Passé cet épisode très humide, difficile de donner un avis sur le pneu dans son ensemble. Heureusement l’essai se poursuit le lendemain sur circuit tout près de Johannesburg. Là nous attend une journée de roulage sous un ciel gris mais pas menaçant et un confortable 17° dans l’air. Faisant fi des couvertures chauffantes pour un pneu route, nous partons pneus froids en piste. Un demi-tour plus tard, la gomme est déjà chaude et prête à se déposer sur l’asphalte à grand coup de gaz sur la sélection de motos à disposition.
La piste est difficile à mémoriser avec de nombreux virages aveugles, deux courbes très rapides et pas mal de relief. Les montées ne sont pas aussi impressionnantes qu’au Lédenon, mais ça ne m’étonnerait pas que l’amplitude soit la même. Après une première séance de courte durée pour se familiariser, il est évident que la piste est très abrasive. La S1000RR m’indique avoir pris 45° d’angle à gauche et 43° à droite. Pas glorieux mais le Corsa 2 m’inspire déjà confiance.
Les séances suivantes, tous les pneus sont déjà chauds à l’entrée en piste. De quoi attaquer d’entrée et mieux vous détailler ce dont le Corsa 2 est capable. Cette fois j’ai la piste bien en tête et m’engage plus vite dans les virages qu’au tour précédent. J’aime la progressivité de la mise sur l’angle, la transition entre chaque type de gomme est imperceptible et une fois sur l’angle le grip est phénoménal.
L’agilité décrite sur route se retrouve sur piste, mais au détriment de la précision. Le profil très rond se traduit par un train avant moins incisif qu’un authentique pneu piste. Rien de dramatique pour un usage circuit occasionnel. Mes homologues me confient avoir trouvé la limite du nouveau Pirelli. Armé d’une sportive sans ABS ni contrôle de traction, ils m’indiquent déceler les premiers mouvement indésirables. Mais avant d’en arriver là il faut un bon niveau de pilotage.
Pour l’avant, le Diablo Rosso Corsa II est en taille unique 120/70ZR17 58W. A l’arrière, une gamme de 7 tailles est au catalogue avec un premier 160/60 et chaque fois une paire de 180, 190 et 200. Pirelli propose notamment le 200/60 ZR 17 78W de la nouvelle Panigale V4s.
Avec de telles performance sur piste et un comportement rassurant sur route notamment sous la pluie, le Rosso Corsa II rempli on ne peut mieux son cahier des charges. Il pourrait convenir à une bonne majorité des clients Supercorsa SP, cependant ceux qui regardent l’esthétique du pneu resteront attachés aux fines sculptures de ce dernier. J’estime la durée de vie d’un pneu arrière à une journée de piste sur un asphalte abrasif. Sur route il faudra attendre des avis d’essai plus longue durée.
La lutte est rude dans cette catégorie, je compte pas moins de cinq concurrents: Racetec RR K3, Power RS, Sportsmart TT, ContiRace Attack et RS11. Face au Michelin, seul pneu que j’ai essayé dans la liste, le Pirelli durera probablement moins longtemps, mais son grip sur l’angle n’est pas négligeable. Aussi, la rondeur typique du Michelin pourrait ne pas plaire à tout le monde.
Disponible dès maintenant, le Pirelli Diablo Rosso Corsa II devrait convaincre les pistards occasionnels mais avant tout les conducteur de gros roadster et de sportive exigeant du grip et de l’agilité sur route même s’ils devaient être surpris par la pluie.