses soupapes prennent 1mm en diamètre pendant que celui de l’injection passe de 28 à 30mm. La boîte à air voit son volume presque doubler en passant de 2,9 à 5,5 litres. Tout cela participe au travail fait pour revoir le son du moteur et le rendre plus émotionnel, travail que maîtrise à la perfection la marque dont l’emblème est trois diapasons et qui fabrique aussi des instruments de musique.
Au niveau du look, Yamaha voulait garder, voire accentuer l’appartenance à la famille des sportives de la marque et c’est très réussi ! Il suffit d’un regard pour la reconnaître, surtout que la cadette de la famille reçoit les fameux appendices identitaires à l’arrière. Ceux-ci sont disposés verticalement comme sur la R6.
Le Deltabox est modifié pour gagner en rigidité et optimiser sa résistance. Le but est de gagner en précision, notamment au moyen d’une nouvelle fourche KYB de 41mm de diamètre. Rigide ! Tout comme le bras oscillant, lui en aluminiium, qui est également redessiné. Il permet de recevoir un nouveau pneu arrière qui passe à 140 mais ne devrait en rien grever l’agilité de la petite bête.
Enfin, la R125 est la première à recevoir d’origine une protection de levier de frein qui lui amène une touche des plus racing, surtout à côté du té de fourche supérieur qui, lui, prends également une forme inspirée de la M1 de MotoGP.
La position de conduite est aussi revue au moyen de demis-guidons plus ouverts et plus horizontaux. Cela permet d’avoir une vue plongeante sur le tableau de bord full LCD qui offre les informations nécessaires, dont un indicateur de la mise en route du VVA.
Les R125 sont alignées devant l’hôtel telles à la parade et alors que je ‘apprête à monter dessus j’entends une voix qui me dit «Enterprise, Enterprise ! Ici Spock, prêt pour téléportation » et me voici catapulté près de 30 ans dans le passé. Je retrouve une moto toute fine, menue entre mes jambes (non non… il n’y a aucune allusion) qui se déplace d’avant en arrière presque avant que mes petits muscles le lui ait demandé. La R125 est d’une légèreté impressionnante.
Je n’ai aucun mal à caser mon mètre septante-deux sur la petite sportive de chez Yamaha. En partant en ville, qui sera clairement un de ses terrains de chasse, je me sens à l’aise et pas trop replié. L’appui sur les poignets n’est pas exagéré et il est facile de lire les infos du tableau de bord.
Le moteur me bluffe par sa disponibilité, moi qui ai grandi avec les 125cc deux-temps et leur moteur creux sous 7’000tr/mn, j’ai l’impression d’être dans un autre monde… le mono reprend sans peine à 4’000tr/mn et très bien dès 6’000tr/mn. En continuant à grimper en régime pour dépasser les dans le flots de la circulation, je ne ressens absolument pas l’action du VVA à 7’400tr/mn, cela est totalement transparent et le moteur continue sa montée en régime avec force jusqu’à la zone rouge.
Dans la jungle urbaine, l’agilité de la R125 fait des merveilles, il est aisé de se faufiler dans le trafic et avec son look, je me demande pourquoi les trottoirs ne sont pas peints en rouge et blanc comme les vibreurs des circuits…