REPORTAGE
Pour avoir lieu cette année, le Norton Sport Club a mis le paquet car les éditions se suivent mais ne sont jamais vraiment les mêmes. Par exemple, en 2025, il faut retirer les modérateurs de trafic installés sur la montée. Une tâche de plus qui s’ajoute à l’interminable liste que le comité, les bénévoles et les pilotes doivent exécuter les jours qui précèdent le week-end de course.
L’impact des nouvelles lignes peintes au sol et le grattage de l’ancienne ligne au centre de la chaussée ? Aucune différence au chrono, les meilleurs montent toujours aussi vite.
Petite infidélité à la R6
Je vous parle d’abord de ma course, qui doit être ma 8e. Après deux en Super Duke v1, une en Super Duke v2 et enfin cinq sur ma R6, j’ai choisi de demander la R7 Turbo de GBK Motos. Elle a plein d’atouts ! Plus légère que ma moto, aussi puissante avec 125 ch., énormément de couple et avec 689 cm³ elle reste dans ma catégorie des moins de 750 cm³. Une paire de Supercorsa, SC2 devant SC1 derrière, sur les Rotobox Bullet qui sont les jantes carbone les plus légères du marché et en avant. Avec le turbo elle est plutôt silencieuse, elle convient en tous points au règlement de la course.
Je me bats depuis des années pour descendre sous les 50 secondes. Je reste cantonné aux 51, avec le meilleur 51.48 en 2022. Est-ce qu’un bicylindre turbo serait le secret pour repousser mes limites ? J’espère bien !
J’ai commencé aux essais en 56 alors que je ne connais pas la moto. Dès les montées chrono, j’arrive à faire cinquante-trois. 53.79 pour être précis, mon meilleur temps du samedi qui me classe 9e de la catégorie et 48e au scratch. Retour au travail le dimanche, avec des essais en 56, encore. Et en montée chrono les 53 se répètent. J’accroche enfin un 52.61, le meilleur du week-end. Suivi d’un 52.81 et 52.96. Je me classe 50e le dimanche.
La R7 n’a pas de poignée de gaz électronique, donc pas de down-shift ni de launch control comme ma moto habituelle. Je dois être propre sur l’embrayage lors du départ. Grâce au couple, la moto part fort, je pense faire de bons débuts de montée.
J’ai d’abord tenté la sortie de l’usine en 2e, mais le régime moteur monte vite avec la suralimentation. Avant le stop, le rupteur m’attaque par surprise. Il s’agira de passer le virage de la palissade en 3, tout comme le stop. Pour le pont, il faudrait idéalement remettre la 2 jusqu’en sortie de dernier virage et remettre la 3 à l’arrivée.
La légèreté de la moto et son agilité est bluffante. Un peu en délicatesse avec la pression des pneus, je suis quand même satisfait par le feeling sur cette moto. J’aimerais pouvoir la piloter plus longtemps qu’une minute à la fois, maintenant qu’elle est bien plus au point que lors de mon premier essai.
Dommage pour mon record personnel qui continue de me résister, même si j’étais très bien outillé pour ma mission. J’étais peut-être le tout premier à participer à cette course avec une moto turbo, en 68 éditions.
Gregory Monaya : champion de France et enfin premier à Verbois
Je l’ai évoqué plus haut : nombre de pilotes de haut de tableau sont portés absents : Bryan Leu le tenant du titre et recordman, Sébastien Pidoux n’est pas apte à rouler sa Supermot’, Bryan Chuat est convalescent ; après sa première participation prometteuse en 2023. C’est l’occasion pour d’autres de gratter quelques places et d’espérer un podium.
Moins de 100 cm³
Dans la catégorie, scooter et vélomoteur se disputent mais souvent avec le même moteur fabriqué par Stéphane Monaya. C’est lui d’ailleurs qui règne sur la catégorie, le seul qui descend sous les 50″ avec son bolide (47.98 !). Juste derrière, c’est Remo Hänni venu de Suisse alémanique, qui lui colle aux basques avec un cyclo 70 cm³. Alexandre Giannasi complète le podium, meilleur temps en 52.07.
Motos moins de 250 cm³
Ici se disputent des petites sportives 2-temps avec des supermotard. Sébastien Weidmann signe un 50.15 en Husqvarna FC250. Il est suivi par John Riat et Nicolas Jordi, tous deux en YZ 250, 51.46 et 51.02 respectivement. Les sportives RS125 et l’Ohvale GP2 190 de Patrick Zosso sont reléguées plus loin au classement.
Motos moins de 550 cm³
Dans ce groupe, la Yamaha R3 de Jo’ Queille est bien seule face aux supermotards 450 voir 510, mais il y a aussi ce qui ressemble à une R6, mais est en fait un 400 cm³ 2-temps conçu et piloté par Valentin Steiner.
Thibault Gantner remporte la catégorie en 48.21 sur sa CRF 450. Deux KTM 450 SMR sont à ses trousses, Dylan Allemann et Romain Kung en 48.39 et 48.64. Les deux sportives restent bloquées à la barre des 50″.
