Publié le: 18 août 2024 par Patrick Schneuwly
Rouler au frais sans sacrifier à la sécurité, c’est possible !

Avec des étés souvent plus chauds, s’équiper pour rouler en moto devient un casse-tête. On observe une partie des motards diminuer leur niveau de protection pour supporter la température, alors qu’une autre partie non visible laisse la moto au garage et renonce à sortir. Avec les marques Furygan et Leatt représentées par hostettler AG, on va découvrir deux cas de figures : la balade quotidienne et le voyage au long court.

ESSAI

Moi le premier, lorsqu’il fait trop chaud, je renonce à sortir en moto. Temps que je suis en mouvement, c’est supportable, mais lorsque je m’arrête, ça devient pour moi un enfer. La chaleur de la moto, l’absence d’air dans le casque même avec l’écran ouvert, l’airbag tout proche du corps qui n’est plus ventilé, je déteste ça. Je pourrais renoncer au pantalon moto et à l’airbag pour réduire l’épaisseur des vêtements, mais je ne suis pas à l’aise. Résultat ? Je ne sors pas en moto. Je ne suis peut-être pas le seul, et donc, autant partager ma recherche de solutions pour divers cas de figures !

Là où je n’échappe pas à la chaleur, c’est sur les circuits. Le seul salut est le cuir micro-perforé car on ne peut pas s’équiper moins puisque le cuir est obligatoire. Entre deux séances, on bat chaque fois un record pour sortir de la combi et ensuite s’asseoir devant un ventilateur. On s’hydrate, on profite de la machine à glaçons si on en a une et en bonus, on sort la serviette rafraîchissante (cooling towel), qui ne coûte que 15 francs et qui aide pas mal aussi.

Reste donc les petits trajets ou balades d’une journée et surtout les voyages. On ne porte généralement pas le même équipement pour ces deux situations. Pour vite m’équiper et partir faire un tour, j’aime mettre un jean kevlar, enfiler un blouson textile sur mon airbag et top départ. Pour un voyage, je préfère un deux-pièces textile confortable, pratique, toujours avec airbag, et qui puisse traverser un jour de pluie sans encombres lors d’un roadtrip. Le tout avec protections aux épaules, aux coudes, aux genoux, aux hanches et dans le dos.

Équipement balades et petit trajets

Avec l’équipementier français Furygan, nous avons sélectionné un produit de la gamme 2024 : le blouson Ultra Spark 3 en 1 Vented+. Avec lui, j’ai également reçu le gilet Fury Airbag Evolution+ et les gants Jet D3O®. Ces derniers sont à un prix très abordable mais offrent malgré tout la protection D3O : une construction extérieur en tissu, les paumes en cuir et le courant d’air est pratiquement constant à l’intérieur. Petit plus pour les gants avec deux pouces et deux index qui permettent d’utiliser un écran tactile. La classe!

Le gilet Fury Airbag remplace mon U03 qui est arrivé le premier sur le marché et qui est très peu respirant. La nouvelle version, avec la nouvelle génération In&Motion, met l’accent sur la circulation de l’air. C’est la raison pour laquelle il est intégré à ce test « Équipement été ». Autre avantage avec la version Evolution+ : la dorsale D3O de niveau 2 qui y est intégrée. Donc pas besoin d’ajouter cette pièce dans la Spark, bien qu’un emplacement y soit prévu. La différence de circulation d’air dans le gilet est assez nette par rapport à celui que je portais auparavant. La doublure grise que l’on voit en photo intègre des canaux d’air qui ne s’écrasent pas sur la peau, il faut juste bien choisir sa taille.

Comme indiqué dans le nom, Ultra Spark 3 en 1 est un vêtement polyvalent. Son look est pile ce que l’on attend d’un vêtement Furygan, arborant les panthères sur les épaules et de grandes inscriptions. Avec les deux doublures, à la fois thermique et étanche, j’ai pu rouler par 5° et même sous de grosses pluies. Certes, je me sentais un peu à l’étroit avec un t-shirt, un sweat, l’airbag, les deux doublures et le blouson, mais je suis resté sec.

