Rouler sur ces derniers modes m’a permis de mettre certaines choses en avant. Je vous ai déjà parlé du côté ultra-sain apporté par la partie cycle. Mais cela mérite d’être développé un peu plus. Bien sûr, les éléments Öhlins travaillent à merveille, on n’en attend pas moins, mais ce qui est également impressionnant, c’est le retour d’information apporté par le train avant. On ressent tout ce qui se passe sous la roue avant et si cela peut paraître un peu déstabilisant, on s’y fait très vite et ça ne fait que grandir la confiance du pilote en sa partie cycle.
Cette partie cycle justement qui se termine par un ensemble dédié au frein siglé Brembo et qui s’est montré tout bonnement irréprochable. Puissance, mordant, feeling, tout était présent pour que chaque prise de levier droit se fasse à nouveau en toute sérénité. Et pour peu que vous fassiez totalement confiance aux technologies telles que le corner ABS, cette sérénité se transformera tout simplement en confiance aveugle.
Un autre point qu’il a été possible de tester correctement, c’est le moteur. Il faut dire que les routes de montagnes empruntées lors de notre essai se prêtaient assez bien à une petite arsouille… La réponse du moteur est fantastique. Comme par le passé, le couple est présent partout, à tel point qu’on pourrait se permettre de ne rouler que sur ce dernier. Ou alors on pousse un peu plus les rapports et on entre dans une autre sphère. Le trois cylindre pousse tout le temps avec une allonge qui n’a rien à envier aux quatre cylindres. Tout ça dans une symphonie, aussi rageuse que moteur, que l’on pourrait nommer « vocalises du trois pattes, interprétées par les sœurs Arrow ». Impossible de confondre une Speed Triple RS avec une autre moto tant ce bruit lui est propre.
Dès le début de notre présentation, la réponse à la poignée de gaz était un sujet qui revenait assez régulièrement sur le tapis. Il faut dire que j’ai compris pourquoi dès lors que j’ai roulé sur ces derniers modes. La précision et la finesse du ride-by-wire est exemplaire. A un tel point que cela pourrait en devenir piégeur en cas de mouvement parasite du poignet droit. Quoi qu’il en soit, on sent bel et bien la différence de réponse de la poignée de gaz entre les différents modes de conduite.
Malheureusement pour nous, l’essai prévu sur le circuit d’Almeria a été interrompu après que j’ai pu effectuer 5 tours. La météo a décidé d’interrompre ce qui devait être un après-midi riche en apprentissage, mais sur piste, avec des Supercorsa sous la flotte, il y aurait eu plus de casse qu’autre chose…
Si au final la météo aura eu raison de l’organisation de l’essai, il m’est tout de même possible de confirmer le fait que Triumph met sur le marché la meilleure Speed Triple jamais produite. Un tel niveau de finition et d’aboutissement pour un roadster est tout bonnement bluffant. De mon point de vue, cette moto a été conçue pour 2 choses : donner du fun et des performances grisantes. Reste que pour l’acquérir, il faudra débourser la somme de CHF 17'150.-. Ce n’est certes pas donné, mais quand on fait le compte de toutes les options qu’il y a dessus, on se rend compte que l’on arrive au prix d’autres roadsters… A réfléchir donc…mais moi, je la veux !