
Commençons par un tour d’horizon de la gamme sportive de Pirelli. Le Diablo Rosso III est une valeur sûre pour les roadster qui équipent des références comme la Ducati Monster en première monte. Vient ensuite le Rosso Corsa II qui nous intéresse, puis le Supercrosa et son dessin reconnaissable entre mille qui se décline en version SP pour la route et SC pour la piste. A mi-chemin de l’usage routier et du pneu pour pistard, le Corsa 2 profite de 8 ans de développement pour assurer la relève.
En 10 ans, les motos ont bien changées. En 2008 arrivaient les premiers contrôle de traction avec commande de gaz électronique suivi de l’apparition des riding mode. Les sportives dépassent aujourd’hui les 200 ch. pour 1 litre de cylindrée. Les contraintes subies par les pneus ont considérablement évoluées, c’est là que les avancées technique de la marque en Superbike prennent tout leur sens.
Le but affiché du Rosso Corsa 2 est de regrouper dans un seul pneu la maniabilité d’un pneu de route, l’endurance d’un pneu tourisme, le grip et le sentiment de sécurité d’un pneu chaud. Pour y parvenir, Pirelli a puisé dans ses dernières innovations telles que le mélange continu de composé, des matériaux à très haute teneur en silice, de nouveaux polymères et le profil à rayon multiple.
Le rayons multiple, qu’est-ce que ça apporte ? Très simplement, sur la zone centrale mise à contribution au quotidien, la courbure du Corsa II est à petit rayon. La moto est plus vive, plus agile. Sur les épaules, le rayon de la courbe est bien plus grand pour offrir une bonne assise au pneu dans les prises d’angle plus importantes rencontrées sur circuit.
Le pneu avant est un bi-gomme : 100% Silice sur la bande centrale et dès 35° d’angle la gomme bascule d’un coup sur du 100% Carbon Black. Le pneu arrière est un tri-gomme, la bande extérieur et les épaules sont comme le pneu avant mais de la verticale à 15° une 3ème zone 70% améliore la longévité du pneu en usage routier.
Parlons un peu du dessin de ce Rosso Corsa II. Il se séparent en 3 types de dessins, ou plutôt 2. Pour un grip maximum, Pirelli a pris le pari de faire la zone extérieur en slick, complètement lisse à l’exception des témoins d’usure. Dans cette zone, la gomme Carbon Black est plus tendre que celle d’un Supercorsa SP. Le composé est celui d’un Supercrosa SC3, pneu piste à usage endurance.
Les entailles de mise sur l’angle assurent la transition entre la zone slick et la zone centrale. Reste les entailles plus profondes pour évacuer l’eau et permettre à la gomme de chauffer plus vite. Sur toute la bande de roulement, les sculptures ne représentent que 6% de la surface. Notez qu’un Supercorsa SP descend ce ratio à 4%.
Pour faire les choses bien, Pirelli nous a promis la plus belle route de la région du Parc Kruger en Afrique du Sud. Surnommée la 22, c’est un lacet de plus de 70 virages sur 22 km que les motards de la région et les grands voyageurs empruntent quotidiennement. Pour faire les choses bien, nous avons roulé jusqu’à la fin de cette route et retour à l’hôtel sous une pluie intense. 140 km pas très agréables mais qui ont le mérite de nous montrer ce dont ce pneu est capable en conditions humides.
On prend la route en comme sur des oeufs, avec pour la plupart le mode pluie. Le revêtement des routes locales n’aide pas à se mettre en confiance. Souvent bosselé, avec de gros trous à éviter parfois en plein virage, et par endroit des coulées de boue provoquées par les averses qui ont duré toute la nuit.
Après quelques évitements et plusieurs virages, je suis rapidement séduit par le Corsa 2. En étant raisonnable et mesuré, je n’ai déclenché le contrôle de traction qu’une fois et pas l’ABS. En poussant un peu le rythme, le constat est le même, le grip est suffisant, l’eau bien évacuée et je me vois prendre des virages sereinement. Pas certain qu’un Supercorsa SP fasse aussi bien.