Publié le: 14 novembre 2024 par Laure Arbez
GINGERTRIP – LA LAPONIE EN HIVER

Voyager c’est bien, mais partager c’est mieux !

✅ « GINGERTRIP » c’est le partage de tips pour ton futur roadtrip 🔥
➡ Tu y trouveras une sélection de lieux très sympas, que j’ai découvert soit par hasard, soit en suivant les conseils de locaux ou voyageurs.

Ici, nous allons parler de la Laponie… en hiver ! Sacré programme !

PRÉPARATION

D’habitude adepte de la préparation minimale, pour ce voyage il a fallu s’organiser, se préparer et s’acclimater.

Les paysages blancs m’ont toujours attiré et je rêvais de découvrir la Laponie enneigée, d’admirer des aurores boréales et de vivre des journées courtes. Ce voyage qui n’était jusqu’alors qu’une idée, devient réel en septembre 2023 lors de l’Alpes Aventure Motofestival. Ce salon dédié aux voyages et à l’aventure qui se tient chaque année à Barcelonnette, a organisé un appel à projets lors de sa 7ème édition. Le but : présenter un projet de voyage en vidéo, le défendre devant un public et répondre aux éventuelles questions. 5 projets étaient proposés, et suite aux votes des 250 personnes présentes, c’est mon projet qui a été retenu, celui d’aller découvrir les routes enneigées du grand nord !

Le fait de remporter cet appel à projet m’a permis de concrétiser ce voyage, comme un coup de pied aux fesses pour sortir ce projet d’un coin de ma tête et le réaliser !

Les marques partenaires de cet événement m’ont donné du matériel pour ce voyage :

  • CF Moto, prêt d’une 800MT Touring
  • Klim, une tenue et des sous-vêtements thermiques
  • Sidi, une paire de botte
  • Givi, de la bagagerie souple
  • Continental, une paire de TKC80

Hugo quant à lui a choisi une tenue full Vanucci, des vêtements techniques jusqu’aux vêtements de pluie, en passant par la tenue moto (article complet à retrouver ici).

Cependant, un voyage dans des conditions hivernales ne se prépare pas comme un autre voyage. Nous avons dû préparer la moto et nous équiper davantage. CF Moto nous a prêté la moto avec des améliorations comme le changement de la batterie, la modification des fluides, l’ajout des clous sur les pneumatiques.

C’est alors en duo durant tout le mois de février que nous sommes partis sillonner les routes du nord de l’Europe, à la découverte de nouvelles aventures afin d’en réaliser le film, qui a été diffusé lors de la 8ème édition de l’Alpes Aventure Motofestival 2024, et qui sera prochainement publié sur YouTube !

VOYAGE

Les débuts de roulage sont compliqués. Je ne pensais pas avoir chaud, mais équipés comme nous l’étions, je ne pensais pas avoir froid non plus… mais la première journée donne tout de suite le ton : nous sommes tout au sud de la Norvège et nous avons bien froid ! A ce moment-là, le doute s’installe : est-ce que nous allons arriver en Laponie ?

Nous nous rapprochons de la route de l’Atlantique, mais la météo n’est pas avec nous. Il a neigé pendant la nuit, on ne voit pas la route, seulement les piquets rouges qui bordent les côtés. L’avancée est rude, et nous n’avons aucune visibilité sur ce qui nous entoure.

Nous décidons alors de nous arrêter dans une petite station-service afin d’exposer les différentes options qui s’offrent à nous :

  • Soit nous continuons à rouler mais nous ne profitons pas des paysages
  • Soit nous attendons ici le temps que le vent pousse les nuages

Nous optons pour la deuxième option et guettons les changements météo… pendant 3h jusqu’à ce qu’un grand soleil apparaisse ! Improbable, nous n’y croyions plus !

Ni une ni deux, nous enfourchons la moto et partons à l’assaut de cette magnifique route.

La route de l’Atlantique, c’est une route de 8 km qui passe d’île en île grâce à des ponts : une route aussi sublime qu’improbable !

D’habitude, je ne m’attarde pas vraiment sur les villes, je préfère la nature et les paysages. Mais en découvrant Trondheim, ça a presque été un coup de foudre !

Cette ville située sur la côte norvégienne a du charme. Au bord du canal, nous pouvons observer de belles habitations colorées sur pilotis puis un peu plus loin une immense cathédrale d’architecture gothique.

Il fait bon de s’y promener jusqu’à la forteresse de Kristiansten pour admirer le beau panorama de la ville.

La forêt disparaît peu à peu et le blizzard s’installe. Nous atteignons un plateau entouré de montagnes blanches aux pics arrondis et franchissons la ligne du Cercle polaire arctique ! Là je pense qu’on peut le dire : nous entrons dans le Grand Nord ! Bien qu’un panneau « open » soit affiché sur le bord de la route, le musée est enneigé et il n’y personne dans les environs.

