Au-dessus de 5'500 tours, le monocylindre donne tout ce qu’il a et pousse avec enthousiasme jusqu’au rupteur, avant que le shifter ne passe le rapport suivant dans un BRÂP grisant. L’ABS déconnectable ne se fait pas sentir malgré l’excellent mordant de l’étrier Brembo 4 pistons et son petit frère de derrière, qui permettent de stopper la Vitpilen aussi vite qu’on la claque sur l’angle. En sortie de courbe, la motricité est excellente et assurée par un traction control, débrayable également, aux petits oignons. Le tableau quasi-parfait le devient quand, à la sortie d’un droite bien serré, une légère bosse me permet d’achever la courbe sur la roue arrière avant de replonger aux fesses de mon compère. Pffff, quelle vanité !
Arrivés sur le spot de la pause-café, tout le monde est simplement enthousiasmé par la jolie Husky ! Pendant que les autres groupes enchaînent les passages devant les objectifs, on nous signale qu’il faut encore patienter en repartant faire la boucle jouissive dont on revient tout juste. Forcément, on ne s’est pas fait prier.
Toujours aussi énervé, l’ouvreur nous vend du rêve et c’est un festival de trajectoires au cordeau, de freinages de trappeur et de jeux avec le relief de la route que l’on s’offre. La position de conduite parfaite incite à attaquer et on place la Vitpilen où l’on veut, avec une précision et une facilité déconcertantes. Evidente, la Vitpilen ADORE l’arsouille et, du coup, je l’adore. Le fun continuera sur le shooting, lâchés un par un dans une section aux lacets serrés, au-delà du délicieux. Quelle matinée !
Après un retour « pas plus vite qu’à fond » vers la marina, on engloutit un petit lunch et on défile devant les objectifs de l’équipe Black & Rad, qui assure comme d’habitude brillamment photos et vidéos. Le cadre architectural de la zone est impressionnant, on profite donc de la vue et du moment, avec néanmoins l’envie de repartir s’arsouiller dans les collines du coin.
En rentrant vers l’hôtel, la légère frustration se fait sentir malgré quelques petits (tout petits) wheelings, des défis lancés aux scootéristes médusés qui nos côtoient à chaque feu rouge et beaucoup d’éclats de rire. Comme sur sa cousine Duke 690, il est difficile de rester calme au guidon… Une fois rendu, on met pied à terre avec regret en se rendant compte que cette Vitpilen est une sacrée révélation.
Magnifique, performante, audacieuse, la suédoise n’est pas exempte de défauts. Malgré le côté accessible et « lifestyle » mis en avant par la marque, la 701 reste un mono bien caractériel qui ne se satisfera pas totalement d’un usage tranquille. Et puis ce serait gâché, honnêtement. Quelques détails de finition peuvent aussi faire tiquer les plus exigeants, à l’image des commodos et du compteur pas génial. On trouvera tout de même peu de machines aussi sexy, épurées et performantes à ce tarif.
Pour tout le reste, surtout pour tout le reste, la Vitpilen donne simplement envie de rouler (si possible assez vite, merci). Simplement géniale, la « première » machine 100% routière de Husqvarna est une moto à essayer absolument. Attention au coup de cœur…