ESSAI
Guy et Ola sont guides et organisateurs de voyages à moto et aux 4 coins du globe ave leur agence Moto Birds. Ils parcourent chaque année plus de 50’000 km sur leurs bécanes sur tous les continents et ont donc l’occasion de tester les équipements de façon bien plus intensives que la plupart des journalistes. On leur laisse la parole pour nous parler de leur sous-vêtements thermoatifs.
Après avoir testé des dizaines de produits différents depuis des années, nous avons découvert en 2024 les vêtements thermoactifs avec la jeune marque polonaise Redline. Ceux-ci possèdent les propriétés des sous-couches sportives, mais ajoutent un élément de contrôle thermique pour aider à réguler la température corporelle par temps chaud et froid. C’est un peu comme avoir sa propre unité de chauffage/climatisation, mais sans prise électrique.
Démystifions certaines idées reçues
- Les vêtements thermoactifs ne sont utilisés que lorsqu’il fait froid.
C’est faux. Les vêtements thermoactifs peuvent être portés par une chaleur torride ou par temps froid. Ils offrent un confort thermique ainsi qu’une gestion efficace de l’humidité, et donc du confort. Par temps froid et pluvieux, les sous-vêtements thermoactifs doivent être portés avec une autre couche de vêtements au-dessus, adaptée aux conditions météorologiques extérieures. En revanche, en été, une seule couche suffit. Pensez à vos vêtements comme à la peau d’un oignon : plus il fait froid, plus vous ajoutez de couches.
- Les sous-vêtements thermoactifs n’empêchent pas de transpirer.
Heureusement, non. La transpiration est ce qui vous garde au frais. Cependant, grâce à leur structure spéciale, ils évacuent parfaitement la sueur (l’humidité), ce qui garantit un meilleur confort, comparé à un T-shirt en coton qui lui restera mouillé.
Red Line
Red Line, un jeune fabricant polonais de sous-vêtements sportifs utilise la technologie Outlast dans sa gamme de sous-vêtements dédié à la moto. Le tissus Outlast vient du fabricant Outlast en Allemagne, et les habits sont fabriqués en Pologne, ce qui est suffisamment rare pour le mentionner.
La technologie Outlast est une innovation développée initialement pour la NASA afin de réguler la température des astronautes dans l’espace. À présent elle est accessible à tout un chacun. Elle repose sur l’utilisation de matériaux à changement de phase (PCM, ou Phase Change Materials), qui permettent d’absorber, de stocker et de libérer la chaleur pour maintenir une température du corps optimale. Lorsque la température augmente, les microcapsules de cire naturelle intégrées au textile absorbent l’excès de chaleur en se liquéfiant, évitant ainsi la surchauffe. À l’inverse, lorsque la température baisse, la chaleur stockée est libérée avec le changement de phase des microcapsules qui se solidifient pour garder le motard au chaud. Ce système thermique dynamique améliore considérablement le confort lors des longues balades, aussi bien quand il fait chaud que quand il fait froid.
Conditions de test
Nous avons chacun testé un ensemble de sous-couches Outlast lors de 4 de nos voyages en 2024, couvrant plus de 12’000 km à moto :
- Nord du Vietnam, tout-terrain : Le premier circuit s’est déroulé dans les rizières, les forêts, avec des collines escarpées et des sections très techniques. Le tout avec une humidité de 100 % et une chaleur de plus de 35 degrés. Lutter sur des pistes par ces températures était un travail acharné.
- Vietnam central : Ce deuxième circuit a été marqué par des températures anormalement élevées (plus de 43°C) durant plusieurs jours d’affilé. Parfois, la seule façon de ne pas s’évanouir était de se verser de l’eau froide sur le corps et de compter sur l’évaporation pour aider à se rafraîchir !
- Kirghizstan : Nous avons enchainé 2 voyages, le premier une édition « women only » et le second une édition tout-terrain : Nous avons roulé par des températures variantes entre 3 et 35°C. Le matin, il faisait un froid de loup et parfois des averses glaciales nous bénissaient sur les cols à 3’500 mètres. L’après-midi, il faisait facilement plus de 30 degrés. Nous avons couvert ces deux voyages en ne portant jamais plus de deux couches : la Red Line Outlast comme première couche avec simplement un jersey de type enduro en seconde couche pour le haut du corps. Pour les jambes, uniquement la Red Line Outlast. Nous n’avons jamais eu besoin de nous habiller ou de nous déshabiller de tout le voyage. Nos clients devaient s’arrêter et se changer à chaque changement de température. Avec le climat capricieux des montagnes du Kirghizstan, cela arrivait fréquemment !
Comment la Red Line Outlast s’est-elle comportée ?
Elle évacue très bien l’humidité du corps : nous ne nous sommes jamais sentis mouillés. Le vêtement n’a jamais senti mauvais, même après 3 jours d’utilisation sans pouvoir nous doucher, y compris en dormant dedans sous tente. Il était toujours confortable à porter, comme une seconde peau. Cela contraste avec certains autres produits qui vous collent à la peau et puent franchement à la fin de la journée. Malgré de fréquents lavages à la main, nous n’avons pas observé une diminution de ses performances durant la durée de notre test.
Le verdict
La Redline 2.0 Outlast est pour nous une révélation qui a changé notre vision des sous-vêtements techniques. Notre choix est fait pour nos prochains voyages!
Même après une utilisation intensive dans des conditions de chaleur extrême ou de froid, en étant lavé fréquemment. Les sous-couches n’ont jamais montré aucun signe visible d’usure. Elles sont également restées confortables à porter dans toutes les conditions que nous avons rencontrées. Elles sèchent également très rapidement après lavage ou de grosse transpiration. Nous n’avons jamais eu cette sensation « plastique mouillé » qu’on peut ressentir avec d’autres vêtements.
Après ce premier succès, nous avons également passé commande de leur ligne mérino pour le tester sur nos voyages en Patagonie et dans l’altiplano à venir en 2025. Celle-ci se portera par-dessus la Outlast, lorsqu’il fait vraiment froid.
Compte tenu du prix (environ 70 euro pour la version manches longues), de la technologie et du confort exceptionnel, nous pensons que la sous-couche thermoactive Red Line Outlast offre un excellent rapport performance-prix. Ajoutons qu’en plus, leurs habits sont produits localement en Pologne et non à l’autre bout de la planète.
Où l’acheter ? Red Line n’a pas encore de revendeur en Suisse. Actuellement, il faut donc passer les commandes directement sur leur site web. Vous verrez d’ailleurs que celui-ci ne rend pas vraiment justice à ses produits innovants, mais vous pouvez nous faire confiance!
Remarque
Moto Bird n’est pas rémunérés par Red Line. Ils ont passé commande pour tester leurs produits comme n’importe quel client.
Vous pouvez également lire le Test de l’ensemble Scott Priority GTX que Moto Birds a fait pour nous. ainsi qu’un récit de voyage au Ladakh et en Tanzanie.