ESSAI
La Kawasaki Z900, c’est déjà une recette qui a fait ses preuves. Avec sa partie cycle plutôt sportive sans négliger le confort, son excellente maniabilité, un 4 cylindres simple et doté d’une bonne sonorité, elle tient déjà bien son rang parmi les machines fiables et efficaces de la marque. Et désormais, si vous cherchez quelque chose d’un peu plus pointu, le constructeur japonais vous propose la version SE. Et qu’est ce qu’on y gagne, me demanderez-vous?
Et bien concrètement, des suspensions de haute qualité entièrement réglables ainsi qu’un excellent freinage Brembo (des M4.32 pour les connaisseurs). Ces équipements peuvent s’avérer très intéressants pour quelqu’un qui voudrait s’initier à la piste par exemple, mais nous y reviendrons.

Le moteur
Comme c’est souvent le cas avec les 4 cylindres japonais, le moteur a la qualité de ses défauts. Oui, comprenez bien. Vous ne pouvez pas avoir à la fois un moteur ultra linéaire et très coupleux, de même que vous ne pouvez pas obtenir un caractère moteur extraordinaire tout en gardant des vibrations moteur très limitées. Finalement, le moteur de la Z900 c’est une histoire de compromis : coupleux mais pas trop, démonstratif sans exagération et avec une production très limitée de vibrations parasites.
Hop, dès que le moteur se met à tourner, une sonorité enivrante me donne aussitôt envie de prendre la route et de partir à la recherche de tracés sinueux. Première surprise au guidon : le moteur « tire plutôt court » pour un 4 cylindres. Sa zone rouge à 11’000 trs/min me force à jouer régulièrement de la boîte de vitesses (ce qui n’est pas forcément un défaut d’un point de vue motard). En ville, on appréciera sans aucun doute la souplesse de ce moteur ainsi que sa facilité de prise en main. Toujours pour une conduite citadine, l’embrayage Assist&Slipper s’avère très agréable, puisqu’il suffit d’une très faible pression sur le levier pour l’actionner. Sur routes sinueuses, l’avantage est que l’on peut se concentrer sur ses trajectoires, car contrairement à d’autres motos plus caractérielles, la Z900 ne demande pas un gros bagage d’expérience pour l’apprivoiser. Bon, comme souvent avec les 4 cylindres japonais, il y a ses adorateurs et ses détracteurs et cette Z 900 SE ne déroge pas à la règle. Pour autant, n’allez pas croire que ce moteur ne vous offrira pas assez de performance pour rouler tous les jours, car il s’agit tout de même d’un 4 cylindres en ligne de 948 cm3.
En réalité, selon moi le moteur se rapproche plus du comportement d’un mille cm3 que d’un mid-size. Point sympathique à signaler également, le bruit d’admission, renforcé par la boîte à air située juste devant le pilote. On regrettera l’absence de shifter d’origine sur la version SE. Etonnant pour une moto qui se veut à la pointe de la gamme de la marque !
Autonomie
Je tournais à environ 6 litres/100 kilomètres lors de mon essai. Comptez, pour être large, 250 kilomètres d’autonomie. Un chiffre plutôt satisfaisant pour une moto de cette catégorie.


Partie cycle
Malgré un poids relativement élevé comparé à celui de ses concurrentes, cette Kawasaki offre une maniabilité exceptionnelle qui la rendrait presque déroutante. Tout semble si facile ! Le moteur a beau se rapprocher d’une grosse cylindrée, il ne faut pas se laisser impressionner. La partie cycle rend la conduite tout à fait accessible. Une fois que vous amorcez le virage, la machine suivra fidèlement et sans vaciller la ligne que vous tracez. Et son poids, justement, participe à cet effet de stabilité.
La principale différence entre la version standard et celle SE se trouve au niveau de l’amortisseur arrière. Sur la SE, on trouve en effet un Ohlins S46 réglable en détente et en précharge. Je ne peux que vous conseiller de regarder au préalable avec votre garagiste afin de régler cet amortisseur en fonction de votre gabarit, étant donné que comme pour toute moto sortant d’usine, les réglages de base ne seront pas forcément adaptés à votre silhouette. Et une fois le réglage fait, on peut parler d’un atout non négligeable. A propos de gabarit, petit détail, je mesure 192 cm et mes deux pieds touchent naturellement bien le sol, mais j’aurais préféré personnellement une hauteur de selle un poil plus élevée.
Pour qui veut enchaîner les kilomètres, catégorie des roadsters oblige, le confort de la moto reste limité, bien que satisfaisant pour un tour d’une à deux heures maximum. Gare au mal de fesses en revanche pour votre éventuel complice, car la selle passager est particulièrement rude. Pas l’idéal, donc, pour une balade en duo.

Freinage
Comme sur la plupart des motos modernes, le freinage était déjà performant sur la version Z900 standard et il passe à un niveau supplémentaire grâce aux étriers M4.32 Brembo. Autrement dit, plus que satisfaisant pour un usage routier et parfait pour un usage sur piste. Ajoutons que les durites de frein tressées apportent un supplément de mordant au feeling du frein avant. Je trouve toujours agréable de n’avoir que peu de soucis à se faire quant aux capacités de freinage. Très rassurant, donc !

Conclusion
La Z900 SE est une amélioration d’une moto déjà réussie. Depuis la disparition du catalogue de la Z1000, on peut dire que la 900 est sa digne héritière et que la SE vient compléter la gamme à la manière d’une Z1000 R de l’époque.
Je vous conseillerais d’opter pour cette version si vous souhaitez découvrir la piste au guidon de cette machine. La Z900 SE est toute indiquée aussi, il faut bien l’avouer, si vous êtes amateur de belles pièces. Dans les autres cas, la version classique suffira. Perso, j’aurais apprécié une moto un peu plus caractérielle, mais force est de constater que cette moto diablement efficace satisfera la majorité d’entre vous.
GALERIE
BILAN
ON A AIMÉ :
Bonne à tout faire
Agréable en ville comme sur routes sinueuses
Sonorité de l'admission et de l'échappement
ON A MOINS AIMÉ :
Trop consensuelle
Un peu lourde
Design toujours particulier
L'absence de shifter