La doublure thermique, elle, est à porter par des températures les plus froides jusqu’à un peu plus d’une dizaine de degrés. La doublure coupe-vent, je recommande de la garder jusqu’à 20°. Une fois retirée, le mot Vented+ prend tout son sens. La surface de mesh 3D est importante sur l’avant et se prolonge largement sur les manches. Le dos est largement aéré aussi, pour permettre la circulation d’air la plus optimale. Jusqu’à 32°, avec airbag sur mon t-shirt, j’étais juste bien !

Les autres particularités de la Spark que je dois relever est sa poche de poitrine étanche, suffisamment grande pour un grand smartphone mais qui devient limite si on doit y ajouter un porte-cartes. Les poches sur les côtés sont bien aussi, mais il suffit de subir une averse pour que leur contenu soit humide.

La fermeture au col se fait par un velcro qui est bien dimensionné. Même avec un tour de cou plus important, on peut encore le fermer. Il est aussi agréable au toucher, avec la bande néoprène que l’on trouve également aux manches. Par contre on ne peut pas rouler avec le col bloqué en position ouverte. Le bas du blouson dispose aussi d’un rabat avec un bouton pression à la base de la fermeture éclair. Le tirant en tissu de cette dernière me semble par contre plutôt fragile et j’ai l’impression qu’il pourrait me rester en main en le sollicitant.

Les doublures se fixent au col et aux manches avec des boutons pression, toujours un rouge et un noir pour ne pas vriller. C’est juste désagréable de toucher le bouton métallique quand on a pas de doublure du tout. Sur l’avant il y a des longs zip de fixation et le coupe-vent se ferme de façon individuelle et assure l’étanchéité avant de fermer le blouson par dessus.

Ultra Spark 3 en 1 Vented+ existe en noir-blanc et en noir-rouge. Son prix de vente conseillé est de 249.90 EUR ce qui inclus les protections en D3O aux coudes et aux épaules ainsi que les deux doublures. La dorsale est une option,  qui existe en 2 tailles homme (S-L, XL et +) et 2 tailles femme (S-M, L et +) pour 39.90 EUR (prix conseillé), tout comme les protections pectorales qui disposent d’un emplacement, tout en D3O.

L’équipement pour voyager

Juste un blouson et un jean pour voyager c’est un peu léger. Selon les conditions que l’on rencontre, l’aventure s’arrête. Des ensembles de voyage deux pièces, il en existe des dizaines. Des particulièrement étanches et chaudes qui cette fois ne nous intéressent pas, mais aussi des choses plus polyvalentes avec des couches amovibles, évidemment !

Pour fonctionner en été, ces vêtements intègrent des aérations, plus ou moins grandes, plus ou moins nombreuses. D’un simple zip avec un mesh derrière à des panneaux qui s’effacent pour libérer une surface plus importante. Mais j’ai déjà eu un zip sur toute la longueur de manche, sans vraiment sentir de courant d’air. Deux fois 15x10cm sur la poitrine n’est rien comparé à mon ancien blouson été pratiquement tout en filet.

C’est l’énorme avantage du Leatt ADV FlowTour 7.5, autant le pantalon que la veste ont une énorme surface en mesh. Comme Ultra Spark, c’est une doublure qui le rend étanche face à une averse ou un gros jour de pluie. Et Leatt a eu l’ingéniosité de faire une doublure que l’on peut porter autant à l’intérieur de la veste quand on sait que les conditions ne sont pas au top, que par dessus l’ensemble si l’on roule par 32° et que l’on traverse une ondée ! J’imagine que l’origine sud-africaine de la marque les met face à des conditions différentes et ils imaginent des produits répondant à d’autres besoins.

