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Le prototype sera piloté en wild card par Augusto Fernández pendant le week-end du Grand Prix, offrant à Yamaha l’opportunité de le tester en condition de course réelle. Fabio Quartararo et Álex Rins auront aussi l’occasion de prendre le guidon de cette M1 V4 lors de la session de test officielle du lundi à Misano.
Yamaha souligne que ce projet V4 fait partie d’une stratégie plus agressive de développement de ses machines, visant non seulement à innover sur la motorisation, mais aussi à revoir structure, organisation et méthodes de travail à l’échelle mondiale. Le développement implique une collaboration entre le Japon et l’Europe, avec une forte implication des pilotes d’essai (Andrea Dovizioso, Augusto Fernández) et des ingénieurs.
Ce prototype V4, bien qu’encore en phase de tests, doit fournir des données cruciales pour Yamaha, non seulement pour optimiser le moteur et le châssis, mais aussi pour juger de sa compétitivité par rapport aux V4 des concurrents. Encore incertain pour 2025 en termes de résultats, l’objectif est clairement d’être prêt pour la saison 2026.
Le passage du moteur L4 vers un moteur V4 représente une décision lourde de conséquences pour Yamaha. Traditionnellement, Yamaha s’appuyait sur le 4 en ligne pour sa linéarité, sa facilité de mise au point et son caractère reconnaissable. En choisissant le V4, Yamaha admet que certains traits de la solution actuelle sont en retraits — notamment en termes d’adhérence arrière sous forte accélération ou lors des phases de freinage — freinent sa compétitivité.
Cependant, ce virage technique ne garantit pas le succès immédiat. Les risques sont nombreux : complexité accrue, consommation, fiabilité d’un tout nouveau bloc, chaleur, poids, conception nouvelle du châssis autour, etc. Les tests effectués à Misano permettront d’identifier si Yamaha a su maîtriser ces contraintes. Le choix d’un wild card pour Fernández montre aussi que Yamaha préfère collecter des données que de viser la performance immédiate.
Il y a enfin un enjeu d’image : Yamaha change son identité moteur dans la catégorie reine qui fait rayonner la discipline dans tous les territoires. Mais si ce pari s’avère bien mené, le V4 pourrait redonner à Yamaha un souffle nouveau, indispensable pour rivaliser avec les Ducati, Aprilia, Honda et KTM qui ont des années d’avance avec cette architecture. Et les clients réclameront un V4 pour la route…
