Et le moteur dans tout ça ? Hé bien c’est simple, il est impressionnant de disponibilité et d’efficacité (encore ce mot !). On peut se permettre de descendre à mi-régime pour bénéficier de reprises musclées. La poussée, déjà copieurs vers 7’8’000tr/mn ne fait que se renforcer alors que le barregraphe monte à l’assaut de la zone rouge. Le gain de poids sur l’embiellage est significatif tant le moteur prend ses tours sans aucune inertie, et ce même en cinquième et en sixième dans la ligne droite. Je cherche d’ailleurs toujours à récupérer mes yeux qui se sont retrouvés au fond de mes orbites tellement que ça pousse fort !
Vient le moment de passer en slicks et en mode RacePro II. Là les suspensions sont tout de suite plus fermes, plus adaptées à la carcasse des Battlax V02 R. A peine un demi effectué et j’ai l’impression d’être sur une moto de course alors que ma S1000 RR est strictement d’origine… Sur ce tracé il y a une cassure à droite un peu « gros-coeur » qui se passe à fond de quatre, et alors qu’avec les pneus d’origine et le mode Race Pro I je flirtais avec le vibreur en sortie, là je me retrouve à un bon mètre de ce dernier et à chaque passage je me dis : « vas-y tu peux en remettre une grosse louche ! »
Bon, faut quand lui trouver des défauts à cette moto ou bien ? En restant objectif, la seule critique que je donnerais concerne le freinage et le Race ABS. Ceux qui me connaissent savent que je déteste l’ABS sur piste, et malgré la qualité de celui de la BM, lorsque l’on prend les freins fort en bout de ligne droite, je trouve qu’on manque un tantinet de feeling dans le levier droit. Ce dernier devient un tout petit peu plus mou après quelques tours et je pense qu’en coupant ou en supprimant cet ABS on gagnerait en efficacité et en feeling.
A ce propos, les ingénieurs BMW ont pensé à quelque chose de tout bête : il n’est possible de couper l’ABS qu’en ôtant le support de plaque et le phare arrière. Toute moto roulant sur la route devant être dotée de l’ABS, une fois allégée de ces éléments sont terrain de jeu devient la piste où ce système n’est (heureusement…) pas obligatoire.
Le blipper est terriblement efficace, les rapports passent bien autant à la montée qu’à la descente, et le fait de se passer du levier gauche amène une grande stabilité à la moto et permet de se concentrer sur son pilotage. L’action de l’embrayage anti dribble permet aussi de rentrer les rapports et de se servir du freins moteur lors des freinage. A noter que ce frein moteur est aussi paramétrables via le tableau de bord. Enfin, il suffit de 38 secondes chrono en main pour passer d’une boîte normale à une boîte inversée.
Dans les derniers détails, j’ai grandement apprécié le grip impressionnant des cale-pieds, largement comparable à ce qu’on pourrait trouver en aftermarket racing. Une fois le poids posé sur le pieds, plus rien ne vous fera bouger. Un « gadget »aura également été mis à contribution pendant ce roulage, il s’agit du capteur d’angle qui mémorise vos angles maxi gauche/droit, idéal pour se mesurer aux copains ! Perso j’aurais atteint 52 degrés à gauche et 55 à droite. Enfin, et pour ne rien gâcher, le son du quatre cylindre est magnifique, entendre passer les copains qui jouent pendant nos pauses est un régal.
En réfléchissant bien, je me dis qu’avec son tarif de CHF 23’820.- cette version « M » dotée de tout son attirail, et surtout de ses jantes carbone vaut diablement le coup et je comprend la volonté de BMW Suisse de miser sur 80 % de cette dernière.
Elle a tout pour plaire, elle est belle, légère, facile, efficace et surtout amène un ratio de prix/plaisir immense, surtout dans cette version "M" qui au final reste diablement belle et bien équipée. L’exercice le plus dur pour moi aura été de trouver des défauts à cette machine. Comme indiqué plus haut, le premier aura été pour l’ABS en conditions extrêmes sur piste, mais c’est un peu propre à l’ABS en général, et le second concernera le manque de coloris pour la version de base qui n’est disponible qu’en rouge. Mais bon perso je m’en fiche, la « M » me faisant de l’oeil… symétrique.