Si la X-Diavel S se montre plus à son aise béquillée devant une terrasse de café que dans les petites ruelles étroites d’une grande ville, elle s’en sort tout de même relativement bien en milieu urbain. La selle basse ainsi que le grand guidon facilitent les manœuvres à basse vitesse et il faut simplement se méfier du rayon de braquage lors des demi-tours.
Sur ma moto d’essai, un petit dosseret était monté pour le passager. Autant vous dire que sans cet accessoire, ma tendre moitié n’aurait pas accepté de faire plus de 100m derrière moi, de peur de finir sur le pneu arrière. Pourtant, étonnamment, le confort n’est pas si en retrait. Pour citer ma passagère : « On a les jambes repliées, comme sur une sportive, mais on a le dos droit. Le dosseret est très rassurant et le fait de pouvoir l’utiliser comme poignée de maintien compense l’impossibilité de prendre appui sur le réservoir lors des gros freinages. » Ouf, pas si terrible que cela, finalement. Pas sûr qu’elle accepte de partir dans le sud avec, mais pour des balades le week-end, la Ducat’ fera le job.
Au niveau pratique, on relèvera en outre un éclairage puissant qui illumine la route d’un large faisceau ainsi que des commodos au guidon qui sont rétros-éclairés en rouge. De nuit, cela dessine un X autour des commandes. Clin d’œil sympa mais surtout très pratique.
Au moment de la rendre (oui oui, ils m’y ont obligé), une petite pluie fine tombe sur le Mandement. Parfait, c’est l’occasion de tester la moto dans des conditions d’adhérence plus précaires. Cartographie réglée sur le mode Rain, on va bien voir. Pas de dérobade de l’arrière, la motricité est bonne, on se sent en sécurité. Et on est surtout détrempé. Avec un arrière aussi court, les projections d’eau de la roue arrière s’occupent généreusement de changer la couleur de votre équipement, du sommet du casque au bas de votre pantalon. Sympa au niveau du style. Sans compter la selle creusée, ornée d’une petite plaque Ducati en son centre, qui offre un design très réussi mais fera aussi office de bassine si vous laissez votre moto dehors par temps pluvieux. On ne peut pas tout avoir.
Finalement, la Ducati X-Diavel S est exactement comme on la perçoit au premier regard. Aussi belle et raffinée à observer que puissante et bestiale à piloter. Voici donc la définition du Power-Cruiser à l’italienne. Un gros jouet d’adulte. Et c’est franchement jouissif. On est dans l’émotion pure, sans place pour la raison. Le prix demandé, s’il paraît excessif, est à la hauteur des prestations délivrées. La qualité de finition, les nombreuses pièces usinées, le moteur diabolique et l’électronique embarquée de pointe valent largement les quelques vingt-six billets violets demandés pour acquérir la belle. Reste à savoir si on les a, et ça, c’est un autre problème.
Je laisse le mot de la fin, qui résume parfaitement ma pensée, à ce cher Lafouine qui a bercé ma jeunesse : « Dès que je saurais me servir de ce truc, je vais tous les pourrir !! »
Merci à Ducati Genève pour l’accueil et le prêt de la moto.