
La formule à succès du Liberty, soit un moteur 125 sur de grandes roues, fait fureur en Europe depuis une décennie. Piaggio s’est bien gardé de changé la recette de base, mais a fait évoluer son modèle pour le remettre au goût du jour. Le petit nouveau vient se placer juste en dessous du Medley 125 iGet, grande nouveauté du segment pour la marque italienne, qui ne s’est pas embarrassée d’un nouveau nom pour ce petit frère : ce sera New Liberty, point.
Enfin, pas tout à fait. D’abord car la nouveauté embarque également un moteur iGet, moins puissant que sur le Medley et doté de trois soupapes. Ce petit monocylindre refroidi par air de presque 11 chevaux est entouré par une carrosserie remise au goût du jour, qui met en avant la finesse du petit Piaggio. Les roues, dont l’avant passe à 16 pouces, se dotent, dans cette version Sport, d’une teinte noire et de déports polis du plus bel effet. Les feux à LED, ainsi que les veilleuses, intégrées aux clignotants avant, soulignent le côté chic du modèle.
La partie arrière dispose d’une large et pratique poignée passager, bien intégrée à la ligne. On retrouve avec plaisir le plancher plat de l’ancienne version, ainsi qu’une boîte à gants dans le tablier avant. Tablier au plastique de bonne qualité, qui s’accorde au très bon niveau de finition de ce New Liberty, qui se laisse regarder.
Installé au guidon, les yeux tombent sur le petit compteur, sobre et bien intégré. Rayon infos, on retrouve un totalisateur, deux trips partiels et une jauge d’essence. Les petites touches de chrome flattent la rétine et confirment la bonne impression générale. L’assise, très confortable et assez basse, soignera le pilote, dont le passager jouira du même confort. Mention spéciale aux cale-pieds, très bien intégrés à la ligne et dépliables très facilement.
Le monocylindre s’ébroue dans un poum-poum rapide et feutré. Le poids très contenu (124 kilos à vide) permet de descendre sans aucun effort le New Liberty de sa béquille et se fait oublier dès les premiers mètres. Honnêtement, on peine à se convaincre d’avoir un scooter entre les jambes. Ultra-léger, ultra-réactif, le petit Piaggio se joue de toutes les manœuvres et s’avérera un vrai outil pour débuter sur deux-roues. L’excellent rayon de braquage autorise des demi-tours serrés sans lever les pieds du plancher, avec une facilité désarmante.
Dans le trafic, l’agilité du Piaggio est un vrai cadeau et va de pair avec une stabilité surprenante. La grande roue avant de 16 pouces est une merveille de précision et colle le New Liberty au sol. Secondée par un freinage ABS (absent à l’arrière), elle est imperturbable, même lors de manœuvres d’évitement « catastrophe ». On apprécie la souplesse de la fourche, qui offre un très bon ressenti, même sur les bosses, rails de tram, nids de poule et autres bouches d’égout.
La selle, très bien taillée et rembourrée, compense un amortisseur arrière un peu sec sur les dos d’âne. Un train arrière qui offre entière satisfaction et qui se passe aisément de l’ABS. En accélérant, même sur l’angle, aucune dérobade n’est à craindre. Les 11 chevaux du moteur travaillent remarquablement en ville. Conjugués au châssis, ils permettent de s’extraire du flux aux heures de pointe sans s’effrayer ni affoler les radars.
Une fois à destination, on range facilement un casque jet et des gants dans la soute de selle. Cette dernière semble toutefois un peu trop étroite pour un intégral. Il faudra se rabattre sur un top-case, proposé en option, pour mettre de plus gros objets à l’abri. La boîte à gants, déverrouillable au contacteur, gagne en contenance par rapport à l’ancien Liberty et videra vos poches pendant vos trajets. Une connexion USB est disponible en option.
Le plancher plat, un petit peu étroit pour les pieds, accueillera un sac de courses, attaché par la boucle prévue à cet effet dans le tablier. Les aspects pratiques du petit Piaggio en font un compagnon idéal du quotidien.
Derrière son look très léché, le New Liberty s’avère très plaisant à la conduite et abouti. L’excellente autonomie, malgré un réservoir réduit, permet d’élargir son champ d’action. Il ne raffole pas des voies rapides, peinant un peu passés les 80km/h et souffrant de son manque de protection. Toutefois, il arpente tranquillement les routes de campagne, son châssis stable et très agile se mettant en avant. Chargé d’un passager, il perd évidemment un peu en performance, mais pas en confort ni en facilité de conduite. Le tablier étroit ne permet pas non plus d’allonger ses jambes pour « cruiser » sur longues distances, ce qui n’est pas la vocation première du New Liberty.
Même abordés à haute vitesse, les virages ne sont pas un souci pour l’Italien. On apprécie le mordant du freinage arrière, confié à un simple tambour. Le frein avant demande un peu de poigne en conduite « sportive », mais au vu des vitesses atteintes, fait très bien le travail.
Difficile de ne pas craquer sur la bouille du New Liberty, mise en valeur dans cette version Sport. La motorisation iGet, en configuration 3 soupapes, s’avère parfaite en usage urbain. C’est grâce à son comportement très agile et agréablement stable que le New Liberty achève de convaincre. Grandes roues, petit scooter, moteur économique : une combinaison gagnante.