Yamaha nous a conviés à Grenade, au sud de l’Espagne pour la présentation des Tracer 900 et Tracer 900 GT. Avec une ponctualité très helvétique, notre groupe de six journalistes suisses quitte l’hôtel à 9h15 avec un thermomètre qui ne dépassait pas les dix degrés. On m’a confié la GT pour la matinée, ça tombe bien elle est justement équipée de poignées chauffantes.
N’ayant ni roulé la précédente version de la Tracer, ni même la MT-09, je découvre par la même occasion ce fameux trois pattes qui trône en tête des ventes en Suisse depuis sa sortie. La prise en main de la moto est instantanée et ce qui me frappe immédiatement, c’est à quel point elle est agile. Annoncée à 214 kg tous pleins fait (215 kg pour la GT sans les valises), on jurerait qu’elle en fait vingt de moins, un vrai vélo !
On commence par une brève section d’autoroute qui me permettra de rapidement constater que la bulle, même en position haute, est trop courte pour ma taille (1.83m). Elle génère des turbulences désagréables si je roule en position droite, j'en profite donc pour me caler quelque peu derrière la bulle afin d'éviter d'être trop secouer.
Ce constat n’est bientôt plus qu’un souvenir, car dès que l'on quitte l’autoroute, c’est en mode « attaque » qu’on suit notre guide sur de petites routes sinueuses. On n’est pas ici pour faire de la balade et il nous le fait vite comprendre. Penché en avant, la tête sous la bulle, cette fois bien protégé des turbulences, je maintiens le rythme sans peine grâce à son comportement sain et prévisible.
La souplesse, et surtout l’allonge du moteur, sont incroyables. En 3ème sur ces petites routes, il enroule aussi bien à 40 km/h qu’à 140km/h, sans vibrations et en délivrant sa cavalerie de façon linéaire et rassurante. Bien qu’il soit relativement discret, lorsqu’on dépasse les 8'000 tr/min avec la tête collée sous la bulle, le trois-pattes distille une mélodie bien sympa qui mériterait quelques décibels de plus. Nul doute que le magnifique échappement Akrapovic disponible en option saura lui donner de la voix…
La Tracer offres trois cartographies. En mode A (sport), la réponse de la poignée des gaz devient beaucoup plus nerveuse et invite à la conduite sportive. J’ai senti à plusieurs reprises l’arrière glisser en sortie de virage à la remise des gaz. Il n’y a pas de différence de puissance entre les trois modes, et pourtant la différence de comportement du moteur est flagrante. L’anti-patinage n’est pas trop intrusif à mon goût et au vu du nombre de fois où j’ai senti l’arrière glisser, j’étais bien content de l’avoir.
Après la pause de midi, on échange les motos et je cède la GT contre une Tracer standard. Le joli écran TFT couleur laisse place au même tableau de bord que l’ancien modèle, certe moins joli mais au final tout aussi fonctionnel. L’absence du quickshifter ne me dérange pas non plus, car l’allonge du moteur est telle qu’il n’est pas nécessaire de changer de rapport souvent. La plus grosse différence entre les versions, sur papier, c’est les suspensions réglables de la GT. Et là, je dois vous avouer en tout franchise que si je ne savais pas qu’elles étaient différentes, je ne l’aurais même pas remarqué. Un de mes collègues est du même avis. Je pense que l’intérêt est principalement pour ceux qui passent de l’utilisation solo au duo avec bagages.
Dans ce cas, il convient de durcir la fourche et la précharge de l’amortisseur arrière, qui est équipé d’une molette facilement accessible.
La Tracer 900 est une moto très facile à prendre en main, polyvalente et fun à conduire. Elle sera à l’aise aussi bien sur les virées du weekend, les trajets quotidiens que sur des voyages en duo. Elle s’adresse tout aussi bien à un motard débutant qui se sentira rassuré à son guidon qu’un motard qui a de l’expérience et qui pourra pousser son moteur dans les derniers retranchements, avec un châssis et un freinage tout à fait apte à encaisser la cavalerie.
C’est à mes yeux une excellente alternative aux trails mid-size avec un moteur plus puissant, une hauteur de selle accessible et une orientation définitivement routière. Forte d’une autonomie de 300 km (réservoir 18 litres), une selle et une position de conduite confortable, nul doute que la Tracer vous amènera très loin, en solo comme en duo.
Pour les grands gabarits, prévoyez la bulle haute disponible en option (209 CHF) car la protection de la bulle d’origine est, à mes yeux, insuffisante. En conduite relax sur l’autoroute, elle génère d’importantes turbulences dans mon casque (je mesure 1.83 mètre).
Disponible à partir de 11'590 CHF en deux coloris, la Tracer 900 affiche un rapport qualité-prix impressionnant.
L’intégration des valises sur la Tracer 900 est un vrai tour de force. Grâce à l’échappement positionné sous le moteur, la largeur de la moto équipée des valises est bien moindre que sur la majorité de la concurrence. De plus, celles-ci s’accordent très bien au design de la moto. Avec 22 litres de contenance, il va falloir un peu rationner vos bagages, mais gardons en tête que la Tracer GT doit rester une moto sportive et fun. Le système de fixation des valises ne nécessite pas l’ajout de portes valises disgracieux, car il est déjà prévu de base sur la Tracer. Seuls deux embouts viennent prendre place sur les repose-pieds passager.
L’écran TFT couleur de la GT est certes bien plus joli que celui de la version standard, toutefois je ne suis pas convaincu par la molette de navigation. Positionnée du côté droit, celle-ci est trop éloignée de la main et la manipuler avec le pouce tout en maintenant la poignée des gaz ouverte est relativement peu pratique. Elle gagnerait à être positionnée du côté gauche.
Le quickshifter est une option fun à utiliser et à laquelle on s’habitude très vite. Dommage que Yamaha ne soit pas allé jusqu’au bout en proposant un quickshifter qui fonctionne également pour descendre les rapports sans débrayer.
D’origine, le réglage des suspensions de la Tracer est relativement souple. En duo avec des bagages, c’est un avantage indéniable que de pouvoir durcir la fourche et l’amortisseur. Je n’ai malheureusement pas pu tester ce dernier point, mais au vu de la qualité de la Tracer, on peu faire confiance à Yamaha.
Proposée à partir de CHF 13'590.-, soit CHF 2'000.- de plus que la version standard, la Tracer GT est disponible en trois coloris.
Les CHF 2’000.- d’investissement supplémentaires justifient-ils l’achat de la GT ?
Le calcul est relativement vite fait pour celui ou celle qui compte équiper sa bécane des valises plastiques Yamaha. Cette option coûte près de CHF1'400.-. Pour seulement CHF600.- de plus, il serait vraiment dommage de ne pas profiter de toutes les autres options disponible sur la version GT.
Près de 50 articles sont disponibles au catalogue d’options de Yamaha pour la Tracer. Outre le magnifique échappement Akrapovic (CHF 1’650.-), on trouve par exemple une bulle haute (CHF 209.-), des selles conforts (CHF 209.- conducteur et CHF 195.- passager), des valises souples (CHF 369.- la paire et CHF 395.- le support), un kit pour rabaisser la moto de 15 mm (CHF 55.-), une selle basse (CHF 235.-), un kit de phares à brouillard (CHF 618.-), des poignées chauffantes pour la version standard (CHF 229.-) , un top cases de 39 Litres (CHF 195.-) ou de 50 Litres (CHF 245.-) et j’en passe…
Par contre, pour la passagère, va falloir vous débrouiller vous-même pour en trouver une…