ESSAI
On peut penser que le modèle qu’on a sous les yeux n’est qu’une pâle mise à jour de la Niken qui accuse déjà 5 ans, mais c’est bien plus que ça. Nouveau saute-vent, nouvelle suspension, écran TFT couleur, nouveaux commodos, quickshifter bidirectionnel, et même nouveau châssis ! Oui, c’est une vraie nouvelle moto. Yamaha a écouté les critiques pour répondre aux attentes.
Le changement le moins visible, mais qui a demandé le plus de travail au constructeur, c’est sans doute d’incliner le moteur CP3 de 5° de plus vers l’avant. Sous le châssis deltabox se fixe une partie tubulaire qu’il a fallu redessiner pour déplacer les encrages moteur. Dans les entrailles du moteur, on est passé à 890 cm3, avec un vilebrequin plus lourd pour afficher 115 ch. et 90,7 Nm. La boîte à air et l’échappement sont différents. Comparé à l’ancienne Niken, le pic de couple est disponible 1’500 tr/min plus bas désormais.
Le look n’a pas vraiment changé, à l’exception de la nouvelle couleur Yamaha Black qui contraste avec les pièces métalliques de couleur bronze. Elle devient plus chic, plus élégante. Elle incarne bien l’image de routière haut de gamme que Yamaha veut lui donner.
Le saute-vent a bien changé, avec une course de 70 mm pour s’ajuster aux besoins. Changement radical par rapport au petit déflecteur de la première version. Juste derrière, ce n’est plus un petit LCD qui affiche les informations de bord, mais un TFT couleur de 7″ couleur, même capable de mettre la navigation Garmin en plein écran depuis un smartphone.
Les commandes au guidon sont revues, bien plus faciles à prendre en main. Et grâce au joystick, on navigue instinctivement dans les menus. Une fois habitué à le distinguer du clignotant, on s’en sert les yeux fermés.
Regardez cette nouvelle selle au confort amélioré, elle n’attend que de faire un long voyage. Cependant, la nouvelle suspension bien plus rigoureuse m’a fait décoller de la selle à quelques occasions. La fermeté qui apporte de la précision péjore quelque peu le confort dans le cas présent.
Pour voyager, la grande stabilité de la Niken diminue la fatigue. En revanche, lorsqu’il s’agit d’attaquer, les 270kg de la moto se rappellent au pilote. Il faut également être attentif avec la boîte pour être dans le bon rapport en sortie de courbe. Si la MT-09 peux s’extraire en 3, avec la Niken il faudra souvent revenir en 2. Bien que vivant, le CP3 ne fait pas de miracle avec l’embonpoint de la moto.
Pour prendre les virages, il faut y mettre du sien. Seulement à la force des bras on se fatigue vite et la participation du haut du corps est indispensable pour tenir un rythme soutenu sur la durée.
Très agréablement surpris par cette expérience, j’aimerais la faire partager. Si chaque motard pouvait avoir une journée de congé offerte pour enchaîner quelques cols sur une Niken, son opinion changerait probablement.
Malheureusement la Niken GT 2023 ne pourra vraisemblablement pas être essayée en Suisse. Elle ne peut être que commandée via un revendeur du réseau, qui vous informera de son prix de vente qui n’est pas officiellement communiqué.
GALERIE
BILAN
ON A AIMÉ :
Look noir/bronze élégant
Nouvelles commandes au guidon
La confiance qu'inspire les deux roues avant
ON A MOINS AIMÉ :
Le poids important
La suspension un peu rude pour des routes en mauvais état