
Pour ceux qui n’ont encore pas entendu parler du HAT, c’est un événement tout-terrain destiné à tous les possesseurs de motos de type trail de plus de 145kg qui se court en équipe de trois personnes. Le but est de parcourir près de 550km en 24 heures. Pour corser le tout, une grande partie de la conduite se fait de nuit !
Si l’édition 2014 avait introduit la version "extrême" de 36 heures, accessible aux personnes ayant au moins déjà participé une fois à l’édition "classique", l’édition 2015 apporte également son lot de nouveautés : Tout d’abord, aux côtés des éditions "classique" de 550 km en 24h et "extrême" de 820 km en 36h, il y a une désormais une édition "soft", de 620km, mais qui emprunte plus de routes goudronnées. Une bonne initiative pour ceux qui n’ont pas d’expérience en tout-terrain.
Pour la première fois également, les participants ont l’opportunité de louer le système de navigation Tripy, un roadbook électronique très simple d’utilisation, spécialement pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec un GPS.
Afin d’améliorer la sécurité, chaque team est désormais équipé d’un transpondeur GPS qui permet aux organisateurs de les localiser rapidement en cas de pépin. Un dépôt de € 100.- est perçu à l’inscription et remboursé lorsque le transpondeur est retourné à l’arrivée.
L’événement, qui jusqu’à présent se déroulaient du samedi au dimanche (lundi pour le HAT extrême), commence cette année le vendredi, avec la possibilité de faire un tour guidé de 120km dans une partie méconnue de la chaîne de montagne des Apennins, situé entre le Piémont et la Ligurie. Les inscriptions et formalités administratives se font désormais le vendredi après-midi au lieu du samedi matin et les organisateurs ont également préparé une soirée de gala dans la soirée.
Plusieurs célébrités italiennes ont participées à cette septème édition, autant en partageant leurs aventures le vendredi soir au gala, que sur la piste le lendemain. Bruno Birbes et Roberto Boano, deux légendes du Dakar des années 80, Matteo Casuccio (le pilote amateur connu pour s’être fait volé sa moto, l’avoir retrouvé en Ukraine à temps pour participer et même terminer le Dakar 2015), Paolo Ceci (quatorzième au Dakar 2015), Alex Botturi (officiel Yamaha pour le Dakar 2016) et enfin Jacopo Cerutti (vainqueur du Hellas Rally). Il fallait néanmoins comprendre la langue de Rossi pour profiter de leurs récits...
Si la présence de ces champions atteste de la popularité grandissante du Hard Alpi Tour, il est très important de rappeler que le HAT n’est pas une course et surtout que c’est un événement populaire destiné à tous les motards, avec ou sans expérience tout-terrain. Celui qui passe à tous les points de contrôle et rejoint l’arrivée à Sestriere en 24 heures reçoit un certificat qu’il a accompli le HAT. Toutefois, il n’y a ni classement, ni contrôle de l’itinéraire, ni obligation de rejoindre l’arrivée. Le tracé GPS fourni par les organisateurs comporte également plusieurs alternatives, pour ceux qui souhaiteraient éviter certaines sections difficiles.
Il y a désormais deux exceptions au règlement qui imposent une moto d’un poids minimum de 145kg, pas de limitation de poids pour les femmes et une personne par équipe est autorisée à participer avec une moto plus légère lors sa première participation.
Après ma première participation l’année passée, c’est avec plaisir que je me lance à nouveau dans l’aventure avec deux potes suisses-allemands cette fois. Si l’année passée j’étais le seul Romand, cette année, des trente-neuf Suisses inscrits, il y a une bonne douzaine de représentants de tous les cantons romands et la plupart d’entre eux ont entendu parler du HAT grâce à AcidMoto.ch !
Si le départ fut source de quelques confusions l’année passée, l’organisation a appris de ses erreurs et cette édition 2015 s’est déroulée sans la moindre faille. Les informations, les horaires, tout a fonctionné. En plus, ils ont doublé le nombre d’umbrella girls au départ... Que demander de plus ?
Au niveau de la météo, par contre, nous avons été moins chanceux que l’année précédente. Il a commencé à pleuvoir une heure avant le départ. La pluie a cessé après quelques heures, mais certaines parties sont devenues boueuses et glissantes, rendant le tracé encore un peu plus exigeant. Celui-ci était d’ailleurs un peu différent de celui de l’année dernière, pour des raisons d’autorisations que les organisateurs n’ont pas obtenues pour certaines sections et d’éboulements sur d’autres sections.
Les conditions se sont améliorées au fur et à mesure de la soirée. Niveau culinaire, on était déjà bien gâté l’année précédente. Eh bien cette année, les organisateurs nous ont rajouté des amuses-bouches et des desserts au premier point de contrôle à la Brigue, petit village français extrêmement charmant.
Quelques heures plus tard, alors qu’on rejoint le premier point de repos à Limone en Italie à nouveau, on a droit à un vrai repas chaud dans une cantine. On repart cette fois dans la nuit noire pour quelques heures avant d’atteindre le deuxième point de repos à Sampeyere vers 2h30 du matin. Si la plus grande partie de nuit se roule sur petite route sineuse, la dernière section tout-terrain avant d’atteindre le ravitaillement est difficile. La fatigue n’aidant pas, j’ai l’impression que c’est ma moto qui a roulé et que je l’ai suivie plutôt que l’inverse...
Il reste un peu de place par terre et j'en profite pour une petite sieste de trois heures. Puis, je rencontre les teams genevois qui arrivent au moment où on repart. Le team "savachié" a eu des ennuits avec une Africa Twin récalcitrante et il ne comporte plus qu’un seul membre, décidé d’aller jusqu’au bout. Le team "Genève", lui, est au couplet, mais visiblement bien fatigué...
Alors qu’on reprend la route, le soleil se lève gentiment ce qui nous permet d’apprécier les paysages grandioses de la région. Après quelques heures nous rejoignons Pomaretto, où un copieux petit-déjeuner nous attend. Ce qui est certain, c’est que malgré l’effort physique, vous ne risquez pas de rentrer chez vous du Hard Alpi Tour avec deux kilos de moins, tant les Italiens se sont souciés que vous ayez assez à manger durant tout le périple. Je croise encore un sympathique groupe de Valaisans qui eux aussi ont quelques anecdotes pas tristes à raconter.
Finalement, après avoir emprunté le col de l’Assiette, on rejoint l’arrivée à Sestriere vers 14h. Nous sommes fatigués, sales, mais quelle satisfaction ! Mon second Hard Alpi Tour bouclé et toujours autant de plaisir !
Mes coéquipiers ayant décidé de dormir sur place, je prends seul la route du retour vers la Suisse. Malgré la fatigue, je passe quand même par le col du Grand-St-Bernard, et cinq heures plus tard, j’arrive enfin à la maison. Après une douche chaude je me dis que les gars qui font la version "Extrême" sont quand même franchement bien cinglés de repartir pour douze heures supplémentaires !
Site de l’organisateur : Over2000riders.com
HAT light et classic : € 150.- (membres FIM) ou € 170.- (non-membres FIM)
HAT extreme : € 265.- (membres FIM) ou € 285.- (non-membres FIM)
Transport des baggages de Garessio à Sestriere : € 15.-
Location du transpondeur : € 100.- (rendus à l’arrivée)
Carte de membre Over200riders : € 30.-
Site de Tripy : Tripy.eu