Comme une étape marquante de notre voyage, la traversée du cercle arctique marque la continuité de notre ascension vers le nord de la Laponie.

Nous prenons tout de même le temps de savourer ce moment émouvant 🥹

Un de mes meilleurs souvenirs de ce voyage ! Les îles Lofoten, réputées pour leur beauté inégalée, forment un petit bras longeant l’océan.

De bon matin, nous prenons le temps de regarder à travers la fenêtre de notre rorbuer (ancienne cabane de pêcheur), les gros flocons de neige tomber. C’est super beau mais à vrai dire cela ne nous arrange pas trop pour la découverte des îles… Sauf qu’ici le temps peut changer très vite ! Le brouillard commence finalement à se dissiper pour laisser apparaître petit à petit les sommets aux alentours… Les rayons de soleil, d’abord timides, illuminent le village. Nous prenons la route et partons alors à la découverte de ces îles. Dès les premiers kilomètres, nous sommes en totale admiration de tout ce qui nous entoure, nous ne savons même plus où regarder ! À gauche c’est dingue, à droite c’est fou, en face c’est merveilleux, dans le rétro c’est magique… bref, on adore ! Je pense que ce qui donne cet aspect aussi majestueux, c’est d’avoir de la neige qui descend jusqu’à la mer : on dirait qu’on a pris seulement la pointe des grands sommets et qu’on les a déposés ici.

Le contraste météo est aussi en notre faveur, et heureusement car la fenêtre de tir du beau temps est très restreinte. D’un côté le ciel est menaçant, de l’autre il est ensoleillé. Des fois on a un peu de neige qui tombe, des fois on abaisse les visières solaires… on a l’impression de vivre plusieurs journées dans la même journée !

On passe alors la journée à serpenter sur les îles et à traverser les ponts et tunnels qui les relient. Nous arrivons même à un stade de foot enneigé, situé tout au bout d’une île… il doit y en avoir des ballons qui ont fini dans l’eau ! Sur les conseils de voyageurs, nous nous arrêtons à Svolvær et en profitons pour admirer le coucher de soleil. La magie continue en début de soirée où nous avons observé la première aurore boréale de notre vie !

❗️Point info : la traversée qui relie la ville portuaire de Bodø pour les îles Lofoten dure 3h30. A cette période de l’année, il n’y a qu’un ferry par jour et pas la possibilité de réserver les billets à l’avance.

Juste avant d’arriver d’emprunter la route qui monte au Cap Nord, nous faisons face à des intempéries : des rafales de vent à plus de 75km/h sur une route verglacée… un véritable enfer. Ces rafales étaient les prémisses d’une grosse tempête dans tout le nord du pays ! Nous sommes bloqués en ville car les routes autour de nous sont fermées :

  • Il y a un éboulement sur la route d’où l’on vient
  • Il y a des avalanches sur la route qu’on aimerait prendre

Deux jours plus tard, ça y est ! La tempête est passée et les routes sont ouvertes. Il est temps de rejoindre le bout du monde (« l’autre » bout parce qu’on avait déjà fait un « bout du monde » en roulant à Ushuaia en 2022 !).

Nous nous retrouvons très vite au milieu de nul part. Entourés de neige et de petites collines à perte de vue, nous suivons la route qui traverse cette immensité, c’est juste magnifique.

Nous traversons plusieurs tunnels dont certains avec des feux tricolores et des rideaux en ferraille… où on n’a pas tellement envie de rester coincés à l’intérieur !

Pour éviter la simplicité, la neige se mêle à cette aventure et le vent la suit, histoire qu’on soit encore plus satisfaits d’être arrivés ! Avant de nous lancer les yeux fermés dans cette dernière ligne droite, nous nous sommes renseignés et il semblerait que ça ne soit pas aussi simple d’atteindre le Cap Nord en hiver… Deux convois par jour sont organisés pour réaliser les 12 derniers km, avec une déneigeuse devant et une voiture balai derrière. Cela semble très cadré mais c’est indispensable pour se frayer un chemin à travers les montagnes.

Nous approchons de la barrière d’où le convoi doit partir mais il n’y a personne… et la barrière est ouverte ! Ni une ni deux, nous enclenchons la 1ère et réalisons les derniers kilomètres. Une fois sur place nous découvrons le fameux monument en forme de globe, posé au bord de la falaise délimitant ainsi la fin de la route. Nous profitons de ce point de vue jusqu’à ce que le soleil se couche… à 15h05 !

