Publié le: 16 octobre 2024 par Patrick Schneuwly
La marque Energica placée en liquidation

Malgré ses 4 ans comme constructeur unique du championnat de MotoE et un trail routier venu grossir la gamme en 2022, les pertes sont trop importantes. Le conseil d’administration a décidé de tirer la prise le 14 octobre 2024.

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La marque italienne Energica, pionnière dans le deux-roues électrique de loisir, est placée en liquidation judiciaire depuis le 14 octobre 2024. Avec une gamme composée de l’Eva, de l’Ego, de l’EsseEsse9 et de l’Experia, ils n’ont pas réussi à convaincre le marché. Le dernier modèle a pourtant fait croitre les revenus de la marque, pas assez cependant. Si les temps sont durs pour l’automobile électrique, après une période clémente, du côté des motos, on ne peut que déplorer des chiffres de ventes très faibles.

Le constructeur établi à Bologne est à 75% la propriété du fond d’investissement américain Ideanomics. À court de liquidités, une nouvelle levée de fonds a été tentée, mais en vain. Plus tôt, deux tiers des effectifs d’Energica ont été licenciés pour tenter de contenir l’hémorragie, passant de 149 à 50 employés. Le ralentissement du marché et les problèmes d’approvisionnement ont aussi contribué à creuser le trou.

Commercialisés depuis 2014, difficile de savoir comment seront lotis les modèles actuellement en circulation, surtout en matière de service après-vente. Si le nombre de pièces en mouvement est plus faible que pour une moto thermique, il faut garder à l’esprit que les batteries et le logiciel ne sont probablement pas en libre accès.

Un repreneur pourrait-il maintenir la marque en vie ? Oui, pour l’ensemble de la marque ou ses brevets, ses outils, sa technologie. Ceci éclaircirait l’horizon des actuels distributeurs et propriétaire qui pourraient aussi faire face à des véhicules irréparables.

En 2024, c’est la seconde marque de deux-roues de loisir électriques qui pourrait disparaitre après la suédoise CAKE. Les voitures électriques se vendent biberonnées d’aides publiques, ce qui n’est pas le cas des motos. Avec l’autonomie et l’inconvénient de la charge, le côté liberté de piloter un deux roues est peut-être trop dilué, ce qui dissuade les acheteurs de ce type de machine. Des signes pourraient expliquer que cette niche n’est pas un marché viable :

  • Ducati fourni les MotoE mais ne les commercialisent pas,
  • Triumph et sa TE1 qui montre qu’ils en sont capables mais ne la commercialisent pas,
  • Harley-Davidson qui a externalisé la marque Live Wire pour cacher ses piètres performances commerciales
  • BMW qui est présent avec de la mobilité urbaine, mais pas de loisir.
  • Les grands constructeurs japonais ne parient pas sur l’électrique de loisir, seul l’hybride chez Kawasaki a une place de vitrine technologique.

La marque compte de nombreux employés jeunes diplômés d’université techniques de la région, souvent âgé de 28 à 35 ans. Ils souhaitaient innover en matière de nouvelles mobilités. À la suite de départs volontaires, certains ont retrouvé des postes chez les constructeurs de la Motor Valley.

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