
Aujourd'hui, me voici au guidon de cette même moto, mais en version automatique, sans sélecteur de vitesse ni levier d'embrayage. Et là, je vous vois déjà en train de pester que c'est un gros scooter déguisé en pseudo trail routier. Bande de mauvaises langues que vous êtes !
Ce type de transmission n'est pas une réelle nouveauté chez Honda. Vous vous souviendrez sans doute de notre essai de la VFR1200 DCT qui a fait connaître ce même système de transmission. Mais pour l'occasion, Honda a corrigé les erreurs du passé et a fait quelques modifications sur sa boîte, convaincu que cette dernière trouvera son public ! A titre informatif, la VFR1200 DCT a été vendue à environ 150 exemplaires sur le territoire suisse depuis sa mise en service en 2010.
Oui, et heureusement ! Honda a écouté les nombreux feebacks des journaleux et des clients et a fait un réel effort sur sa boîte à double embrayage DCT. La plage d'utilisation a été améliorée et la logique des passages de rapport a été affinée. Aujourd'hui, vous avez la possibilité de reprendre la main sur le tout automatique, grâce aux deux gâchettes "+" et "-" toujours situées sur le commodo de gauche, le tout en roulant. Ceci vous permet de tomber un rapport avant une entrée de courbe ou pour un dépassement.
Justement, du côté des dépassements, le mode automatique permet lors de forte accélération ; en mettant les gaz à fond, la boîte tombe deux rapports. (à la manière du kick down des voitures automatique). Le mode automatique se fait idéalement apprécié lors des escapades en ville ou autoroute. En montagne, elle manquera de répondant ; nous préférerons le mode sport automatique.
Comme pour la première version, les changements de vitesse à bas régime se font toujours avec un claquement désagréable. Le propre d'une boîte à double embrayage, n'est-il pas de se faire oublier ? Un jour, les ingénieurs Honda rectifieront-ils le coup ?
Eh oui, même avec un trail vous pouvez vous faire plaisir ! Sa large guidon le rend très agile. Le mode sport permet de tirer toute la quintescance du bloc moteur de la Crosstourer ; nous dirons même que, pour un trail, elle envoie du bois ! Les rapports tirent plus haut, ce qui nous permet de rouler à très bon rythme dans les cols ou les routes sinueuses, par exemple. Toutefois, il manquera toujours un frein moteur suffisant en descente ou un rétrogradage automatique lors d'une rapide entrée de courbe. Pour l'arsouille et les portions d'itinéraire très sinueux, mieux vaut opter pour le mode manuel.
Le mode manuel est une véritable réussite, avec des passages de rapports rapides comme l'éclair et étonnamment plus silencieux qu'en mode automatique. Les entrées de virage se font en toute aisance ! Et, aussi, en manuel, nous conservons le bon rapport en toute circonstance. Ce dernier s'adresse donc à ceux qui souhaitent jouer de l'excellente partie-cycle et du moteur de la Crosstourer.
Pour l'anecdote, cette nouvelle boîte de vitesse garde en mémoire votre style de conduite, pour les quelques kilomètres à venir. Détail qui s'avère très pratique lors des roulages plus musclés !
La Crosstourer est une vraie moto. Certes, la transmission est automatique, direz-vous ! Ceci dit, il y a rien de plus ennuyeux que de changer sans arrêt ses rapports de boîte lors de traversée de la jungle urbaine. Si son utilité en ville est inconstestable, nous restons plus mitigés pour les roulages qui sortent de ce contexte. Le plaisir du changement de rapport, n'a pas de prix ! Et vous, seriez-vous prêts à franchir le pas ?