Moins de 750 cm³
Catégorie très disputée avec les sportives mid-size et autres roadsters. Benoit Petter est favori, multiple vainqueur de la catégorie. C’est une victoire de plus pour lui en 45.72. Félicitations pour Evan Fromentin, moins aguerri que Benoit qui signe un 48.30 pour prendre la deuxième place mais quand même 2 secondes et demie plus lentement. Pour Guillaume Genoud ça ne s’est joué qu’à 17 centièmes, il occupe la 3e marche du podium en 48.47.
Annouck Borne et Livia Di Lauro, les seules féminines en motos, ont un meilleur temps en 49.23 et 1:00.65. Le défi était de taille pour Livia, sur une RS660 prêtée par Rochat Motos, avec une coque de selle immensément haute. Sans connaitre la moto et en équilibre précaire au départ, elle a luté contre elle-même.
Motos de plus de 750 cm3
Catégorie reine, avec toutes les sportives 1000 et une Harley-Davidson Sportster 1200…
Greg Monaya gagne enfin cette catégorie et le scratch en 45.32, une consécration après son titre de champion de France Promosport 1000. Mais, en l’absence de Bryan Leu, impossible de savoir qui est le plus rapide. Pas loin derrière, Bernard Bally en 45.47 montre aux jeunes qu’il est toujours là. Vincent Droz, 3e, est arrivé dans cette catégorie avec sa CBR 1000 cette année et a fait 46.78.
Motos anciennes régularité
Le but pour eux est de reproduire deux fois la même montée, l’écart le plus petit l’emporte. Frank Rochat n’a que 9 centièmes qui séparent deux chrono, il est suivi de Jürgen Huthmann et Thierry Courtois ex-aeco avec 12 centièmes et compléter le podium. Deux pilotes se partagent la médaille en chocolat, donc Bernard Meili sur sa RDLC 250 qui ont reproduit à 13 centième près la même montée.
Le dimanche au scratch
Le podium du dimanche s’est joué en 3 dixièmes à peine :
- Gregory Monaya, R1, 44.69
- Vincent Droz, CBR 1000 RR-R, 44.88
- Bernard Bally, CBR 1000 RR-R, 44.90
Derrière eux, notez la performance de Jonathan Russo, 5e, qui faisait son premier week-end à Verbois et fait 45.33 aussi en CBR 1000. Juste devant lui, c’est Benoit Petter en Triumph Daytona 675 R avec 45.30. Très grosse performance avec un bon delta de 90 chevaux comparé aux concurrents. Benoit va malheureusement chuter au virage du stop lors de la 3e manche. Une perte de l’avant l’envoie vers les bottes de paille où la moto va rebondir dans sa direction. Il ne souffre que de contusions, certainement grâce à son airbag. L’ambulance ne l’a pas amené à l’hopital, il s’y est rendu en fin de journée pour quelques examens qui sont tous rassurants.
6e, c’est le duo Yvan Vittoz et Cyril Vinet en side-car avec 46.74, 7e Vincent Gysler qui n’a fait que deux montées chrono, le reste du week-end il officiait comme adjoint directeur de course, belle performance. 8e, Julien Haenggenli était invité le dimanche. Champion suisse de supermotard, il roulait une TM Racing engagée en mondial. 9e Yann Gysler qui n’a fait qu’une montée avec sa moto le dimanche en 47.80. Et enfin 10e, Stéphane Monaya 47.91, un scooter pour s’incruster au classement.
Pour le plaisir des yeux et des oreilles, la Moto2 à moteur Honda de Alex Marquez et celle à moteur Triumph de Toni Arbolino (Marc VDS 2024) montaient en démonstration chronométrée mais non classée ce dimanche. Des machines de mondial, habituées aux circuits, qu’il est forcément très difficile de faire performer sur une route comme celle de Verbois. Mais qu’importe, voir ces machines d’exception est un privilège dont il faut profiter.
Cette grande fête de la moto s’est terminée avec quelques chutes sans gravité et l’incident de Benoit Petter a bien été le seul à perturber le déroulement de la course. On lui souhaite un prompt rétablissement !
Le public est toujours aussi nombreux à se déplacer pour cet évènement et on souhaite de tout cœur retrouver l’ensemble des acteurs de la course en 2026. Mais ne parlons pas trop vite, quand les autorisations seront délivrées, nous aurons la certitude de voir la 69e édition de la Course de Côte de Verbois.
Un grand merci au Norton Sport Club, à son comité Verbois et à tous les pilotes ou bénévoles qui ont donné de leur temps. Le lundi, le rangement sous une pluie battante était beaucoup plus éprouvant, mais l’essentiel c’était de rouler deux jours sur le sec.
Tous les chronos sont en ligne :
Divers albums photos à retrouver :
- Denis Guyot et Thierry Cittone, nos photographes AcidMoto.
- Stephane Chollet : galerie Flickr
- Theo_Piics est à contacter sur Instagram si vous cherchez vos photos perso
- DC Production Geneva publiera peut-être des photos sur sa galerie : https://www.dcproductions.ch/










