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Pour sa R9, Yamaha a créé un nouveau châssis de type Deltabox qui est le plus léger qu »ils n’ont jamais fait pour une Supersport. Il ne pèse que 9.7 kg, c’est moins que celui de la R7. Comparé aux autres motos avec moteur CP3, le cadre est plus rigide dans les trois directions : torsion, longitudinale et latérale. L’angle de chasse est plus fermé que sur une MT-09 (24°40′) avec 22°35′, ce qui influe généralement sur la réactivité de la direction au détriment de la stabilité.
Les liaisons au sol sont assurées par des pièces KYB nouvellement développées. La fourche inversée ø 43 mm est entièrement réglable en compression, détente (les deux en vitesses lente et rapide) et en précharge. Le tube droit pour l’amortissement en détente et celui de gauche pour la compression. Il y a maintenant une valve de base conçue pour optimiser la pression dans le cylindre en limitant ou empêchant totalement l’huile de couler dans le fond de la fourche. L’amortisseur est aussi réglable en précharge par une commande déportée (hydraulique), compression, détente, mais sans discernement de la vitesse.
À ma grande surprise, les roues sont en aluminium coulé et non forgé en rotation comme Yamaha a prouvé savoir le faire sur la MT-09 et la Tracer 9. Ces jantes sont donc implacablement plus lourdes. Elles portent des Bridgestone RS11, le pneu le plus sportif homologué du frabricant japonnais.
Le look est évidemment d’une très grande importance pour le modèle Supersport le plus attendu chez Yamaha. Clairement apparenté au reste de la gamme, la R9 pousse cependant un peu plus loin la recherche de style et affirme son identité. La double optique agressive est conservée, avec une prise d’air centrale en forme de M qui abrite un projecteur supplémentaire. Sur les flancs, impossible d’ignorer la présence des nouveaux ailerons qui génèrent 6 à 7% d’appui supplémentaire en ligne droite. Avec un déflecteur supplémentaire devant le phare central, le gain augmente même à 10% en virage. Sur la coque arrière, il faut faire le deuil de la disparition des parties ajourées et qui laissaient passer l’air sur la R1 ou la R6. Là, le choix de design est plus consensuel.
Après un long travail en soufflerie, Yamaha a réussi à rendre la R9 plus aérodynamique que la R6, celle qui faisait figure de référence jusqu’à présent. Malgré sa cylindrée plus importante, un radiateur et une surface frontale plus importante, la trainée est réduite quand on compare la R9 à la R6. Sur son look, je regrette juste l’absence d’un échappement latéral, là, on reste sur l’unité qui centralise les masses au plus bas, qui privilégie l’efficacité et l’économie d’échelle. Yamaha promet un bruit rageur, mais sans les grilles pour amplifier le son de la boite à air sous la tête du pilote, je ne sais pas à quoi m’attendre.
Tous pleins faits, la R9 ne pèse que 195 kg, ce qui lui confère un excellent rapport poids/puissance. Son moteur CP3 dispose de 119 chevaux et de 93 Nm, mesurés au même régime moteur que sur la MT-09, respectivement 10’000 tr/min et 7’000.
Des guidons bracelets sous le té de fourche a été choisi pour augmenter naturellement l’appui sur la roue avant. Ces bracelets confèrent une position plus sportive que sur la R7, mais moins radicale que sur la R6, un compromis logique en somme.
Le réservoir contient 14 litres, ce qui limite sa largeur et a permis de lui offrir une forme qui optimise les points de contact entre la moto et le corps. Déhanché, le pilote pourra facilement reposer son bras dessus pour adopter une position efficace.
Côté freinage, on est vraiment gâté : durites aviation de série avec maître cylindre Brembo radial et des étriers Stylema 4 pistons de ø 30 mm chacun pour pincer des disques en 320 mm. Là, Yamaha monte un step avec pareils composants monté sur sa R9. À l’arrière, un étrier simple piston Nissin sur coulisseau avec disque ø 220 mm, largement suffisant.
La R9 arbore un tableau de bord TFT couleur de 5″ qui donne facilement accès à l’ensemble des aides au pilotage, comme c’est le cas sur la R1 depuis 2015. Avec un smartphone et Garmin StreetCross, on peut y afficher la navigation si on a un usage routier de sa R9. Toujours avec le smartphone, on peut y connecter l’application MyRide qui permet de sauvegarder 40 configurations de sa moto. Les charger et télécharger devient très simple, si on ne veut pas passer du temps à régler ses assistances sur la moto.
Les assistances présentes sont nombreuses, les dernières innovations du groupe sont là. Plusieurs niveaux de puissance moteur (PWR), launch control (LC), anti-wheeling (LIF), gestion du frein moteur (EBM) et régulateur anti-dribble (BSR). Il y a une centrale inertielle 6 axes sur la moto, permettant de faire réagir différemment les aides qui suivent en fonction de l’angle de la moto. Antipatinage (TCS), contrôle de la glisse (SCS) et le contrôle de freinage (BC). L’ABS peut être désactivé sur la roue arrière pour rouler sur circuit par exemple.
Avec une dernière application, Y-TRAC, on peut se plonger dans l’expérience d’un pilote professionnel au guidon de sa R9. Elle permet d’enregistrer et analyser les données de la moto (angle d’inclinaison, régime moteur, rapport engagé, vitesse, ouverture des gaz, intervention des aides électroniques. Les données GPS peuvent émaner du téléphone ou d’un Garmin GLO2. Enfin, le mécanicien resté aux stands peut même envoyer directement des messages sur le dashboard du pilote, comme « Map 9 » ou plus subtilement « Apréo » ou encore « Tu te traines », « Freine plus tard gros lard ». Chaque propriétaire de R9 a accès à la version d’essai et peut ensuite souscrire à l’abonnement premium.
Les deux couleurs proposées sont sans surprise Icon Blu et Tech Black. Le prix de vente sera de CHF 13’990.- à sa sortie, en full ou même en 70/35 kW. On peut déjà configurer sa moto sur le site officiel. Les premières livraisons interviendront en mars 2025.
Des protections de carter GB Racing sont déjà annoncées, tout comme des commandes reculées, une bulle haute fumée et une ligne complète Akrapovič en titane gravée R9 au laser. Le kit de pièces qui obstruent les orifices laissés béants en retirant les rétroviseurs et le support de plaque pour aller sur un circuit sont également au catalogue.
En l’état, la R9 me semble déjà excellente. Mais quand on note qu’elle n’a pas les jantes spin forged, on peut être un peu amer de savoir qu’ils ont peut-être gardé cet atout dans leur manche.
L’autre élément que je souhaite voir arriver sur la R9, c’est évidemment l’Y-AMT. Car sur la MT-09 son côté sportif m’a subjugué et je voudrais voir ça sur une sportive !