Justement, 32° c’est la température affichée lorsque j’ai voulu tester le FlowTour par une chaleur importante. Toujours avec l’airbag en dessous, j’étais surpris car c’était mieux que juste supportable. Avec la protection au vent assez importante de la Super Adventure S que je conduis occasionnellement, j’avais un doute pour avoir un courant d’air. Mais temps que l’on est en mouvement, ça va bien ! À travers le bush sud-africain, on ne rencontre pas de feu rouge. Chez nous, dès que l’on s’arrête, les parties intérieures en synthétique du pantalon collent un peu à la peau. Dans la veste je suis plus à l’aise, seul le gilet avec la dorsale me donne chaud dans le dos, mais difficile d’y couper.

Les détails innovants de l’ensemble FlowTour 7.5 sont nombreux. Toutes les protections sont faites dans la mousse à absorption de choc maison « 3DF ». Le flux d’air qui passe à travers est très travaillé, autant aux coudes, qu’aux épaules mais aussi en protections pectorales et en dorsale qui sont incluses. Dans le pantalon on trouve des protections aux genoux et aux hanches.

Toujours pour la sécurité du pilote, la veste est dotée des élastiques pour maintenir en place un neckbrace. Attention : à ne surtout pas utiliser avec un airbag !!

Dans les atouts voyage/aventure de l’ensemble Leatt, je note encore l’emplacement dédié à porter une poche d’eau type CamelBak, avec des sangles cachées pour bien répartir le poids et ne pas tirer sur l’arrière du col. On a ensuite un chemin pour poser son tube pour boire, protégé à l’intérieur de la veste puis maintenu par une pince sur la poitrine à droite. Avec 4 poches sur le pantalon et 9 sur la veste, on trouvera une place pour chaque chose. La grande poche arrière est fort utile pour alterner ses paires de gants, la poche intérieure est placée sur la protection pectorale par sécurité. Sur la manche, on a une petite poche transparente mais tout juste trop petite pour les tickets de péages. Une carte de paiement, guère plus.

Le confort offert par l’ensemble FlowTour 7.5 en roulant est impressionnant. Tout est pensé pour s’ajuster à la morphologie du pilote. Aux biceps et avant-bras, on trouve des ajustements pour que les protections soient bien en place. Même chose derrière les genoux où une sangle permet d’ajuster le serrage. Le bas des pantalons passe par dessus toute paire de bottes, car cette partie est largement dimensionnée y compris pour de grosses chaussures enduro.

À la taille et derrière les genoux, une bande élastique permet aux vêtements de bien accompagner les mouvements ou la position assise. À l’intérieur des genoux, des pièces de cuir sont installées pour prendre confortablement appui sur la moto en position debout, tout en protégeant de la chaleur dégagée par le moteur.

Chaque détail semble être pensé jusqu’au bout pour offrir l’équipement le plus polyvalent possible. De 5 à 35°, j’ai pu rouler à l’aise en superposant judicieusement les couches. S’équiper en Leatt représente quand même un certain budget, CHF 529.90 pour la veste et CHF 399.90 ou CHF 429.90 pour le pantalon dépendant de la couleur Stealth ou Steel, respectivement. La marque est représentée par hostettler AG en Suisse, on retrouve les produits sur leur site. En gris ça va du S au 3 XL, idem pour la veste couleur Desert, et en noir, la veste va du S au 5XL avec un pantalon de S à 4XL (+ XL court et 2XL court).

Compromis et choix personnel

Celui qui décide de moins se protéger pour supporter la température est libre de le faire. Moi je m’y refuse et ces équipements sont une preuve parmi bien d’autres qu’on peut avoir toutes les protections et ne pas subir sous une forte chaleur. Ces exemples Leatt et Furygan parlent en deuxième lecture de ce que tous les fabricants peuvent faire pour sortir des produits adaptés. C’est aussi un guide pratique pour vous, clients, pour être mieux renseignés.

Un blouson proposé comme « 3 saisons » avec deux zip d’aération sur la poitrine et deux autres sur les bras n’est de loin pas suffisant quand on dépasse les 25°. Idem pour un pantalon où il n’y aurait qu’une ouverture sur chaque cuisse.

Achetez bien et roulez protégé, c’est mon meilleur conseil pour vous.

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