Nous nous enfonçons dans les Terres à la découverte d’un peuple originaire de Laponie : les Sami, un peuple autochtones connu pour l’élevage de rennes. Nous marquons un arrêt au Musée qui leur est dédié pour en apprendre davantage sur leur culture : une vraie leçon d’Histoire. C’est le seul peuple indigène reconnu officiellement par l’Union Européenne, se partageant des Terres au nord de la Scandinavie.

Nous rejoignons ensuite nos hôtes Essi et Samu, éleveurs de rennes, qui nous ouvrent leurs portes et leur quotidien pour quelques jours. C’est à peine arrivés que nous partons donner à manger aux bêtes. Tout d’abord il faut récupérer du foin, qui bien entendu est gelé face aux températures négatives de la région. Nous le chargeons ensuite dans une grande remorque attachée à une motoneige. Nous nous enfonçons dans la forêt et arrivons dans l’enclos où nous découvrons leur troupeau de rennes. L’adjectif qui qualifie le mieux un renne est « peureux »… à part si vous avez à manger ! Auquel cas il devient votre meilleur ami ! C’est ainsi que nous distribuons le foin tout autour du tipi : Samu conduit, de notre côté accompagnés d’Essi nous jetons du foin à droite à gauche, et les rennes quant à eux, galopent derrière nous pour grignoter leur festin !

Le lendemain, nous nous préparons à vivre quelque chose d’hors du commun pour nous : conduire une motoneige sur une rivière gelée ! Quelle expérience ! Nous qui pensions être plutôt serein, en réalité ça ne se conduit pas du tout comme une moto…  C’est assez déroutant au début, mais ça ne nous empêche pas de la prendre en main au bout de quelques kilomètres.

Nos nouveaux amis nous ont trouvé un joli petit spot pour pêcher. Malheureusement ça n’a pas mordu… mais on n’avait pas non plus la patience d’attendre bien longtemps… on préférerait rouler dans la poudreuse ! Nous rejoignons ensuite les rennes et nous nous posons un moment au coin du feu dans leur tipi, discutant du mode de vie des éleveurs et de la tâche que cela représente au quotidien.

« Cap vers nos rêves d’enfant », voici le titre de ce voyage. À travers les routes enneigées et les rencontres lapones, nous partons à la rencontre du Père Noël. Nous avalons les derniers kilomètres qui nous séparent du village de Santa Claus : une longue ligne droite à travers les forêts de sapins. Un peu ennuyante mais la route est déneigée, ce qui nous permet d’arriver rapidement. Bon… une conduite à 100km/h par des températures négatives, c’est assez dur à encaisser pour le corps à la longue.

Nous arrivons à Rovaniemi, les gigantesques panneaux publicitaires autour du Père Noël et la multitude de bus touristiques bondés éloignent peu à peu la magie de Noël… nous avons l’impression d’être arrivés à Tourist-Land. Tout ce monde d’un coup, c’est assez pesant, j’ai du mal et je remonte rapidement sur la moto.

Nous faisons alors la visite en deux temps : aujourd’hui on s’acclimate et demain on se joint à la foule !

De l’extérieur, le village est plutôt joli : la neige qui tombe, les illuminations des bâtiments et les lutins qui animent l’ensemble font ressortir l’esprit de Noël. Ce qu’il y a de bien aujourd’hui, c’est qu’il y a moins de monde qu’hier !

Dans le village, c’est la course au porte-monnaie, il n’y a que des magasins de souvenirs ! De notre côté, nous allons plutôt à l’essentiel, et traversons un joli décor en vue de rencontrer le Père-Noël ! Après ce moment assez marrant, nous sortons et profitons de la nuit tombée pour admirer le village éclairé. Vraiment magnifique, surtout qu’il est quasi-vide.

Nous finissons la visite en nous rendant dans le monde de Snowman, un parc fait de glace qui propose diverses activités comme des parcours de luge, du patin à glace, un labyrinthe grandeur nature et le clou du spectacle, un bar givré où l’on peut déguster des cocktails dans des verres de glace. On y admire surtout des sculptures au mur, c’est impressionnant.

Cette journée s’achève et nous nous rendons compte que la fin du voyage est proche. Nous allons rentrer en France avec des souvenirs plein la tête !

À propos de Laure

Motarde depuis 2015, j’ai commencé en roadster avant de vouloir continuer mon aventure même lorsque la route n’est plus goudronnée et prendre un trail. C’est devenu plus qu’une passion qui m’a amené à participer à de nombreux stages et même aux sélections pour le GS Trophy en 2021 et 2023. En 2024, je suis partie en Namibie pour participer au GS Trophy 2024. Tu en apprendras plus sur moi dans mon interview du podcast de Greg Les Apprentis Voyageurs. Plus à mon sujet sur la page de l’équipe.