Les routes de montagnes Italiennes
Après une étape Germano-Autrichienne qui ne restera pas dans les annales, c’est à Laives en Italie que les choses sérieuses reprennent. Une première étape nous amène à Brescia après notamment une spéciale mémorable dans une immense carrière à ciel ouvert où je manque de me mettre au tapis à deux reprises tant il y a peu de grip.
L’arrivé à Brescia se situe dans l’antre du musée de la mythique course des « Mille Miglia » que nous avons l’occasion de visiter en soirée. L’étape suivante de 580 km nous amène à Cuneo, ville qui fut le point de départ du Hard Alpi Tour jusqu’en 2016.
Les forêts et les chemins sablonneux ont laissé place à des chemins de montagne caillouteux et sinueux qui ne sont pas sans rappeler d’ailleurs ceux du HAT, puisqu’on se trouve dans la même région. La navigation est plus simple. On peut utiliser la fonction de « routing » sur la plupart des spéciales, mais celles-ci sont plus techniques, particulièrement avec ces centaines de virages ultra serrés qui n’offre quasiment pas d’adhérence.
La France : A mi-chemin de l’arrivée
La France nous offre de magnifiques liaisons routières, sinueuses à souhait avec un revêtement parfait et quasiment pas de trafic, de quoi savourer ma KTM qui se comporte comme un vrai roadster sur route. Cette moto me colle un gros sourire sous mon casque et plus je la prends en main, plus je l’apprécie. En tout-terrain, moi qui ne jure que par des monocylindres légers, je suis obligé d’admettre qu’elle fait tout mieux que ma 640 Adventure, pourtant 40 kg plus légère… Elle est certes plus lourde à relever en cas de chute, mais ça reste tout à fait faisable, même avec mes bras de bureaucrate comme les miens.
Une longue et difficile étape de douze heures nous amène à Arles, ville qui non seulement symbolise la moitié de la Gibraltar, mais où nous avons également notre journée de repos bien méritée.
Je perds 40 min en voulant rallier un point GPS manqué sur une des spéciales. En suivant une fausse piste, je fini dans une bien fâcheuse posture coincé dans un champ clôturé, incapable de revenir en arrière, tant c’est raide. Je suis obligé d’enlever un piquet pour m’échapper vite fait… Il me faut rouler à tombeau ouvert sur la dernière liaison de 130 km pour terminer dans les temps. A mon arrivé au Village Camarguais à 19 heures, le thermomètre affiche encore 39°C. Les derniers participants arriveront après la tombé de la nuit.
La priorité de tous durant la journée de repos est bien évidemment de faire les contrôles et réparations nécessaires sur nos montures afin de s’assurer qu’elles rallieront l’arrivée dans sept jours.
Pour ma part, après 3'500 km, mise à part souffler le filtre à air et tendre la chaine, RAS. L’accessibilité du filtre à air est digne d’une enduro et l’opération est terminée en quelques minutes. Comme la plupart des participants, je profite du temps à disposition pour changer mes pneus, même si c’était un peu prématuré. Bridgestone offrait un deal intéressant sur les Battlax Adventurecross AX41 pour les participants. 50% de rabais sur un train de pneu, et on en recevait un deuxième gratos, transport et montage compris.
Laura, la fondatrice de l'école de conduite réservée aux femmes Donne in Sella est l'une des deux seules femmes inscrites à la Gibraltar. Heureusement, elle n'a pas trop de soucis à se faire, son charme transalpin lui permettant d'avoir à tout instant une bonne demi-douzaine de mâles prêts à lui démontrer leurs talents de mécaniciens sur sa Royal Enfield Himalayan qui pour leur plus grand plaisir nécessite presque de l'attention quotidienne.
J'ai même le temps de faire un saut chez Décathlon pour m’acheter le short de cycliste le plus cher du magasin, espérant ainsi éviter de me retrouver avec un cul de babouin d’ici la fin de la semaine. Comme sur toute bonne moto de tout-terrain, la selle de la 790R a été très bien étudiée pour rouler… debout. La réalité est que sur la Gibraltar, on passe facilement six à huit heures assis durant les liaisons et là c'est sacrément inconfortable, particulièrement quand on enchaine les journées de 500 km.
La suite sur la page 4