Présentation Suzuki Hayabusa 2021 - Le faucon revient 14 ans après

Au travers d'une plateforme digitale inédite, Suzuki présente fièrement son porte drapeau. 14 ans après, la Hayabusa revient dans les showroom.

Le dessin est affirmé, au premier coup d'oeil on identifie immédiatement le faucon pèlerin qui inspire chaque génération du modèle. Même les deux échappements y sont, il y a une énorme étuillère de chaque côté pour faire respirer le 1'340 cm3. La face avant arbore un phare en triangle renversé, tout à LED avec en plus deux feux de jour qui soulignent les entrées d'air forcées dans le carénage.

Sur le flanc aussi, des canaux d'air passent à travers l'habillage pour le refroidissement et l'appui. Suzuki a cherché à donner un aspect luxueux à la Hayabusa, avec des chromes et de petits détails qualitatifs disséminés ça et là.

La version 2021 concède 7 chevaux à la 2007, en affichant un maximum de 190 poneys. Pour 264 kg en ordre de marche tout de même. La philosophie est clairement au touring plutôt qu'à la recherche du chrono sur un circuit (sauf un ovale de vitesse). Les entrailles du moteur changent beaucoup, toutes les parties mobiles y sont passées. Des arbres à cames au vilebrequin puis jusqu'au confins de la boite de vitesse, tout est nouveau.

L'échappement subi évidement lui aussi l'évolution, avec l'ajout d'une connexion 1-4 sur les collecteurs et un catalyseur secondaire dans les silencieux. En 14 ans, ils auront tout de même fait gagner 2.054 kg. aux silencieux.

La moto est gavé de technologie, Suzuki Intelligent Ride System inclu l'ensemble moderne d'aide à la conduite. Au total, pas moins de 6 modes de conduites sont proposés, 3 d'usine et 3 personnalisés. Ceux-ci jouent sur les paramètres suivants:

• Choix de la courbe de réponse des gaz et niveau de puissance
• Contrôle de motricité appelé Motion Track Traction System, fonctionne avec la centrale IMU pour prendre en compte de très nombreux paramètres
• Anti-wheeling 10 positions, sur 10 impossible de faire lever.
• Controle de frein moteur, d'origine sur off, mais permet de réduire significativement l'effet du frein moteur
• Shifter bidirectionnel réglable, soit un usage normal, soit un usage plus sportif où le shifter réagira plus vite.

D'autres aides sont aussi disponibles, sans être liées au mode de conduite:

• Limiteur de vitesse actif, réglable à n'importe quelle vitesse à ne pas dépasser. En ouvrant rapidement les gaz, la limite sera ignorée.
• Régulateur de vitesse, peut être engagé de la 2e à la 6e vitesse, de 30 km/h à 200 km/h
• Launch control réglable en 3 régimes moteur: 4'000, 6'000 et 8'000 tours.

Le freinage a fait l'objet d'une attention particulière. Les freins avant sont des disques de 320mm avec des étriers Stylema noir tandis qu'à l'arrière c'est un simple piston Nissin qui pince le disque. Le système avant et arrière sont liés pour aider à arrêter les 300kg de la moto et son pilote.

L'ABS est évidement actif sur l'angle, grâce au Motion Track Brake System. La moto est aussi capable de déterminer qu'elle est dans une descente et répartira différement la force pour prévenir du délestage de la roue arrière qui peut intervenir plus vite.

Les suspensions réglables sont fournies par KYB et sont là pour assurer un comportement prévisible même à haute vitesse. La garde au sol comme la hauteur de selle sont plutôt réduites.

Le tableau de bord conserve ses jauges à aiguilles et y ajoute un écran TFT au centre. Cet écran est évidement primordial pour avoir accès à toutes les fonctions électroniques de la moto. Ce que la GSX-R 100 RR a aussi gardé, c'est son contacteur à clé, laquelle est toujours aussi longue et n'a pas fini de trouer les poches de jean.

La Suzuki Hayabusa 2021 sera en vente au prix de CHF 22'995.- et existera en 3 couleurs : noir/or, argent/rouge et blanc/bleu. Les concessions Suzuki recevront les premières dès le mois d'avril.

Innovation ou déception ?

La façon de présenter la moto est toute nouvelle, avec le "Suzuki Global Moto Show". Mais en marge de cette présentation, on se demande si Suzuki n'est pas un rien figé dans le passé. Ils font un salon virtuel, ce qui est dans l'air du temps, mais via une application qu'il faut télécharger et installer uniquement sur Windows 10. Après quoi il faut encore attendre un téléchargement de plus de 2 Gb, puis si vous manquez de chance les pilotes DirectX et Visual C++...

Ils ont essayé d'en mettre plein la vue, avec le Unreal Engine, tout un monde en 3D, mais on se retrouve avec un avatar pixelisé et des commandes au clavier digne de CS: Source. A l'époque des applications web sur des sites multiplateformes, c'est anachronique. La version iOS et Android devrait suivre prochainement. Je vais me permettre un avis: une bonne idée mal exécutée.

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